Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !

Résumé

Il ne suffit pas de faire des sommes de sources d’énergies renouvelables présentes en Suisse, pour prévoir d’arrêter sans coup férir ses centrales nucléaires. Le captage de ces sources se heurte à des obstacles infranchissables, en physique élémentaire: les responsables de la stratégie énergétique suisse sont inexcusables de nous avoir entraînés dans ces délires financiers et dans ce guêpier ! 

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§ Caractéristiques estimées des énergies renouvelables (ci-après « renouvelables »).

En Suisse, les éoliennes  fonctionnent à bon rendement, sauf exceptions pour des emplacements particulièrement favorables, environ 25% du temps en moyenne annuelle. 

Les parcs photovoltaïques fonctionnent à bon rendement dans les 1’000 heures par an, à savoir un peu moins de 12% du temps, avec un trou de production sur 6 mois de la mauvaise saison; à leur sujet, il faut se souvenir qu’ils ne sont pas durables, selon les travaux de l’ingénieur ETHZ Ferroni: voir   Photovoltaïque: un gouffre énergétique

Dans les calculs, pour le moment, les durées de révisions et les taux de pannes sont peu évoqués; on admettra que la durée des intervalles sans production sera suffisante pour les mettre à profit pour dépannages et révisions. 

Après les abandons des forages de Bâle et de St-Gall, il faut rappeler que la géothermie profonde n’est vraisemblablement pas exploitable en Suisse, le flux thermique alimentant la zone de captage étant très faible. Voir pour documentation

  Géothermie profonde en Pays de Vaud

  Géothermie à Genève: quelle aventure !   

§ Mühleberg est la plus petite de nos centrales nucléaires en Suisse (puissance 373 MW et 3’117 GWH de production en 2012, selon leur propriétaire, les BKW), qui représente environ 12% de la puissance de toutes les centrales nucléaires suisses. Une centrale nucléaire tourne à plein rendement 92% du temps, les 8% restants étant consacrés en été à une révision annuelle de fond en comble et de renouvellement d’une partie du combustible. Voilà ce qu’il faudrait remplacer.

§ Lors du processus d’accumulations, puis de restitutions d’énergie, il faut compter avec des pertes d’un ordre de 25% : il s’agit ici de stockage par pompage-turbinage hydraulique. D’autre part, pour comparaison, la durée d’exploitation maximale annuelle à pleine puissance (1’900 MW) du plus grand barrage de Suisse est de 800 heures par année, ceux qui sont rechargeables un à deux ordres de grandeur moins longtemps.

§ Calculs des puissances, faits pas à pas pour des éoliennes – et des barrages d’accumulation à deux lacs – censés remplacer Mühleberg nucléaire:

Remplacement direct: 373 MW statistiquement pendant les 2’190 heures avec production (3 mois sur 12, soit 25% du temps).

Turbinage: 373 MW statistiquement pendant les 5’840 heures des 8 mois sans production.

Arrêts : les 730 heures d’un mois, comme pour la centrale nucléaire à remplacer.

Accumulation = (373 x 125% x (8 mois/3 mois))  = 1’243 MW , puissance absorbée pendant les 2’190 heures de production, pour les 5’840 heures sans production, en incluant les pertes.

Puissance des éoliennes = (Remplacement direct + Accumulation)  = 1’616 MW

Conclusion: il y aurait donc besoin de 808 éoliennes (!) de 2 MW en état de marche, pour fournir la puissance requise.

§ Les fréquences aléatoires où se succèdent les phases de production et de restitution, ont entraîné les pays dotés de grands parcs éoliens et surtout photovoltaïques, à assurer la stabilisation du réseau électrique par de grandes centrales à charbon.  A fréquences de ces phases élevées, on devrait pouvoir réutiliser indéfiniment l’eau de deux grands lacs, mais ce n’est dans la pratique pas le cas, la capacité des bassins étant beaucoup trop petite. Il est résulté de l’apparition du charbon la surproduction perpétuelle, structurelle, que nous connaissons … et son corollaire, le dumping en train de ruiner les détenteurs de barrages suisses. 

Nous n’aurons donc jamais d’installations hydrauliques d’accumulation avec assez d’eau à disposition, ni en perspective des parcs de renouvelables en nombres et en puissances suffisants, qui approcheraient ces performances: on ne sera ainsi techniquement pas capable de remplacer la plus petite des centrales nucléaires suisses, a fortiori toutes les centrales – la Suisse sera ainsi encore bien moins capable de servir l’Europe … Relire l’article prémonitoire d’un autre auteur du blog :

 Mühleberg, un remplacement difficile

En Allemagne, on remplace le nucléaire en partie par des renouvelables (à coûts exorbitants pour le consommateur et pour le contribuable), mais surtout par beaucoup de charbon: du point de vue écologique, c’est de la flibuste !

En Suisse, ce sera par des importations qu’on sera obligé de le faire – ou plus raisonnablement par de nouvelles centrales nucléaires, dont les constructions (subventionnées pour contrer le dumping étranger) devraient être lancées depuis des années … En effet, le nucléaire civil n’étant pas dangereux, son arrêt de principe va être un sacrifice inutile. Documentation:

  L’opposition au nucléaire est devenue infondée

   Revenir sans tarder au nucléaire

Conclusion

Quand on vous dit qu’on va pouvoir remplacer l’énergie nucléaire par des énergies renouvelables, on vous trompe grossièrement: dans les technologies actuelles, c’est physiquement exclu. 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 19.5.2014, rév. 21.11.2015

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PS: A la suite de commentaires d’experts sur les premières publications depuis le 12 mai 2014, vous lisez ici une nouvelle édition, revue et augmentée: mes données étaient trop optimistes, en particulier sur les performances du photovoltaïque; il y avait aussi des erreurs: mes premiers lecteurs ont à juste titre demandé des rectifications.

Cela n’a malheureusement rien changé à sa triste conclusion. 


André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 19.5.2014

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Commentaire

Le présent est parvenu par voie privée, dont voici un extrait, selon permission de son auteur, très intéressant pour notre propos !

L’éditeur, le 3.8.2014.

 

«… Exemple le parc éolien de Mont Crosin (… le plus ancien et le plus grand parc actuel de Suisse)  

puissance installée: 29’200 kW

production 2013:  40’898’337 kWh

cela correspond à env. 1’400 heures de vent à pleine puissance, soit 15 % des 8760 heures de l’année.

Sources:

http://wind-data.ch/wka/wka.php?wka=MTC

http://www.juvent.ch/centrale-eolienne-197.html

Je fais pas mal de voile sur le Léman: cela correspond à ma petite statistique personnelle: sur 10 h de navigation, 2h de voile pour 8h de diesel (entre lacustres on dit aussi le spi Yanmar) …

Jean-François Dupont, Pampigny, le 15.7.2014

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Commentaire 

Calculs des puissances, refaits pas à pas pour des éoliennes ou des parcs photovoltaïques bien situés, fonctionnant n’importe quand – et des barrages d’accumulation à deux lacs ou autre technologie équivalente – censés remplacer la seule usine Mühleberg électro-nucléaire; NB: l’énergie accumulée à petite puissance (par vent faible ou par demi-soleil) est décomptée dans le total en KWH, divisé par la puissance nominale pour avoir les 1’400 heures (donnée expérimentale calculée par M. Dupont pour les éoliennes du Mont Crosin) à puissance nominale équivalente.

Remplacement direct: 373 MW statistiquement pendant les 1’400 heures (soit environ 15% du temps) avec production à pleine puissance nominale.

Arrêts : les 730 heures d’un mois, comme pour la centrale nucléaire à remplacer.

Turbinage (utilisation des accumulateurs): 373 MW statistiquement pendant les 6’630 heures sans production.

Accumulation = (373 x 125% x (6’630/1’400))  = 2’208 MW , puissance absorbée pendant les 1’400 heures de production, pour les 6’630 heures sans production, en incluant les pertes.

Puissance des éoliennes et autres parcs = (Remplacement direct + Accumulation)  =  2’581 MW

Conclusion: il y aurait donc besoin de 1’291 éoliennes ou parcs photovoltaïques de 2 MW en état de marche, pour fournir la puissance requise pour le remplacement de la plus petite de nos centrales nucléaires. Ces données de terrain montrent que la situation réelle est encore pire que la situation précédemment estimée.  

