Solaire espagnol : pas de quoi s’indigner !

Lettre de lecteur, publiée le 20.1.2014 dans le quotidien romand Le Temps (LT), d’un expert en matière d’industrie énergétique, ingénieur physicien de formation, titulaire d’un doctorat en physique nucléaire.

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François Musseau, dans l’article dans le LT du 13.1.2014 « Mariano Rajoy a coulé le solaire espagnol », annonce que le gouvernement a mis fin au subventionnement massif du solaire photovoltaïque. Une nouvelle plutôt négative pour ceux qui pensent que cette forme d’énergie pourrait remplacer rapidement et facilement le nucléaire. Une information cependant nécessaire, et courageuse donc du Temps, dans le contexte politique du moment.
Mais Le Temps, qui n’est pas naïf en matière économique, tire une conclusion qui peut surprendre. Cette suppression du subventionnement du solaire par l’Espagne est jugée regrettable et moralement indigne: la confiance de la commission européenne et d’une foultitude d’investisseurs serait injustement trahie.
En fait le solaire PV est très cher, 10 fois, voire plus, que le charbon, le gaz ou le nucléaire. L’Espagne exsangue économiquement n’avait pas les moyens de s’offrir un subventionnement aussi massif du solaire. Les subventions en elles-mêmes ne rendent jamais une technologie rentable. C’était une opération du type « Demain on rase gratis ». En puisant dans la poche du consommateur ou la caisse de l’Etat, vides toutes les deux. Demain a passé, on est après-demain et la dure épreuve de la réalité a balayé l’angélisme.

L’erreur du gouvernement était de lancer un tel subventionnement sans en avoir les moyens et d’abuser finalement ses citoyens. Quant aux  investisseurs qui crient au scandale de la bonne foi trahie, ils n’ont pas lieu de se plaindre. Des financiers et investisseurs compétents, ont en principe les moyens de connaître la réalité économique et d’anticiper des lendemains qui ne peuvent que déchanter. 

Jean-François Dupont, Pampigny (VD), le 20.1.2014

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DESERTEC, exploitation durable à grande échelle d’énergie solaire

Lettre de l’expert Pr. Dr. Hubert Kirrmann, ingénieur en électrotechnique de l’EPF Zürich, informaticien spécialiste d’automation industrielle. Les intertitres sont de l’éditeur.

§ Contexte – si les choses allaient mal se passer

Dans 100 ans, les derniers gisements de gaz, de pétrole et de charbon seront épuisés, les produits pétroliers ne seront plus des combustibles, mais que des matières premières; la concentration de CO2 dans l’atmosphère aura atteint le niveau du paléolithique; la population terrestre sera en recul, suite à la pollution, aux changements climatiques et aux conflits. Et pourtant, il n’y aura eu aucun besoin d’en arriver là.

§ Il y a une très bonne alternative

Il y a dans les régions désertiques sur Terre suffisamment d’énergies renouvelables pour approvisionner 10 milliards d’êtres humains indéfiniment.

En Europe, le projet Désertec (https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Desertec) initialement lancé par l’Allemagne et certaines grandes entreprises entrevoit de construire dans la zone aride de l’Afrique du Nord et du sud de l’Europe des centrales électriques solaires (laissons de côté les autres facettes de Désertec comme les parcs éoliens).

Dans ces régions, le soleil livre généreusement une puissance moyenne sur l’année de plus de 200W par mètre carré (1 kW pointe). Avec seulement 10% de rendement, il ne faut pour remplacer la production d’une centrale nucléaire de 1 GW qu’un carré de 7 km de côté, infrastructure comprise. 100 centrales réparties du Maroc à l’Egypte suffisent pour approvisionner tout le Maghreb, l’Afrique sub-saharienne et l’Europe en électricité et substituer le pétrole.

Pour cela, aucune recherche fondamentale n’est nécessaire. Les technologies sont connues: centrales photovoltaïques pour la production diurne et centrales thermo-solaires pour le stockage et la production nocturne. Il suffit d’améliorer la technique et de baisser les prix. Le coût de production du kWh solaire est sous ces latitudes en-dessous du prix de détail en Suisse, la « parité  » est atteinte.

