La Suisse romande est envahie par des frelons asiatiques, insectes particulièrement ennuyeux, car ils s’attaquent aux abeilles à l’entrée de leurs ruches comme prédateurs.
Documentation élémentaire par des articles du quotidien 24 Heures:
Comment Genève est devenue la capitale suisse du frelon asiatique
du 5.6.2023
Entre Vaud et Genève, la lutte contre le frelon asiatique est inégale
du 16.10.2024
Il devient donc important de mettre au point des armes, capables de venir à bout de cette calamité, avant que les effets secondaires sur notre agriculture se manifestent.
//Note du 19.10.2024
Documentation officielle: Publication sur le site de l’Etat de Vaud (mai 2023)
En Europe, on connaît la bondrée apivore comme prédateur des frelons asiatiques, rapace proche des pygargues, plutôt rare, hélas. Donc, en Suisse, les hommes vont devoir s’y substituer. Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bondrée_apivore
Tenant compte des remarques du Pr. Cherix, qui a aimablement réagi très vite au présent article, il faut le compléter: le repérage des nids est le point numéro 1.
Logiquement: si la bondrée apivore arrive à se nourir en partie avec des frelons, cela signifie que la vue depuis les airs doit apporter un avantage important à ce prédateur dans le repérage de ses proies; donc il faut tenter de tirer parti de sa façon de faire.
Le principe général des idées développées ici: tant que possible faire faire les travaux de repérage et d’intervention par des robots; en effet s’occuper de frelons asiatiques en très grand nombre de nids, tout en faisant le métier de jardiniers paysagistes à des dizaines de mètres du sol, est très risqué et épuisant: le risque encouru est de se faire déborder, comme dans certaines régions d’Europe du sud.
Début du processus
Sachant que la vitesse de ces insectes est de l’ordre de 20 km/h et leur portée de vol de l’ordre de 2 km, les suivre est dans les performances des drones électriques de 2024. Le point important sera alors d’arriver à ne pas perdre de vue un frelon transportant une abeille depuis une ruche et d’enregistrer son parcours (données GPS connues); après la phase intermédiaire de dépeçage, il sera alors possible de savoir dans quelle direction il va se diriger vers son nid (vol alourdi par sa consommation); l’idéal serait de pouvoir le suivre, mais à défaut de cela, on pourra explorer son parcours probable. En plein jour et en plein soleil, connaissant une ligne de vol, il est pensable d’arriver depuis les airs à localiser un nid de frelons, simplement par le trafic de vols dans ses environs.
C’est un processus analogue qui m’est arrivé au cours du temps dans mon propre jardin (deux fois avec des frelons de l’époque, d’innombrables fois avec des guêpes communes ou des polistes).
Pour arriver à faire avec succès ce repérage, il faudra disposer de caméras de très bonne qualité et vraisemblablement répéter l’opération. Remarque: il faudra disposer pour ce travail d’un ou plusieurs drones à portée de pilotage de plusieurs km et capables de revenir à leur point de départ automatiquement, même si le télé-pilote en a perdu le contrôle. Du point de vue électronique, ce sont des performances courantes d’un iPhone, tant qu’il y a du réseau !
Repérage fait, il faudra alors enregistrer au plus vite les coordonnées GPS du lieu et lancer le processus légal d’intervention.
Remarque: techniquement, une intervention immédiate serait pensable, par exemple en posant un bouchon sur les orifices du nid, après avoir sprayé ou intoxiqué l’intérieur.
//Fin de note du 19.10.2024
Nous allons avoir besoin de petits robots transportés par des drones, avec une caméra permettant le pilotage des robots ET des drones: en partant des sprays, appareils ou composants existants dans le commerce, il semble possible de construire des robots télépilotés, capables de détruire en quelques minutes le contenu des plus grands des nids de frelons asiatiques. L’objectif sera de rendre à terme faisable l’éradication de ces nuisibles.
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Liste des procédés examinés à cette date, qui vont réclamer du développement:
§ Chimiques
Il est bien connu que le savon noir est utilisable comme insecticide (2 cuillères à soupe par litre d’eau tiède). Contre des insectes comme les frelons, c’est à utiliser sous forme de brouillard; c’est à recommander, car d’après les jardiniers, c’est très efficace et inoffensif pour les gens et les végétaux. A développer pour l’usage avec un drone: un réservoir sous pression, avec valve télécommandée, une buse orientable télécommandée (avec caméra TV), qui évite les jets d’air des hélices.
Avantages: action rapide et définitive, par asphyxie des insectes; expérience très sûre de ce type de spray.
Inconvénients: à appliquer avec précision, être sûr de toucher tout le nid; se méfier des possibles piqûres encore longtemps après chute et mort apparente de chaque insecte.
§ Electriques (même concept qu’une tapette anti-moustiques)
A mettre au point: un treillis, adaptable à des orifices de nids en papier mâché et conçu pour électrocuter des frelons asiatiques (un peu plus petits que les nôtres).