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 5.8.2014

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Commentaire

Pour faire les calculs (de cadrage du problème) utilisés dans le présent article, il a fallu faire des hypothèses, quant à la forme mathématique des sources d’électricité et des accumulateurs en Suisse (pour les éoliennes, l’énergie primaire contenue dans le vent est comme la puissance 3 de sa vitesse; par exemple, deux fois moins de vent, huit fois moins d’énergie primaire). La remarque principale est que les sources nouvelles (« renouvelables », éoliennes et parcs photovoltaïques PV) sont intermittentes et que l’ensemble va devoir remplacer des sources à fonctionnement continu anciennes (thermiques, en Suisse les centrales nucléaires, puissance totale 3’200 MW et production annuelle de l’ordre de 25 milliards de KWH, alias 25 TWH, à pleine puissance plus de 8’000 heures par an).

Aussi bien les éoliennes que les PV sont à fourniture discrète, ce qui peut se transformer en impulsions carrées dans une simulation de réseau de (Gustav) Kirchhoff – du tout ou rien pour simplifier les calculs – chaque impulsion devant cependant rester localisée sur l’instant correspondant à son centre. Pour illustrer, voir le graphique dans :

 https://www.entrelemanetjura.ch/BLOG_WP_351/lexperience-electrique-de-lallemagne/   en tenant compte du fait que les éoliennes allemandes ont un vent en général bien meilleur qu’en Suisse. Ce graphique montre ce qui arrive (à l’échelle 10 par rapport à la Suisse) quand on a été forcé d’assurer la stabilité du réseau électrique minute par minute sans nucléaire …

Pour faire le calcul des puissances en jeu, on remarquera que le facteur de charge (somme des heures de fonctionnement des sources nouvelles à pleine puissance) mène aux équations:

(Facteur de charge des sources nouvelles %) = (Facteur de charge des sources nouvelles) / 8’760   où 8’760 est le nombre d’heures de l’année.

(Puissance des sources nouvelles) = (puissance à remplacer) + (puissance de charge des accumulateurs + pertes)

On vérifie sur plusieurs exemples simples qu’avec des impulsions carrées normées, la production des sources nouvelles répond à l’équation simple, en heures annuelles :

(Facteur de charge des accumulateurs) = 8’760 – (Facteur de charges des sources nouvelles) 

La (puissance de charge des accumulateurs) est alors d’autant plus grande, que le (facteur de charge des sources nouvelles%) est petit. Cette équation permet d’estimer la puissance totale nécessaire des nouvelles sources – et la puissance que devront absorber les accumulateurs – dans tous les cas, même le pire. Faire l’exercice pour des cas simples: remplacer une centrale de 400 MW et 3 TWH; 12H de vent et 12 heures de calme toute l’année; on trouvera ce genre de conditions dans des îles soumises aux alizés. Refaire le même exercice pour 6 mois de vent consécutifs et 6 mois de calme plat. Estimer puissances et capacités des accumulateurs dans les deux cas. 

On aura constaté que cette équation ne permet pas de calculer directement la capacité utilisée des accumulateurs, qui dépend de l’instant et de la durée où ils vont être sollicités entre phases de production: plus le temps de sollicitation est long, plus la capacité nécessaire augmente; or en Suisse, nous sommes dans le pire des cas – répondre à des besoins saisonniers … En effet, l’observation de l’ensemble des impulsions montre qu’elles se concentrent en été, en durée, de l’ordre de 80% d’entre elles; l’intervention des accumulateurs (ou d’autres sources) va donc devoir s’étendre sur des mois en mi-saison et en hiver, donc en Suisse de l’ordre de 20 TWH …

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 21.11.2015, rév. le 24.11.2015

Commentaire

Cher Monsieur,

Selon L’OFEN les facteurs de capacité ont été les suivants en 2014
PV : 9.1%

Eolien : 19.1%

Nucléaire : 90,5% (exceptionnellement haut, il faut le remarquer, autour de 88-90% en général)

Adoptons 10% pour le PV et 20% pour l’éolien, ça simplifie les calculs

Ne nous arrêtons pas à la petite centrale de Mühleberg. La puissance installée totale du nucléaire  est de 3.28 GW, Sur toute l’année, et avec un facteur de capacité de 90%, il faudrait donc substituer une puissance moyenne de 3 GW environ.

PV

Lorsque le soleil est là il faut une capacité de 3GW pour fournir le courant aux consommateurs. Et en même temps une capacité de 9×3=27 GW pour alimenter un système de stockage (on ne peut pas stocker le PV la nuit, le nucléaire oui). Si le système de stockage/restitution cause des pertes de 15% il faudra 27/0.85= 31.8 GW de production PV et de pompage. La puissance obtenable en Suisse est d’environ 150 W/m2(calculé généreusement) ou 150 MW/km2. Il faudrait alors une surface de panneaux de (31.8+3)/0.15= 232 km2 (canton de Genève : 282 km2). Selon l’OFS en 2009 l’aire totale en bâtiments de la suisse était de 152 km2. Il faudrait donc que tous les toits, même ceux orientés au nord, soient équipés de panneaux et il manquerait encore 80 km2.

Éolien

Lorsque le vent souffle il faut une capacité de 3GW pour fournir le courant aux consommateurs, à 3MW par éolienne (très grosse) il en faut donc 1000. En même temps il faut 4×3=12GW pour alimenter un système de stockage. Avec pertes de 15% ce sont 12/0.85= 14.1 GW qui sont nécessaires, soit 4706 autres éoliennes de 3MW chacune. Les 5706 éoliennes devraient se répartir sur un territoire propice à capter le vent. Si c’est le 20% du territoire de la Suisse on en devrait occuper 8260 km2 soit 1.45 km2 par moulin ou une maille de 1200 mètres de côté. Il faut s’imaginer ça !

En réalité c’est un mix  entre PV et éolien qui devrait se réaliser, tout aussi géographiquement impossible.

La capacité totale de pompage en cours d’installation en Suisse est de 2.8 GW et ça pourrait monter à 4.5 GW si les projets du Grimsel et du Lago Bianco, étaient réalisés, mais ils sont contestés par les écologistes et par la finance.  En tous les cas c’est  bien trop faible pour relever le défi des énergies intermittentes. Et ne parlons pas de batteries, elles n’existent pas à cette échelle et les coût d’investissement seraient rédhibitoires.

L’autarcie électrique n’est pas pour demain et en attendant on se moque des gens en comptant bien importer du nucléaire français ou du charbon allemand (mais un jour eux non plus n’auront plus rien d’excédentaire).

Je vous souhaite un séjour hospitalier le moins désagréable possible et un bon rétablissement.

Michel de Rougemont, Kaiseraugst, le 21 novembre 2015

[ à propos d’utilisation d’accumulateurs à base de Ni-Cd, voir l’article …

   https://www.entrelemanetjura.ch/BLOG_WP_351/loptimisme-irrealiste-de-madame-leuthard/

… pour réaliser à quel point l’accumulation, par voie chimique (Li-ion est dans le même cas), d’électricité est hors de propos, en ce qui concerne le remplacement d’une centrale nucléaire.]

L’éditeur, le 24 novembre 2015

Commentaire

Cher Monsieur,

J’espère que la perspective du 3 décembre ne vous perturbe pas trop…

Merci de continuer avec nous cette lutte nécessaire contre la SE2050 mensongère.

Je n’ai qu’une ou deux remarques après votre commentaire posté ce jour :

– concernant l’éolien, un facteur de charge de 25% est encore trop optimiste pour la Suisse. La statistique 2014 de l’éolien donne seulement 19% (101 GWh produits avec un parc de 60.3 MWc qui n’a pas bougé durant l’année 2014 !). Donc il faudrait encore installer 30 fois ce parc, pour atteindre 1’873 MWc d’éolien pour remplacer Mühleberg (3’117 GWh), soit 936 machines à 2 MWc, ou 375 machines à 5 MWc, ou 234 gigantesques machines à 8 MWc… Sachant que la surface nécessaire par machine est de (5 d)^2, avec un diamètre de pales de 165 m, cela donne une aire de 0,825 km^2 par machine, soit un total de … 193 km^2, soit aussi une densité de puissance effective de 1.8 W/m^2, admettons ~2 W/m^2, comme on le fait en Angleterre, plus venteuse que nous (voir p. 265 du livre remarquable de David J.C. MacKay, lisible en ligne :

http://www.withouthotair.com/cB/page_265.shtml ) !

En comparaison, un EPR de 1.65 GWe produira ~12 TWh/an (avec ~83% de facteur de charge) et occupe une aire (tout compris) de ~1 km^2, soit une densité de puissance effective de 1.4 kW/m^2, soit 761 fois plus que l’éolien en Suisse.