La production solaire culmine quand la demande est la plus forte, surtout dans les pays qui climatisent leurs édifices, le « pic de midi » est couvert. La répartition des centrales sur plusieurs fuseaux horaires assure l’étalement des pics journaliers et une production peu dépendante de la météo et de défaillances. La production en hiver est assurée même quand la Suisse vit sous le brouillard.

Le transport de l’électricité par câbles à courant continu sur le fond de la Méditerranée est résolu: il est même plus économique de faire tourner une centrale à gaz en Sibérie et de transporter l’électricité par lignes électriques que de transporter le gaz par gazoducs et de le brûler ici. Les câbles pourraient être posés comme les gazoducs aujourd’hui, ou même sous les autoroutes.

Cette source d’énergie assure des emplois sur place (construction, entretien, défense) et contribue à la stabilité des pays et réduit l’émigration. Des usines d’aluminium, des centres de calculs peuvent s’y installer.

La Suisse a l’argent. Elle pourrait monter un partenariat avec certains pays et se positionner en pionnière. Ses barrages de montagne lui permettent de lisser les pointes et de fournir l’électricité d’appoint et de régulation. Elle deviendrait la batterie de l’Europe Centrale. Rien que des avantages.

§ Les dérives, où nous entraînent les guerres entre fournisseurs d’énergie

Mais jusqu’à présent, seul le Maroc a ouvert une petite centrale. Le projet est en crise, les partenaires économiques se retirent. Pourquoi ?

Pour simplifier, disons que ni les pétroliers, ni les partisans du nucléaire, ni les « écologistes », ni les politiciens, ni le commerce n’en veulent.

D’abord, Désertec doit subsister sans subventions, et subit donc la concurrence des centrales fossiles. Le bas prix actuel de l’électricité en Europe l’affecte.

Même si l’électricité de Désertec ne coûte que 20% de plus qu’à la bourse, aucune banque ne lui fait crédit. L’industrie pétrolière, pourtant profitant des deniers publics, s’oppose aux subventions du solaire (et a fermé ses propres activités solaires).

Ensuite, l’industrie Européenne du renouvelable existe grâce aux subventions, même là où cela ne fait pas sens ni économiquement, ni techniquement. Les petits producteurs voient en Désertec un concurrent qui pourrait avec le même investissement produire trois fois plus d’énergie de meilleure qualité et leur coûter leur retraite.

Bien sûr, certains invoquent d’autres problèmes plus ou moins réels : le sable, les voleurs, la volatilité politique, les extrémistes religieux, les « rois du soleil », le néocolonialisme, les nobles Touaregs, les vaillants combattants du Polisario, les matières premières. Il est difficile de croire à la sincérité de ces mêmes qui roulent au pétrole d’Afrique, se chauffent au gaz du Maghreb et couvrent leur grange de cellules importées d’Asie payées par leurs voisins.

Puis il y a les nostalgiques du nucléaire 1979 qui pensent encore pouvoir convaincre l’opinion et les banques de construire des centrales nucléaires et ne veulent donc pas d’autre solution.

§ Les défaillances politiques des Etats.

Seuls les Etats pourraient encore intervenir, mais les déclarations « vertes » de nos dirigeants servent surtout à rassurer leur opinion et à assurer leur réélection. S’ils sont bien informés, ils savent que nous fonçons droit dans le mur. Dans le rapport sur l’énergie 2050 du Conseil Fédéral, les importations d’électricité ne figurent qu’en marge, Désertec n’est pas une option, et encore moins un champ d’action. Par contre, les lobbys pétroliers sont bien présents au Conseil Fédéral « dans l’intérêt de l’économie », bien sûr et les écologistes défendent leur petite industrie.

§ Un avenir bien terne

La situation changera dans 30 ans, quand les centrales atomiques françaises s’arrêteront et que le lignite allemand sera épuisé, quand le feu de paille du gaz de schiste s’éteindra et que le prix du baril montera au-dessus de 500$ et quand l’on se rendra compte que 30 ans de subvention du pâle soleil helvétique n’auront même pas remplacé Beznau. À ce moment, l’économie se ruera vers ce nouvel Eldorado et nos conseillers fédéraux joueront les coursiers. Seulement, les Asiatiques qui développent aujourd’hui la technologie pour leurs pays occuperont le marché et nous vendront le courant – si nous sommes encore capables de le payer.