Avantages: rapidité, simplicité d’un dispositif très léger, qui pourrait être conçu pour piéger les entrées du nid. Aucune toxicité du procédé.
Inconvénients: fonctionne tant qu’il y a du courant; ne tue que quelques frelons à la fois, ceux qui entrent ou sortent; doit être placé à TOUS les orifices du nid; nécessité de vérifier s’ils restent capables de piquer après électrocution.
§ Micro-ondes, les mêmes que celles d’un four de cuisine, pour rôtir les insectes contenus dans le volume d’un nid, en quelques secondes. Plusieurs équipements peuvent être mis en oeuvre, qui vont se comporter comme des radars.
Le four devra être remplacé par une antenne parabolique, pour que l’onde soit dirigée sur le nid (au foyer optique, avec forte concentration). Le tube électronique au centre du dispositif est un puissant magnétron, produisant des ondes intenses de fréquence 2450 MHz (fréquence de résonance de l’eau, absorption par les tissus de l’insecte, échauffement mortel). En cas de besoin, il sera possible d’«éclairer» le nid avec plusieurs antennes.
Avantages: action à distance, rapidité, en principe tous les frelons sont tués en quelques secondes, aucune pollution.
Inconvénients: le nid doit être rendu visible optiquement, les objets sur le parcours des ondes risquent d’être aussi rôtis; besoin d’une alimentation électrique puissante; faisceaux à diriger avec précision; fort danger pour les témoins imprudents qui se risqueraient devant une antenne ; nécessité de vérifier si les insectes restent capables de piquer après irradiation fatale.
//Note du 20.10.2024
§ Rayons X ou rayons gammas (ou autre source radioactive). Au cas où il faudrait rattraper une situation hors de contrôle et détruire des nids de frelons asiatiques à toute vitesse, il serait possible de déposer, fixer et allumer sur chaque nid une source de rayons gammas assez intense, pour tuer les frelons qui s’y trouveraient; il faudrait ensuite l’éteindre et l’emporter en lieu sûr.
En ce qui concerne les rayons X, il faudrait disposer sur le drone qui l’amènerait d’une source de courant suffisante à alimenter le tube générateur et d’une technique de refroidissement adéquate.
Avantages: action locale, extrême simplicité et rapidité, en principe tous les frelons sont tués en quelques minutes, aucune pollution ne subsiste.
Inconvénients: ce sont des solutions du désespoir, la toute grosse artillerie lourde. L’arbre qui sert de support à un gros nid souffrirait probablement de la méthode; elle impliquerait de savoir trouver et boucher tous les orifices du nid, pour éviter les évasions de jeunes reines.
Il y a beaucoup plus simple et moins dangereux !
§ Chaleur, que les frelons ne supportent pas, au-delà de 50°C. Le nid localisé, on peut imaginer un drone doté d’une provision d’énergie, convertible en chaleur: par exemple, un petit sèche-cheveux devrait suffire à porter la température interne du nid très au-delà; une autre solution consiste à glisser dans le nid des radiateurs.
Avantages: action locale, très simple, rapide, en principe tous les frelons sont tués en quelques dizaines de minutes, aucune pollution ne subsiste.
Inconvénients: Il faut disposer d’un robot, dont son pilote soit à même de trouver tous les orifices du nid, de les obstruer tous (sauf celui où on injecte l’air), et de percer des petits trous tout le tour si le procédé est d’injecter de l’air chaud.
§ De l’eau, pour noyer le nid; suivant sa géométrie et sa situation, il pourrait être des plus simple d’injecter de l’eau, jusqu’à ce qu’il soit rempli, certains orifices du haut bouchés par des grillages. Une variante consisterait à injecter de l’eau chaude, de manière à traiter par hyperthermie ceux qui auraient échappé à la noyade.
Avantages: action locale, très simple, rapide, en principe tous les frelons sont tués en quelques heures, aucune pollution ne subsiste.
Inconvénients: Il faut disposer d’un robot, dont son pilote soit à même de trouver tous les orifices du nid, de les obstruer tous sauf un, et de percer des petits trous tout le tour si le procédé est d’injecter de l’eau chaude ou de la vapeur sous pression.
//Fin de note du 20.10.2024
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Fin du processus
Pour éviter tout redémarrage d’un nid de frelons asiatiques, actuel ou futur, il faut être capable de le détacher et de l’emmener: suivant les besoins, un robot spécialisé sera doté d’une grosse pince coupante ou d’une scie. On pourrait aussi imaginer utiliser un accessoire conçu pour déchiqueter le nid, si l’on accepte comme débris un gros volume de papier mâché et quelques milliers de cadavres de frelons en miettes …
André Bovay-Rohr, Colombier, le 18.10.2024, rév. 19 et 20.10.2024