– pour ce qui est du stockage, il faut retenir, avec un rendement total de ~64% (~80% au pompage x ~80% au turbinage), que pour chaque TWh effectivement disponible à pouvoir turbiner en hiver, il aura fallu stocker 1.56 TWh en été par pompage. De fait, le pompage actuel est seulement de 2.5 à 2.7 TWh au grand maximum qui redonnent 1.6 à 1.7 TWh.

Sachant que la consommation du pays (chiffres de 2014) est de 34 TWh en hiver et de 28 TWh en été, que la production hydraulique nationale est de 17 TWh en hiver et de 22 TWh en été, que la production nucléaire nationale est de 14 TWh en hiver et de 12 TWh en été, il est déjà patent qu’en hiver il nous manque 34 – 17 – 14 = 3 TWh qui sont importés, mais en été il y a actuellement 22 + 12 – 28 = 6 TWh en excès.

Quand tout le nucléaire national manquera, ce sera un manque de 34 – 17 = 17 TWh en hiver et de 28 – 22 = 6 TWh en été !

N.B. : en lisant la « Statistique suisse de l’électricité », il faut tenir compte que, jusqu’à 2012, les chiffres des TWh exportés et importés (de très grands chiffres) étaient des valeurs brutes (tout transit compris !). Dès 2013 ce sont dès lors des valeurs nettes. Mais les soldes, importateur ou exportateur, saisonnier et annuel, restent bien sûr les mêmes. Par exemple, en hiver 2013/14, on a importé net 20.1 TWh et exporté net 18.5 TWh, en été 2014, 17.3 TWh et 23.4 TWh, donc un bilan importateur en hiver de 1.6 TWh et exportateur en été de 6.2 TWh (chiffres pour l’hiver 2013/14 et l’été 2014). Mais pour l’année précédente, le solde importateur en hiver a été de 2.4 TWh et le solde exportateur en été de 4.1 TWh. Les années sont très variables : en hiver 2005/6, on avait eu un solde importateur de 6.9 TWh et, en été 2001, le solde exportateur avait été de 9.6 TWh !

Mais, pour assurer les futurs 17 TWh manquants de l’hiver il faudrait donc produire et stocker 1.56 x 17 = 26.5 TWh produits à partir d’autres NER (nouvelles énergies renouvelables) en été… et avoir aussi une capacité de pompage supplémentaire en été de 26.5 TWh et de turbinage supplémentaire de 17 TWh en hiver. La production estivale nécessaire par les autres NER, au-delà de l’hydraulique actuelle, serait de 6 + 26.5 = 32.5 TWh, à assurer, par exemple, par au moins 38 à 40 GWc de PV productifs en été ! En comparaison, la seule Grande Dixence représente ~2 TWh qui seraient turbinables en seulement 3 semaines avec un total de turbines pour 4 GW de puissance (le ruban suisse est de ~5 GW) ! Il en faudrait donc 8.5 !

Quelqu’un disait à Bruxelles que la Suisse pourrait être le stockage pour l’Europe… on voit qu’elle ne peut même pas l’être pour elle-même !

Avec tous mes bons voeux pour votre séjour hospitalier.

Bien cordialement,

Christophe de Reyff, Pensier, le 21 novembre 2015

Commentaire

Cher Monsieur Bovay,

Tout d’abord, mille voeux les meilleurs en vue de votre hospitalisation, que tout se passe bien pour vous et que vous nous reveniez en pleine forme; la question de l’énergie en Suisse a encore besoin de vous !

J’ai passé un peu de temps sur votre site hier : très intéressant et aussi sur le site junk science; mais pourquoi un tel mensonge sur les véritables effets de la radioactivité en 1946 et de la part d’un prix nobel en plus ! ce monsieur était-il payé par les pétroliers-charbonniers-gaziers qui avaient peur d’une énergie si puissante qui leur ferait concurrence ? Et pourquoi plus personne n’en parle aujourd’hui. Personnellement, je ne le savais même pas jusqu’à ce que, il y a quelques mois, vous me l’indiquiez dans un de vos mails.

Sur la production solaire – éolien en Suisse, j’allais vous faire la même remarque que Monsieur de Reyff : vos chiffres sont similaires aux chiffres gonflés de Suisse Eole qui prétend très sérieusement, et alors que ce sont eux qui gèrent le site officiel de la confédération wind-data.ch, que la production moyenne est 25%; non, c’est entre 18 et 20% pour l’éolien et pour le solaire, c’est plutôt entre 8 et 10%.

Le seul endroit où les éoliennes ont un facteur de charge supérieur à 2000 heures annuels, c’est le Coude du Rhône, endroit très particulier unique puisqu’il y a ce resserrement rocheux (probable ancien verrou glaciaire) qui concentre le vent à cet endroit précis et c’est le vent de la vallée du Rhône, beaucoup plus propice à l’éolien car non seulement plus fréquent, mais surtout régulier alors que le vent des crêtes du Jura est essentiellement en rafales irrégulières.

Ci-joint calculs que j’ai fait pour l’année 2014 à partir des chiffres de wind-data, sous réserve des erreurs que j’aurais pu commettre…. et que je vous remercie  par avance de me signaler.

Bien à vous et encore mille voeux de total rétablissement et le 3 décembre prochain, je penserai à vous.

fch

PS : par rapport à la Suisse, pile de toute l’Europe, voici la lettre de réponse de Steinmann en 2010; à cette époque, l’Ofen croyait encore qu’effectivement les barrages existants pourraient absorber et stocker toute l’électricité non utilisable faute de demande; régulièrement en Allemagne, non seulement ils sont contraints d’évacuer de grosses quantités d’électricité dans les pays voisins gratuitement, mais en plus ils sont obligés de payer pour que les voisins acceptent !!! Les électriciens allemands se souviendront longtemps d’une nuit d’octobre 2009 ou 2010; ils ont dû payer les voisins 500 euros du mw/h et ce en plus de leur donner le courant. Les laisser tourner coûte moins cher que de les arrêter et quand on les arrête, on perd l’argent du rachat. Voir:

https://www.entrelemanetjura.ch/BLOG_WP_351/echange-de-correspondance-avec-la-confederation-detec-ofen/

PS 2 à relever encore que pour l’éolienne du Griess, pour laquelle la production promise était de 3 millions de kW/h, (étude préalable faite par New Energy Scout, Peter Schwer, membre du comité de Suisse Eole) elle n’a produit que 1,8 millions en 2014; mais qu’à cela ne tienne : un permis de construire a été obtenu pour en installer trois autres dès le printemps 2016 (source site de Suisse Eole), la preuve qu’on ne met pas des éoliennes pour faire de l’électricité mais avant tout pour faire de l’argent avec les subsides garantis pour 25 ans. En effet, les trois éoliennes du Peuchapatte qui ont été mises en service le 1er décembre 2010, percevront les subsides jusqu’au 31 décembre 2035…. si les petits cochons ne les ont pas mangées d’ici là !

Pour le Griess, la production est ridicule, les problèmes de givrage sont présents une bonne partie de l’année, mais comme ils ont réussi à obtenir une prime supplémentaire pour les machines implantées à partir de 1700 m d’altitude, il n’y a pas de raison d’en profiter.

Fabienne Chapuis Hini, Montagnes de Buttes, le 24 novembre 2015

Complément d’article

Le parc éolien du Mont-Crosin montre ces 3 dernières années un facteur de charges de 1’600 heures/an (±20%): c’est ce qui amène ici à recalculer le processus (comme le 5.8.2014: les données de terrain le commandent).

Remplacement direct de Mühleberg nucléaire: 373 MW statistiquement pendant les 1’600 heures (soit environ 18% du temps, un peu plus de 2 mois) avec production à pleine puissance nominale des éoliennes.

Arrêts : les 730 heures d’un mois, comme pour la centrale nucléaire à remplacer.

Turbinage (utilisation des accumulateurs): 373 MW statistiquement pendant les 6’430 heures (un peu moins de 9 mois) sans production.

Accumulation = (373 x 125% x (6’430/1’600))  = 1’874  MW , puissance absorbée pendant les 1’600 heures de production par un accumulateur hydraulique, pour les 6’430 heures sans production, en incluant les pertes.

