Fausses pistes.

Toutes les pistes de recherches et de développements, en matière d’énergie et de ses séquelles, ne sont pas bonnes, hélas. D’autres manquent cruellement. C’est le coeur lourd que de nombreuses discussions privées me conduisent à mettre les points sur les i 🙁

1. Les incertitudes, à propos de l’influence de l’humanité sur le climat global, ne sont en aucune manière une sorte de permis de polluer durablement (par du CO2, par exemple).

L’affaire est très compliquée, voir par exemple le forçage thermique naturel par le Soleil (le forçage à plus long terme, environ -0.01°C par siècle, dû à l’évolution de l’orbite de la Terre, n’y figure pas):

Soleil

Source de la figure:   http://la.climatologie.free.fr/soleil/soleil3.htm#effets

En astrophysique, on peut donc dire du Soleil qu’il se comporte en céphéide …

L’influence humaine s’ajoute au rayonnement solaire, manipule notre source d’énergie primaire de beaucoup plus que 0.4°C. En optique physique, on sait qu’un gaz à effet de serre (comme la vapeur d’eau H2O, le CO2 ou le gaz des marais CH4) agit instantanément et que de minuscules traces dans l’atmosphère peuvent avoir un impact démesuré: la très instable machine climatique se met en marche à retardement, à cause des propriétés optiques et thermiques régulatrices de l’eau (vapeur, liquide, brouillard, neige et glace); mais après, c’est une machine monstrueuse, impossible à arrêter !

La mesure de la température globale est fort difficile – et donc il faut considérer d’autres indices à grande échelle: le taux de CO2 (400 parties par million ppm) mesuré loin de la civilisation, la taille et l’épaisseur des glaces circumpolaires, le niveau de l’océan, les statistiques de typhons et tornades, l’altitude limite des forêts, par exemples. Les indices actuels sont désastreux – à mon avis la situation va devenir progressivement intenable – les climato-sceptiques ont tort.

2. Le pétrole (bitumineux), le charbon et le gaz (de schiste) financièrement parlant “pèsent” des milliards de $, sont pour l’environnement des catastrophes locales; globalement leur usage est responsable d’une aggravation continuelle de la pollution au CO2 et au CH4 (heureusement dégradable en CO2). La civilisation en dépend totalement et consacre des ressources gigantesques pour en trouver toujours plus. Une histoire qui ne peut que mal finir … s’ils ne sont pas remplacés rapidement: quelle catastrophe sera-t-elle assez méchante pour qu’on s’y décide sérieusement ? Or les sources d’énergie primaires renouvelables ne font jusqu’à nouvel ordre pas le poids pour les concurrencer …

Il restera surtout l’énergie nucléaire, une fois surmontée la peur infondée qu’elle inspire; pour remplacer durablement les sources d’énergie actuelles et polluantes, il faut leur opposer des sources commodes, plus puissantes et meilleur marché: du nucléaire de 4ème et 5ème génération, produisant en abondance, pendant des siècles, de quoi assurer une transition réaliste vers une Société moins énergivore (voir une des bonnes solutions de nouvelles constructions), moins prédatrice et perturbatrice du milieu naturel.

3. Les accumulateurs d’énergie sont le talon d’Achille des énergies renouvelables. L’électricité une fois produite doit être consommée sur l’instant; l’accumulation, sous une forme ou une autre occasionne des pertes d’au moins 20% et coûte des fortunes.Voir en Suisse romande les projets Hongrin-Léman renforcé et Nant de Drance agrandi .

L’hydrogène (qu’on tente de rendre techniquement utilisable par le grand public) est marqué défendu (il fait partie de la liste exhaustive de l’ONU des CFC tueurs de la couche d’ozone stratosphérique); l’acide formique (dégradable) est toxique; lithium et cadmium sont durablement très toxiques …

4. La géothermie profonde en Suisse est une source d’énergie possible, mais provisoire et non durable, si l’on dépasse l’exploitation du minuscule flux thermique connu d’environ 75 mW/m2. C’est une énergie abondante, mais fossile …

Source fouillée :   Programme_GeoNE_Rapport_Final_CREGE2012.pdf

5. Les éoliennes ont sur le climat continental un effet global qui ne semble pas avoir été investigué à ce jour: en modifiant la circulation atmosphérique locale, les grands parcs éoliens pourraient très bien induire des modifications des vents et de l’humidité, en particulier perturber les pluies à des centaines ou à des milliers de Km sur le continent. 

parc-eolien-off-shore

L’humidité de l’air est modifiée par un parc éolien

 

Les éoliennes, du point de vue mécanique des fluides, sont à considérer comme des collines couvertes de peupliers: prélèvements d’énergie négligeables ou “battements d’ailes de papillon” inopportuns ?

Sont-elles entrées dans les modèles des météorologues ?

6. On ne peut pas rêver remplacer l’énergie nucléaire en Suisse par du photovoltaïque, des éoliennes et des économies d’énergie relevant du rationnement de temps de guerre. Les quantités et les dérivées selon le temps (puissances disponibles, calendriers) n’y sont pas. Notons simplement que les Verts de tous bords ont fait en Suisse – à leur corps défendant – le jeu des vendeurs de gaz et d’électricité au charbon et au gaz … 🙁

La stratégie énergétique de la Confédération n’a aucune chance de fonctionner vraiment, tout particulièrement si les sources d’énergie primaires polluantes allaient inopinément tarir: QUI va enfin casser officiellement le morceau ? On ne va pas recommencer le début de ce blog … 🙂

§  Espérons que la liste des possibles fausses pistes s’arrête là provisoirement …

André Bovay-Rohr, Colombier-sur-Morges, le 30 mai 2013, rév. forme 2015 et 2018

 

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