Hubert Kirrmann, Professeur honoraire de l’EPFL

Baden, 12 janvier 2014

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Commentaire

§ Pour la survie à long terme de la civilisation énergivore, Desertec est bien le genre de développements inéluctables à entreprendre. Pour que la graine veuille bien germer, il faudra que les pays ensoleillés soient beaucoup plus directement intéressés à ces technologies: on peut suggérer de mettre dans les programmes de développements et de constructions une priorité élevée aux productions d’eau douce et de sel. 

§ Pour que les pays consommateurs d’électricité reprennent courage à propos de Desertec, il faudra que tout le monde soit bien persuadé que le CO2 produit par la combustion de pétrole, de charbon et de gaz est bien le principal responsable des changements climatiques, de la montée de l’océan, des tempêtes démentielles … Or il est bien tard: au paléolithique, il y avait au maximum 270 ppm de CO2 dans l’atmosphère et nous en sommes à 400 ppm, en augmentation d’environ 2.5 ppm/an; voir    http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/

Nous avons créé les conditions de la 6ème extinction de masse – il n’est pas du tout sûr que nous puissions, en tant qu’espèce, y échapper.

§ Le tout premier problème qu’il va falloir résoudre, pour lequel Desertec a servi de révélateur, c’est à grande échelle faire face à l’échec du système capitaliste et donc de notre système social, à prendre à temps les bonnes décisions … et cette fois-ci, il ne s’agit pas de milliards de francs ou de TWH, mais de notre peau en tant que Société civilisée !

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 28 janvier 2014

Commentaire

Bien regarder la date de l’article: l’inexistence de l’effet de serre de gaz comme CO2 ou CH4 n’était pas connue de l’éditeur, informé en 2017. S’il y a montée de l’océan, c’est au réchauffement qu’on le devrait, provoqué par d’autres causes climatiques … Les fraudes de 1995 du GIEC n’avaient pas encore été éventées et démontrées par le Pr. Pont !

A mon avis, les techniques de Désertec restent très intéressantes et porteuses pour le futur.

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 14 octobre 2020

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Le Conseil fédéral et le Parlement ont été trompés

Le 15 novembre 2013 a eu lieu à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), une journée des infrastructures 2013, avec le thème « Pour une utilisation efficace de l’énergie », organisée sur l’initiative du département fédéral DETEC de Mme Doris Leuthard . Le programme peut être retrouvé sur le site de l’EPFL, chaire MIR.   Une très bonne organisation.

§ En préparation, les conférenciers (sauf le DETEC, déjà abondamment documenté) ont reçu le message:

Pour chiffrer avec une bonne précision les quantités que l’efficacité énergétique va devoir nous offrir, il y a une méthode (avec unités faciles à saisir), exposée dans l’article court:    Pénuries de 70% !   En complément, exposé lapidaire des conséquences des futures pénuries d’énergie primaire:    Coincés sur les transports …   et   PAS DE SURVIE  

§ Comme participant, à la fin de la table ronde, j’ai fait une remarque et posé une question aux participants, en bon français; en substance: «Vous avez été victimes de fraude scientifique à propos des dangers de la radioactivité; êtes-vous conscients qu’avec la décision de sortie du nucléaire dûe à ces peurs, vous vous êtes faits avoir ?»  Personne n’a répondu sur le fond, pas même Mme Leuthard, pourtant au coeur de la décision du Conseil fédéral …

Documentation    Radioactivité: une fraude scientifique en a exagéré les risques

§ L’ancien Conseiller National M. Urs Hany, peu après, a fermement annoncé que la décision de sortie du nucléaire était irrévocable (librement traduit du Schwytzertütsch) et qu’il ne fallait pas y revenir dans la discussion. Le capitaine du Costa Concordia aussi a pris des décisions irrévocables sur la base d’informations fausses; résultat:

2013.11-18 costa concordia

Source de l’image:   http://www.telegraph.co.uk/travel/cruises/9017912/Costa-Concordia-will-it-sink-the-cruise-industry.html

Et encore, c’était un assez bon cas: un naufrage corps et biens laisse beaucoup moins  de survivants que cet échouage en pleine nuit. En matière d’énergie, pour la Suisse et pour l’Allemagne, le pire n’est pas exclu; voir pour rappel l’article « Eloge du nucléaire durable« .