Puissance des éoliennes et autres parcs = (Remplacement direct + Accumulation)  =  2’247 MW

Conclusion: il y aurait donc besoin de 1’124 éoliennes ou parcs photovoltaïques de 2 MW en état de marche pendant 1’600 heures/an en moyenne, pour fournir la puissance requise pour le remplacement de la plus petite de nos centrales nucléaires. Mais nous n’avons en Suisse aucun groupe de barrages, ni n’aurons physiquement (avec capacité des lacs supérieurs suffisante) aucun projet de cette envergure, capables de fournir en temps réel l’accumulation requise. Par ailleurs, on a déjà vu que les accumulateurs chimiques n’entrent pas en ligne de compte pour accumuler 3 TWh …

Voir la documentation sur le système en finition Hongrin-Léman à 480 MW   Accumulation d’électricité

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 7 juin 2016

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L’hydrogène ? Science sans conscience !

Suite à l’article de M. Pierre Chambonnet « Mobilité propre: une bouffée d’hydrogène » le Temps, page 10, Rubrique science & environnement, samedi 19 juillet 2014; voir 

      http://www.letemps.ch/Page/Uuid/3a289f20-0e99-11e4-8015-d2f7a06c82fb%7C0

Lettre de lecteur (à ma connaissance à ce jour pas publiée).

«Qu’il y ait des voitures destinées à consommer de l’hydrogène, produites en série, est en soi une très mauvaise nouvelle. 

En effet, l’hydrogène fait partie des substances qui attaquent la couche d’ozone – en concentration suffisante – ce qui ne manquera pas d’arriver par les  inévitables pertes, si l’usage de l’hydrogène se répand. On trouve sur internet depuis plus de 10 ans des avertissements concernant ce danger.

L’hydrogène fait partie de la liste des CFC depuis qu’elle existe (années 1980, traité de Montréal): cela vaut d’être redit et publié !  Nous sommes entrés dans un cercle vicieux: en ne disant rien sur ce genre de risques, la Presse encourage l’industrie et les autorités européennes (cf CUTE ou HyFIVE)  à continuer sur cette ruineuse fausse piste. » 

André Bovay-Rohr, Colombier le 22 juillet 2014

 *   *   *

Pour le moment, j’ai enregistré plusieurs réactions privées; je ne me permettrai donc pas de les publier; ci-dessous un résumé des arguments en présence; en italique, mes réponses: 

 § L’hydrogène H2 par nature n’est pas un gaz à effet de serre. L’eau l’est …

§ Les CFC ont par des traces infimes et pour très longtemps une influence démesurée sur le comportement de la couche d’ozone. Or l’hydrogène est mentionné dans la même liste – de substances à soumettre à des recherches et à surveiller.  

 § Il est très peu probable que l’usage de l’hydrogène à domicile se répande; 

pourtant, pour remplacer un peu moins de 4 l. d’essence ou de fioul léger, il faut 1kg d’hydrogène, à savoir 16 litres sous 700 atmosphères … Après disparition du pétrole et du gaz, chacun voudra sa part d’énergie pour ses transports! Cela fera des myriades d’usagers: par rapport aux usagers d’hydrogène actuels, une multiplication par plusieurs ordres de grandeur … chacun faisant ses petites ou grandes pertes ! 

§ Concernant les risques liés à la production d’hydrogène et la couche d’ozone: ils existent, c’est évident. La science l’a clairement démontré Mais le risque zéro n’existe pas. Aucune technologie appliquée à la mobilité ne présente aucun risque. Doit-on pour autant renoncer à la mobilité?

La nature et l’ampleur des risques n’ont pas du tout été évoquées dans l’article: les usagers ne sont pas les seuls concernés – l’environnement l’est probablement, avec des effets de seuils.  

§ L’hydrogène n’est cité que dans la Convention de Vienne du 22.3.1985 (et pas dans le protocole de Montréal), dans l’annexe I, Recherches et observations systématiques, pages 350 à 352 de la source, avec le texte suivant: 

«L’hydrogène (H2)

L’hydrogène est d’origine naturelle et anthropogène; il joue un rôle secondaire dans la photochimie de la stratosphère.» 

Mea culpa – L’hydrogène n’est effectivement pas cité dans le protocole de Montréal (entré en vigueur en 1989 et amendé plusieurs fois depuis). Actuellement, on trouve une trace de 0.72 ppmv de H2 dans l’air (0.065 mg/m3). Dans la mesure où la photochimie de la stratosphère a été historiquement fortement modifiée par l’arrivée massive de vents solaires violents, composés à 73% de protons, la remarque de 1985 est scientifiquement discutable: se reporter aux événements de 1859, par exemple. On ne peut donc tenir compte que de la mention de l’hydrogène dans la liste de 1985 – comme substance à surveiller – MAIS on ne peut que déplorer et ignorer la remarque faussement rassurante. 

Source:   https://treaties.un.org/doc/Publication/UNTS/Volume%201513/volume-1513-I-26164-French.pdf

Conclusions 

§ 1. Parmi les 10 tonnes/m2 de gaz que représente l’atmosphère terrestre, l’ozone stratosphérique ne représente que 6.4 grammes/m2, (soit pour les chimistes, 0.134 mol/m2 d’ozone O3, généré dynamiquement, mais lentement, par la lumière solaire à partir de O2): une vitre en équilibre peu stable de 3 mm d’épaisseur seulement nous sépare de l’espace et nous protège des dangereux UV-B ! Pour le neutraliser, il suffira donc de n’y mélanger que 0.268 g/m2 de H2 (à cause de sa légèreté, 11.26 fois moins lourd que l’air, il va monter rapidement se mélanger aux gaz de la stratosphère) et qu’il réagisse avec l’ozone stratosphérique … 

Comme hydrogène et ozone sont deux réactifs bien connus pour leur grande affinité, envoyer un flux d’hydrogène à travers la stratosphère est une très mauvaise idée: en présence d’UV, dans la lumière solaire donc, l’ozone va vraisemblablement diminuer. Les UV-B vont alors rôtir la région entière en quelques minutes (détruire gens, bêtes et végétaux) où ce flux et où cette réaction auront eu lieu … Pareils risques pour la sécurité et la santé publiques sont tout-à-fait inacceptables, impensables. 

§ 2. Dommage pour les investissements déjà consentis, mais il va falloir oublier l’hydrogène pour remplacer le pétrole et le gaz … Il existe d’autres solutions, beaucoup moins dangereuses. 

§ 3. Dans la mesure où l’hydrogène sera fabriqué et complètement utilisé dans de grandes usines chimiques – sans pertes mesurables d’hydrogène dans l’environnement – il n’y aura pas lieu de l’interdire. 

André Bovay-Rohr, Colombier le 29 juillet 2014

*   *   *

Commentaire

L’usage courant de l’hydrogène rencontre un autre obstacle, qui va tuer dans l’oeuf les tentatives de l’exploiter à grande échelle: les coûts sont exorbitants et les rendements à partir des énergies utilisées pour le fabriquer misérable (de l’ordre de 12%) !

Voir pour documentation:

   http://www.contrepoints.org/2015/07/26/215595-lhydrogene-cet-hallucinogene

   Fausses pistes

André Bovay-Rohr, Colombier(VD),  le 13 août 2015

Complément

2018-07-03-bateau-h2

Source: RTS_UN Couleurs d’été du 3.7.2018

Il est fâcheux que les crédits de recherches et développements de ce pays passent à des entreprises aussi téméraires et peu écologiques (que des accumulateurs à hydrogène) et que notre TV leur fasse une publicité aussi peu critique …

Avoir publié en 2014 et 2015 sur les tares et dangers de cette technique ruineuse n’a pourtant fait l’objet d’aucun commentaire sur le présent article: on pouvait donc penser l’affaire entendue. 

André Bovay-Rohr, Colombier-sur-Morges,  le 4 juillet 2018

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Une adhésion forcée à l’UE ?

On s’aperçoit d’une grande fragilité des approvisionnements en Suisse, en grattant sous la surface des informations disponibles: le constant accroissement de la population amène à dépendre de plus en plus d’importations de toutes sortes, amène à dépendre de plus en plus de la bonne entente et des libertés de commerce avec les pays voisins … De facto, une insécurité dans leur attitude à l’égard de la Suisse s’est installée au lendemain du 9 février 2014 !

Au bas de la chaîne des dépendances techniques, économiques et politiques, on trouve l’énergie; c’est elle qui nous permet de bien vivre en hiver, dans des maisons bonnes chaudes; c’est son abondance qui conditionne tout le reste, entre autres le bon fonctionnement des moteurs et des frigos de l’agriculture – et de ceux de la distribution; c’est elle aussi qu’on trouve contribuer de manière décisive à notre insolente prospérité économique. Hélas, dans un futur pas vraiment lointain, nous allons subir ce qui est décrit dans   Pétrole mon amour, bientôt ma perte …   

C’est là qu’on découvre l’importance de l’électricité pour le futur: de nouvelles technologies utiliseront le courant transporté chez les usagers, pour permettre de se passer du pétrole et du gaz … Le calcul montre qu’il faudra à ce moment-là, pour y arriver, disposer au minimum de 3 fois les quantités de courant actuelles, simplement pour rester au même niveau de vie. Aucune des sources d’énergie locales connues ne va faire le poids …

Or, pour l’instant les projets de la Confédération ne semblent pas même avoir songé à ce futur-là: en électricité, elle patauge sévèrement avec des décisions aventureuses et farfelues (ne pas remplacer les centrales nucléaires du pays, par peur de dangers imaginaires), avec des projets fumeux utilisant des sources d’énergie intermittentes (éoliennes et panneaux photovoltaïques), quand ce n’est pas avec des projets à hauts risques (géothermie profonde, usage d’hydrogène ou d’acide formique). Une insécurité d’approvisionnement électrique planifiée, à tous les niveaux !

Ce n’est pas en disposant seulement de quelques 65% ou 70% de la production électrique actuelle, que la Suisse pourra imaginer survivre, lorsque l’ensemble de l’Europe sera en train de se déchirer pour les restes des carburants et combustibles fossiles encore disponibles: il en faudrait 300% ! 

Ce que la Confédération nous prépare de facto ces jours, par l’ouverture du marché de l’électricité, par le dumping qui s’y pratique: la ruine de nos propres producteurs d’électricité – la seule source locale importante d’énergie – et donc une mise en dépendance de plus en plus forte du marché européen. Mais QUI sont donc les patrons de ce marché de l’électricité? Un pouvoir économique étatisé, sous peu très fortement subventionné, on ne peut plus proche du pouvoir politique. 

Le peuple suisse ne veut pas d’une adhésion à l’UE ? Hypothèse désagréable: par le biais de la dépendance énergétique, on a l’air de préparer de quoi l’y forcer, une sorte de complot; entre les techniques inadéquates et le gaspillage massif de capitaux, il est permis d’y penser … 

Documentation

Les prix bas accélèrent l’ouverture du marché électrique

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 16 juillet 2014, rév. 10.7.2016

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Maisons vaudoises – dans la tempête

Le présent article est destiné à documenter nos interrogations, à propos de l’alimentation des maisons vaudoises, selon la nouvelle loi sur l’énergie.

Il fait suite à des publications très récentes, dans le quotidien lausannois 24 Heures, qui a aimablement mis à disposition deux de ses pages (pas disponibles par ailleurs sur internet).

Introduction

Energétique – La sortie du nucléaire, chère et risquée pour notre économie – lettre de lecteur du Pr. Franz-Karl Reinhart du 20 juin 2014

2014.06-20 24heures page27

Voir aussi, à propos d’une « sortie du nucléaire », pour mémoire la documentation:

Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !

*   *   *

Immobilier – Les maisons vaudoises devront produire leur propre électricité 

La nouvelle loi sur les énergies est entrée en vigueur le 1er juillet 2014. Elle donne une forte  impulsion au solaire – par Mme Isabelle Biolley, le 4 juillet 2014

2014.07-04 24heures page17

Cette page contient aussi une interview de Mme la Conseillère d’Etat Jacqueline De Quattro, mentionnant les projets du Conseil d’Etat du Canton de Vaud pour « remplacer le nucléaire »; il ne semble pas au courant de l’impossibilité physique d’y arriver avec les moyens mentionnés

Les chiffres cités dans l’article et dans l’interview sont vraiment étranges:

– 30% de la chaleur nécessaire pour l’eau chaude sanitaire comme quantité à produire au moins, c’est 7% de la consommation en chaleur d’une maison.

– Le photovoltaïque fonctionne, ordre de grandeur, 1’000 heures par an: comment devra-t-il remplacer des prestations en électricité actuelles de 8’760 heures par an ?

– En électricité, la production locale de la Romande énergie holding SA, le fournisseur principal des Vaudois, était l’année passée de 17%, tout le reste a été acheté; physiquement, ce sont plus de 50% qui viennent de France …

J’essaie de comprendre comment les responsables pensent pouvoir faire face aux divers problèmes de physique, malmenés dans cette tempête …

André Bovay-Rohr, Colombier (VD)

*   *   *

Sur le présent blog, les commentaires sont les bienvenus! SVP les envoyer à l’éditeur comme courriel, à l’adresse:    info@entrelemanetjura.ch

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Big bang électrique? Aussi en Suisse ?

Lettre de lecteur pour Le Temps, publiée le 22 août 2014, titre changé et texte amputé par la rédaction du journal (de la moitié du texte, de la partie technique présentée ci-dessous en gras !).

Elle s’adresse au Rédacteur en chef, M. Pierre Veya, auteur d’une analyse économique en électricité.

L’éditeur, le 25.8.2014

*   *   *

Contrastes électriques 

Votre analyse sur le «big bang électrique» est remise en cause le lendemain (LT 27 et 28 juin) par une nouvelle d’Allemagne sur la réforme de la transition énergétique en vue d’arrêter l’augmentation du prix de l’électricité qui est devenu le double de celui des pays environnants alors que la part des sources renouvelables dans l’électricité allemande, bien que croissante, est juste de 25%. En effet les consommateurs allemands doivent payer 6,2 ct€ de taxe par kWh pour soutenir avec 20 milliards € par an le développement de ces sources pourtant déclarées rentables. En Suisse le Conseil fédéral vient de décider d’élever cette taxe à 1,1 ct par kWh dès 2015, cela dans le même but de soutien aux sources renouvelables avec 600 millions par an.

Contrairement à ce qui est dit dans l’analyse du Temps, la majorité des consommateurs suisses ne seront jamais des auto-producteurs qui pourraient vendre leurs surplus sur le réseau. Ils resteront des consommateurs captifs, donc ni «rois» ni producteurs, et aucun appareil ne leur permettra jamais de «choisir plus librement l’origine des électrons»; cela est un non-sens, car il ne peut exister de filtre à électrons! Ceux qui choisissent de s’approvisionner en courant dit «vert» auprès de leur entreprise électrique locale, n’ont qu’une pure garantie comptable de leur achat, mais pas une garantie physique qu’il est impossible de donner.

Il faut aussi répéter qu’en Suisse la demande en puissance électrique de ruban (ou charge de base) est au moins de 5 gigawatts (GW), les pointes de consommation pouvant aller au-delà de 10 GW. Il est indispensable d’assurer ce ruban dans le pays même (jour et nuit, été comme hiver). Cela se fait actuellement avec nos centrales hydrauliques au fil de l’eau (2 GW) et nos centrales nucléaires (3 GW). Des capacités de stockage hydraulique existent et peuvent encore être développées, mais on ne pourra pas en construire pour une telle puissance de ruban.

Christophe de Reyff, Pensier (FR), le 30 juin 2014

*   *   *

Commentaire

Entièrement d’accord avec l’auteur ! Voir

   Transition énergétique en Suisse ? Un piège !   

Le «big bang» électrique qui fera de nous des consommateurs-rois débute par une description de ce qui arrive aux USA à tout le secteur électrique américain conventionnel, basé sur le charbon, le nucléaire et le gaz: une concurrence potentiellement mortelle, faite par les énergies éoliennes et photovoltaïques; l’article parle aussi de réduction des coûts de stockage, sans préciser sur quelles techniques il se fonde; financièrement parlant, les banques ou instituts cités (Barclays, Rocky Mountain Institute, Citygroup),  anticipent beaucoup, en prétendant « entrer dans l’âge des renouvelables ».

Le climat des USA s’étend sur une plage de latitudes beaucoup plus grande que celle de l’Europe ! Les durées d’ensoleillement dans les Etats du Sud sont comparables à celles de l’Afrique du Nord ! Les vents qui soufflent sur les côtes de Californie, par exemple, ont une puissance et une régularité sans comparaison avec ceux de l’Europe. Il serait donc étonnant que les Américains, entreprenants comme ils le sont, n’utilisent pas ces opportunités. Mais d’ici à pouvoir assurer un réseau puissant, stable et bon marché sur les 8’760 heures de l’année: peut-être – dans des cas particuliers – difficilement dans les grandes villes, par exemple.

Mais ce n’est pas une raison pour tenter de faire croire à une transposition possible en Allemagne ou en Suisse … C’est oublier que le climat y est bien plus défavorable – c’est négliger les prélèvements d’impôts et taxes: le pétrole aussi, serait bon marché, sans l’Etat; après la période de subventionnement, viendra celle des impôts; d’un optimisme extravagant, M. Veya: je serais très surpris que le consommateur d’énergie quitte en Suisse son rôle immémorial de «vache à lait» …

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 15 juillet 2014

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Combien de milliards de kWh solaires dans dix ans en Suisse?

Lettre de lecteur (Le Temps, LT, 30 juin 2014, page 11)

Le Professeur Arvind Shah (LT du 17 juin) propose de produire 12 milliards de kWh (TWh) par an d’électricité en 2024 par des installation photovoltaïques (PV) – c’est quatre fois la production annuelle de la centrale de Mühleberg – avec un investissement de 25 milliards de francs sur 10 ans, alors que l’on en est à 0,5 TWh/an actuellement. Cela demanderait d’ici là un effort considérable et constant chaque jour, dont l’ampleur est souvent sous-estimée. Il y a le but, mais il y a surtout le chemin pour y arriver! Parcourons-le: on calcule aisément un investissement continu de près de 10 millions de francs par jour ouvrable.

Nous avons actuellement en Suisse une puissance-crête PV installée de 737 millions de watts-crête (MWc) qu’il a fallu 35 ans pour mettre en œuvre depuis les années 80 et qui devrait donc dépasser 12 milliards de watts-crête (GWc) dans les 10 ans à venir. Cela couvrirait une aire de 70 km2 à équiper de modules PV; ce qui signifierait installer 1,13 GWc chaque année, ou 7 km2, ou bien 4,3 MWc, ou 27’000 m2 chaque jour ouvrable, soit le quadruple du rythme actuel.

Le Pr Shah estime autour de 2,20 francs par watt-crête les coûts d’installation. Il faut donc trouver des investisseurs prêts à engager 2,5 milliards de francs par an! Pourtant, et d’expérience toute récente, on sait qu’actuellement une installation domestique de quelques kWc, faite de modules PV de provenance européenne fixés sur le toit d’une maison, coûte encore bien 4,50 francs le watt-crête installé. Certes on peut se procurer des modules chinois à bas prix; mais le Pr Shah reconnaît lui-même qu’ils sont «produits sous des conditions très peu écologiques»; c’est le moins qu’on puisse dire puisque chaque kWh que ces modules chinois produiront ici durant 30 ans de vie, auront une charge «grise» de plus de 80 g CO2; c’est inacceptable, car l’électricité produite en Suisse en est à ce jour à 29 g CO2.

Christophe de Reyff, Pensier (FR)

*   *   *

Commentaire

§ Représentées ci-dessus en lettres grasses, les quelques dernières lignes de ce texte ont été amputées par la rédaction du LT, procédé inqualifiable !!!

Cette censure touche comme par hasard une information capitale: l’énergie photovoltaïque peut être à la fois renouvelable et pas écologique du tout !

§ Cette lettre concerne le même article dans Le Temps du Pr. Shah (spécialiste du photovoltaïque) que la lettre de l’auteur Bovay-Rohr (également sévèrement censurée par la rédaction du LT !!!)     La transition vers la pagaille

qui rapporte un échange de courriels avec ce Professeur honoraire peu informé sur le nucléaire.

§ A elles deux, ces lettres démontrent sans aucun doute possible, que la construction (pour le moment hors de portée en pratique) de grands parcs photovoltaïques ou d’éoliennes en Suisse ne permettront pas de remplacer la plus petite des centrales nucléaires – a fortiori les autres, 7 fois plus puissantes …

§ Rappel: l’électricité est actuellement fournie aux Suisses de manière stable 24 heures/24, 8’760 heures par an; or le photovoltaïque fonctionne avec le soleil environ 1’000 heures par an en Suisse: l’accumulation pour les plus de 7’000 heures sans production est un obstacle physique actuellement massif … Documentation:

http://www.sunergic.com/photovoltaique_4.php

L’éditeur, le 15 juillet 2014

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La transition vers la pagaille

Ma dernière lettre de lecteur est parue ce jeudi 19.6.2014 dans Le Temps, page 11: c’est d’ordinaire plutôt réjouissant !

Mais elle a changé de titre: « La transition vers la pagaille » est devenu « Le solaire thermique, oui », et tout le post scriptum a été censuré; or de savoir que les autorités fédérales ont été trompées et que la Confédération s’était lancée dans un processus physiquement impossible aurait assurément intéressé les lecteurs …

Comme fidèle lecteur de ce quotidien, je dois dire que je suis bien déçu: je me suis senti manipulé ! C’est pourquoi je reproduis ici in extenso le message envoyé à l’origine au Pr. Arvind Shah, avec copie au Parlement, à Mme la Conseillère fédérale Doris Leuthard, à M. le Conseiller national Roger Nordmann, à l’EPFL et à Swissolar. Toutes ces copies pour être bien sûr que ces autorités et ces experts directement concernés ne puissent pas dire: « je ne savais pas … ». Toutes les adresses internet publiées ici ont été extraites de sites publics.

*   *   *

 De : Famille Bovay-Rohr

Date : 17 juin 2014 14:29:36 HAEC

À : arvind.shah@unine.ch, arvind.shah@epfl.ch

Copies : UREK.CEATE@parl.admin.ch, Cheffe du DETEC <doris.leuthard@gs-uvek.admin.ch>, roger.nordmann@parl.ch, eco@letemps.ch, lecteurs@letemps.ch, energycenter@epfl.ch, suisse-romande@swissolar.ch, info@swissolar.ch

Monsieur le Professeur,

La présente fait suite à votre article de ce jour dans Le Temps page 11, « L’avis de l’expert – Réussir la transition énergétique en Suisse ». 

L’article ne documente hélas que le début des données du problème.

Il serait temps de remarquer que ce sont les énergies éoliennes et photovoltaïques, utilisées à tort et à travers, qui sont responsables directement de la gabegie technique et financière du marché de l’électricité européen et suisse ! 

Ce sont des investissements aberrants, entraînant le règne du charbon: il faut y renoncer immédiatement.

Par contre, les investissement en solaire thermique sont et restent rentables.

Meilleures salutations.

André Bovay-Rohr  …

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PS

Documentation 

§    Le Conseil fédéral et le Parlement ont été trompés   

du blog « Toutes les énergies » sur le site   www.entrelemanetjura.ch    dont les auteurs sont des experts à la retraite – libres de parole.

§ La Confédération s’est lancée dans un processus physiquement impossible.

Exemple:    Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !   

Calculs à portée d’un gymnasien ayant suivi le cours de physique générale …

*   *   *

André Bovay-Rohr , Physicien et retraité, 1114 Colombier (VD)

*   *   *

Commentaires: 

§ Ci-dessous la réponse de M. le Pr. Arvind Shah.

L’éditeur, 21 juin 2014

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Le 17 juin 2014 à 20:01, SHAH Arvind a écrit :

Monsieur,

Je vous remercie de votre courriel.

Force est de constater que je ne partage pas du tout votre analyse.

Vous dites dans un de vos sites:

La peur de la radioactivité a résulté d’une fraude scientifique, d’une tromperie en médecine et biologie, de mensonges découverts fin 2011. Le Conseil fédéral et le Parlement ont donc pris une décision aussi importante que de sortir du nucléaire, sur la base d’informations FAUSSES: on ne peut pas la laisser définitive, elle est financièrement et techniquement désastreuse, pour RIEN.  Vous vous êtes fait avoir .

Je ne sais vraiment pas sur quoi vous vous basez pour dire cela.

Cordialement,

Arvind Shah

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§ Ci-dessous la réaction, au constat que M. le Pr. Arvind Shah n’a pas exploité la documentation fournie dans le blog (qui explique pourquoi et comment les autorités se sont fait tromper à propos des dangers de la radioactivité et de la gravité réelle de l’accident nucléaire de Fukushima. ) 

L’éditeur, 21 juin 2014

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De : Famille Bovay-Rohr

Date : 17 juin 2014 23:15:40 HAEC

À : SHAH Arvind <Arvind.Shah@unine.ch>

Copies : arvind.shah@epfl.ch, UREK.CEATE@parl.admin.ch, Cheffe du DETEC <doris.leuthard@gs-uvek.admin.ch>, roger.nordmann@parl.ch, eco@letemps.ch, energycenter@epfl.ch, suisse-romande@swissolar.ch, info@swissolar.ch

Objet : Accès à la documentation fournie manqué ? 

Le présent message n’est pas confidentiel

Monsieur le Professeur,

1. Votre avis sur mes constatations, à propos du remplacement de nos usines nucléaires ? 

2. Avec un blog, toute la documentation utile ou nécessaire est servie sur un plateau: 

il suffit de suivre les liens internet fournis dans chaque article. Cette forme de blog a été testée avec tous les systèmes d’exploitation courants, sur Mac, sur PC et sur tablettes.

Dans la question de la radioactivité:

– les liens internet sont fournis dans les deux articles cités.

– par une recherche avec le mot-clé « radioactivité » ou avec le terme « Hermann Muller », on les retrouve aussi.

– On trouve l’origine de la fraude dans l’article du 25 juin 2012, avec les citations du découvreur Edward Calabrese:  

Radioactivité: une fraude scientifique en a exagéré les risques

Pour estimer les valeurs de radioactivité ambiante tolérables, voir la table de M. Bertrand Barré,

citée dans l’article « L’opposition au nucléaire est devenue infondée« :

http://energie.lexpansion.com/energie-nucleaire/radioactivite-l-effet-pervers-de-normes-trop-strictes_a-32-7966.html

au bas de l’article, en couleurs, titre:

2014.06-21 Barré.jpg

C’est là qu’on s’aperçoit que par exemple l’évacuation de Fukushima n’était pas nécessaire;

enfin une base scientifique rigoureuse à disposition ! 

A votre disposition. Meilleures salutations.  

André Bovay-Rohr

L’éditeur, 21 juin 2014

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Pétrole mon amour, bientôt ma perte …

Des travaux d’experts français confirment mes pires soupçons, quant au besoin de la Suisse de se procurer massivement de l’électricité de manière autarcique, dans des délais d’une vingtaine d’années au plus. 

Relire:    Pénuries de 70% !   afin de chiffrer les besoins suisses pour cette opération (qui mènera grosso modo au triplement de la consommation d’électricité). 

Résumé, citations de M. Bernard Durand (conférence du 12.12.2013 au Collège de France):

«Les combustibles carbonés fossiles (charbon, pétrole et gaz) sont depuis 150 ans les principaux moteurs de l’économie mondiale. Il est alors très étonnant que la question essentielle de leur disponibilité dans l’avenir n’ait même pas été effleurée dans le Débat national sur la transition énergétique (DNTE) qui vient d’avoir lieu en France. 

Certes, nous ne voulons pas divorcer d’avec le pétrole mais c’est lui qui va nous quitter, disparaître. La quantité de pétrole disponible sur le marché mondial sur lequel s’approvisionne la France et l’Europe représente environ la moitié de la production mondiale. L’autre moitié est consommée par les pays producteurs. Les courbes de production et d’exportation nette mondiale de pétrole combinées avec le besoin d’approvisionnement de la Chine, de l’Inde, du Japon et des Etats-Unis montrent … qu’il ne restera rien pour l’Europe. Il ne faut pas être grand devin pour prédire et, mieux encore, pour comprendre qu’il y aura une pénurie sévère de pétrole en Europe dans moins de 20 ans.» Source:

      http://aspofrance.viabloga.com/files/BD_Fossiles_DNTE2013.pdf

On voit qu’en France aussi bien qu’en Suisse, la station d’essence au coin de la rue et le camion de mazout font tellement partie du paysage, qu’on ne songe même pas qu’ils pourraient disparaître ! Si c’est dans une vingtaine d’années, il n’y a vraiment plus de temps pour des errances énergétiques ...

Résumé, citations de M. Michel Gay (7 mai 2014)

«Eviter non seulement la récession et le rationnement, mais surtout le grippage de toute l’économie et le chaos social, suppose de trouver très rapidement des relais avec d’autres sources de production massive d’énergie. L’énergie nucléaire est aujourd’hui, et probablement pour le siècle à venir, la meilleure solution de substitution pour produire en grande quantité l’électricité nécessaire pour succéder au moins partiellement au pétrole pour le transport, et au gaz pour le chauffage. 

Selon leurs possibilités techniques et nos moyens financiers, les énergies renouvelables, notamment l’hydraulique et le bois pour le chauffage, pourront aussi y contribuer mais cette contribution restera faible par nature.  

Cela suppose une impulsion politique pour mettre en place les infrastructures et les modes de fonctionnement différents d’une société fondée sur l’électricité (voitures, transports, chauffage, réseaux d’alimentation, industries,…).» Source:

   http://www.uarga.org/downloads/Documentation/petrole_mon_amour__07_05_14.pdf

Au centre de l’Europe, pire que la France, la Suisse dépourvue de nouvelles centrales nucléaires va subir évidemment de très sévères convulsions, car dépourvue non seulement du remplacement des anciennes centrales nucléaires, mais aussi de sources d’énergie de remplacement du pétrole et du gaz plausibles en 2035 ! Prions le Ciel que la Confédération veuille bien sans trop hésiter « changer le fusil d’épaule ». Relire:

   Coincés sur les transports …   décrit l’imprévoyance actuelle

   Eloge du nucléaire durable   décrit en annexe ce qui attend notre Suisse sans pétrole, sans gaz et sans nucléaire

   Revenir sans tarder au nucléaire

   

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Transition énergétique en Suisse ? Un piège !

Résumé

Lecture effrayante, désolante, violant sans complexes les lois de la physique élémentaires,  que celle de l’article du 5.5.2014 de Mme Doris Leuthard, Conseillère fédérale: elle ne prend pas pour sévère avertissement la pagaille financière actuelle en électricité en Suisse ! Elle n’écrit pas, que les énergies renouvelables en sont directement responsables et qu’il faut en Suisse surseoir à y investir … 

Logiquement, il ne reste de la politique du Conseil fédéral que les aspects « économies d’énergie et efficacité énergétique »; ne surtout pas répéter les erreurs de l’Allemagne devrait être le premier souci de son office fédéral de l’énergie, l’OFEN: or, hélas, il s’enferre ! La Suisse est entrée dans un piège. 

*   *   *

Article analysé:

L’avenir énergétique dépendra de réseaux intelligents, 

Point de vue de la conseillère fédérale Doris Leuthard,

traduit de la Neue Zürcher Zeitung du 05.05.2014, publié sur la page

http://www.uvek.admin.ch/dokumentation/00476/03259/03324/03766/index.html?lang=fr

Une réaction du Pr. Silvio Borner, du 9.5.2014

   http://www.nzz.ch/meinung/debatte/leuthard-deckt-ihre-karten-auf-1.18298965

*   *   *

§ Les Suisses ont jusqu’ici échangé des marchandises et des prestations avec l’étranger (montres, machines, chocolat, services bancaires et tourisme, entre autres) en partie contre des produits énergétiques, surtout du pétrole et du gaz, mais aussi de l’électricité, pour plus de 20 milliards par année; les réseaux d’approvisionnement obéissent aux lois du capitalisme. Ce modèle n’est malheureusement pas près de devenir obsolète, contrairement à ce qu’écrit Mme Leuthard, car nous n’avons localement aucune source d’énergie à la hauteur, pour concurrencer ces importations; ces réseaux commerciaux existent déjà, informatisés, mais ils vont devenir pour la Suisse peu sûrs à terme, dans un contexte de concurrence internationale de plus en plus féroce pour les ressources.

§ Nous avons en Suisse, pour le quart très important de notre consommation énergétique qu’est l’électricité, une situation de quasi-autarcie; nous bénéficierons heureusement d’un sursis, tant que nos centrales nucléaires fonctionneront; actuellement, il n’y a rien de valable, aucun système d’énergies renouvelables, candidat à la hauteur, pour remplacer même la plus petite d’entre elles! Documentation: Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !

De plus en plus, nous importons et devrons importer les surplus des voisins: cela ira, jusqu’au moment d’une crise énergétique en UE, en France ou en Allemagne, qui garderont alors leur électricité pour elles-mêmes. Pour ce qui est d’une entente avec l’UE, le dialogue est vraiment très mal parti un certain 9.2.2014 … Nous ferions bien de lancer la réalisation stratégique d’une vraie autarcie pour toute l’énergie, techniquement faisable avec du nucléaire civil – ne serait-ce que pour échapper aux jeux de pouvoir de l’étranger – contrairement à ce qui figure sans explications valables dès les premières lignes de l’article de Mme Leuthard.

§ Une trouille irraisonnée du nucléaire, en Suisse comme en Allemagne, l’accouchement au forceps d’énergies éolienne et photovoltaïque en Europe, par des subventions massives, ont créé par surproduction en électricité une situation de pagaille financière en Suisse: il s’agit hélas d’un défaut structurel durable, engendré par la physique du système (renouvelables + charbon); l’article révèle que c’est ce fait que Mme Leuthard n’a pas compris: elle ne viendrait pas proposer de continuer à développer les renouvelables, sinon !

Mais cela ne veut pas dire que nous pourrons bénéficier longtemps de cette source d’électricité  sale et bon marché: il suffira que l’UE en ait besoin pour elle-même … A ce moment-là, on dira aux Suisses: débrouillez-vous ! Et dans ce cas, le gaz et autres importations risqueront bien d’être aussi coupées ou restreintes. La transition énergétique représente donc objectivement, pour  la Suisse, un probable piège énergétique, plus seulement une pagaille financière comme maintenant: très vite les postes de travail et la vie courante seront menacés. De toute évidence, il faut dare-dare oublier l’actuel « tournant énergétique »: techniquement et financièrement parlant, il ne tient pas la route. Or Mme Leuthard persiste dans la ligne de conduite en train de nous couler.

§ Par rapport aux besoins et pour faire face aux crises prévisibles, les sources d’énergies renouvelables sont misérablement insuffisantes en quantités et en qualités en Suisse – la volonté n’a rien à y voir, l’informatique sans quantités suffisantes d’énergies n’y pourra rien – il faut vraiment faire plus de physique, plus de biologie et de médecine – et calculer mieux, reposer les pieds par terre. La Suisse reste libre de ses choix, libre d’éviter le naufrage !  Or je vois que Mme Leuthard persiste et signe, propose de continuer résolument sa ruineuse politique actuelle … Pourtant il faudra bien y venir: les données scientifiques et techniques montrent que c’est inévitable; une réforme devra donc commencer par les conseillers scientifiques et par l’OFEN. 

André Bovay-Rohr, Physicien et retraité, 1114 Colombier (VD), le 30.5.2014

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Avis de tempête

Note de dossier (rédigée de mémoire le lendemain, suite à ma participation le 27.5.2014, comme petit actionnaire, à l’Assemblée générale ordinaire – AG – de Romande énergie holding SAREH). 

Son contenu n’est pas confidentiel.

Voir aussi la note de l’année passée:    Un semblant de démocratie   

Documentation http://investor.romande-energie.ch/investor-relations/information-roadshows-financial-reports/rr-2013.aspx?sc_lang=fr-FR

*   *   *

§ Rencontrés entre 14:00 et 14:30 Mme Dougoud (Etat VD), M. Urech (Directeur général de REH), M. Mustaki (Président du Conseil d’administration de REH – CA). Remis à chacun la table de M. Bertrand Barré (une page A4, relation entre la radioactivité et la santé). 

§ Allocutions très bien présentées de MM. Mustaki et Urech, se plaignant de la situation financièrement psychédélique du marché de l’électricité; pas trace cependant de critique de la stratégie énergétique de la Confédération ou du Canton de Vaud. S’il y a quelque part dans REH un bureau d’études ayant diagnostiqué le sac de noeuds de ces stratégies, l’avis éventuel de ces scientifiques a été gommé, étouffé: un déni généralisé de la réalité  … on continue à distribuer un dividende cossu, en croissance: c’est Byzance.  

§ Intervention de M. J-P Mérot, à propos de chauffages électriques; propose de ne pas voter la décharge; rappelle que c’est la CVE qui a fortement encouragé dans les années 70 et 80 l’usage de l’électricité – et maintenant ces usagers feraient l’objet d’interdictions étatiques  et seraient abandonnés à leur sort ? Voir son propre compte-rendu sur la page:    http://www.chocelectrique.ch/   

Je n’ai pas compris le silence de M. Mérot lors de l’élection du député vert M. Jean-Yves Pidoux au Conseil d’administration de REH, connaissant son rôle au Grand Conseil vaudois sur ce problème.

§ Le Président du CA M. Mustaki n’a pas évoqué sa participation au CA d’Alpiq SA, n’a pris auprès de ses actionnaires aucune instruction ou directive concernant ce mandat exercé en leur nom, pas plus que l’année passée.

§ Tous les votes (électroniques, en 10 secondes)  donnent des majorités de l’ordre de 95% et plus. 

§ Mon intervention à la fin de l’AG:

André Bovay-Rohr, à Colombier-sur-Morges. 

Nous n’avons pas beaucoup entendu parler de physique et de sciences aujourd’hui, pendant notre séance !  Très court, en 3 points:

– Les calculs montrent que ce n’est physiquement pas possible de remplacer Mühleberg nucléaire avec des énergies renouvelables locales et nos lacs de barrage; il y a tromperie à parler de remplacer le nucléaire par des renouvelables … Il y faudrait 800 éoliennes de 2 MW …

– La surproduction d’électricité en Europe est structurelle, elle est dûe physiquement à l’usage des énergies renouvelables et celle du charbon n’en est qu’une conséquence. 

– En marge du traitement des problèmes de physique, découverte en biologie et médecine d’une fraude scientifique massive au sujet de la radioactivité; il n’était vraisemblablement pas nécessaire d’évacuer Fukushima !

Tout ceci forme un avis de tempête ! 

Président du CA M. Mustaki:

         Ne contient pas de question. De toutes façons, je n’y aurais pas répondu ! 

Bien que surpris par ce commentaire sans fard, je n’attends pas de réponse, mais des actes: mettre un terme à l’hémorragie d’investissements non rentables de REH …

§ Avec mon intervention, personne d’autre que M. Mérot n’a demandé la parole pour dire quoi que ce soit d’autre que du statutaire pur: votes « soviétiques » de canards muets !

§ Rencontré à la sortie de la salle un responsable des éoliennes en Valais – ne s’est pas autrement présenté – proteste sur le nombre de 800 éoliennes; j’ai expliqué qu’il s’agit en fait de 1’616 MW – ai conseillé la lecture de l’article sur le remplacement de Mühleberg nucléaire dans le présent blog !

Rencontrés M. Mérot, puis à la verrée M. Mustaki, M. Urech,  M. Balsiger (membre du CA, représentant de l’Etat de Vaud, qui est actionnaire principal), entre autres. M. Balsiger a reçu la table de M. Bertrand Barré; il a foi dans les progrès réalisables à l’EPFL: il compte dessus en matière de stockage.

Rencontrés deux ingénieurs à la retraite; nous ne rencontrons dans la discussion aucun point de désaccord …

*   *   *

Mon analyse technique, à propos de REH

Pour les calculs de puissances, l’année comporte 8’760 heures. De l’annexe au rapport de gestion 2013 de REH, pg 7, on tire des ordres de grandeur;

source:   http://investor.romande-energie.ch/~/media/Files/R/Romande-Energie/Attachments/reports-results-fr/2013_Rapport_de_gestion.pdf?

§ Courant commercialisé par année: 3’000’000 MWH (3 milliards de KWH d’électricité vendus), donc puissance moyenne annuelle physiquement utilisée:

   UTILIS = 342 MW

Courant de production propre: 500’000 MWH (500 millions de KWH d’électricité), 17% du total vendu, dont l’hydraulique actuelle représente 90% ; donc aussi production actuelle d’énergies renouvelables autres que l’hydraulique actuelle: 1.7 % du total vendu;

   donc puissance moyenne annuelle physiquement produite localement:

  PROD = 57 MW   = UTILIS * 17% ; (à noter que pendant des années, par exemple en 2012, la somme des puissances publiée de ces usines était de 147 MW), donc aussi:

   ACHATS = UTILIS * 83% = 284 MW     

§ Donc pour couvrir toute la consommation annuelle moyenne actuelle, il y correspond une centrale nucléaire stratégique (ordre de grandeur de puissance de ruban) :

   PUISSANCE2014 = 372 MW    = UTILIS / 92%  (assez exactement Mühleberg nucléaire …) !

Evidemment inapte à répondre aux pointes de consommation … mais c’est ce qui manque actuellement à Romande énergie holding SA pour sécuriser localement ses fournitures: cette quantité est hélas inatteignable avec les technologies des sources locales des énergies renouvelables. 

§ S’il fallait dans le futur remplacer toutes les importations d’énergie chez ses clients actuels (pétrole, gaz et électricité de 2014), il faudra donc tripler PUISSANCE2014, donc disposer d’une puissance électrique moyenne annuelle, physiquement utilisée future de 1’117 MW.

Documentation scientifique, voir:

   Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !   

André Bovay-Rohr, physicien et retraité, 1114 Colombier (VD), 28.5.2014

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