§ Il ne sert à rien d’en parler seulement aux spécialistes; c’est pourquoi j’ai envoyé ce jour le message suivant au Président de la Confédération, information qui n’est absolument PAS CONFIDENTIELLE:

La peur de la radioactivité a résulté d’une fraude scientifique, d’une tromperie en médecine et biologie, de mensonges découverts fin 2011. Le Conseil fédéral et le Parlement ont donc pris une décision aussi importante que de sortir du nucléaire, sur la base d’informations FAUSSES: on ne peut pas la laisser définitive, elle est financièrement et techniquement désastreuse, pour RIEN.  Vous vous êtes fait avoir ! 

André Bovay-Rohr, 1114 Colombier (VD), le 18 novembre 2013

Commentaire

Ni réponse, ni réaction, rien: le navire fédéral vogue à la manière du Costa Concordia, en ce qui concerne le futur de son électricité …

André Bovay-Rohr, 1114 Colombier (VD), le 4 janvier 2015

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Energies renouvelables inadaptées: quelle pagaille!

L’article du Pr. Giovannini cité ci-dessous, paru en version courte dans Le Temps (LT), est sur la page   http://www.bgiovanno.ch/   Le titre de la lettre est celui choisi par l’auteur, différent de celui de la parution le 7.11.2013.

L’éditeur

Lettre de lecteur

Bien distinguer énergie et puissance électriques, et énergie thermique

Le Pr Giovannini écrit (LT 31 octobre) que le remplacement de l’électricité nucléaire par des sources d’énergie renouvelables (SER) est «probablement praticable», soit remplacer une énergie par une autre, électricité nucléaire par électricité renouvelable. Il omet le fait que la demande électrique est basée sur une énergie de ruban, d’une puissance de 5 GW (gigawatts) permanente, jour et nuit, été comme hiver, grâce à 2 GW d’hydraulique et à 3 GW de nucléaire. Même si les SER arrivaient à produire les 25 TWh (milliards de kWh) du nucléaire, elles ne pourront pas assurer une contribution constante de 3 GW à cette puissance de ruban, étant aléatoires et intermittentes. Le stockage de l’électricité par pompage-turbinage peut être une solution pour le cycle jour/nuit, si les conditions météo sont favorables, mais pas pour un cycle saisonnier été/hiver, les ouvrages à envisager étant énormes, dépassant le potentiel alpin réalisable.

Il y a aussi une affirmation erronée concernant un «facteur de plus de quinze», soit le rapport entre la teneur calorifique de la consommation brute de tous les agents énergétiques fossiles, soit 175 TWh thermiques, et la production électrique d’une grande centrale nucléaire, tel l’EPR, soit 12 TWh électriques. Le Pr Giovannini écrit qu’il faudrait «la construction d’un nombre respectable de centrales» pour remplacer ces agents fossiles. La comparaison énergétique est évidemment à faire ici avec l’énergie primaire thermique des centrales nucléaires, soit 34 TWh thermiques pour l’EPR. Le facteur n’est donc plus que de cinq. Ne pas mélanger énergie thermique (moteurs à 25% de rendement) et énergie électrique de grande valeur (pompes à chaleur au coefficient de performance de 4 et voitures électriques à moteur électrique de 95% de rendement)! Si «un tel programme est aujourd’hui politiquement impensable», comment vont diminuer les agents fossiles?

Christophe de Reyff, Pensier (FR), le 4 novembre 2013

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Commentaire:

Nous allons tirer les conséquences des remarques de M. De Reyff, en montrant sur des exemples d’une actualité brûlante combien il a raison de protester !

Le premier problème sous-jacent à toutes les discussions sur l’énergie est la violation des lois de la physique, qui consiste par exemple …

… à ne tenir compte que des inventaires et des sommes de l’énergie, et pas des dérivées selon le temps, par exemple des puissances, selon les heures dans la journée ou selon le calendrier; c’est ce qui va interdire de remplacer une usine nucléaire (donc thermique) par autre chose que de l’électricité au charbon (usine thermique) comme sécurité, bel exploit écologique allemand. Cela vient de ce qu’on ne sait pas accumuler pareilles quantités d’électricité, jusqu’à nouvel ordre, et que pour les fabriquer pendant les absences des sources renouvelables, seule une usine thermique est assez puissante. Comme le gaz est beaucoup plus cher que le charbon, et que ces usines ne peuvent pas être arrêtées en un clin d’oeil, le désastre est programmé: si le réseau électrique est stabilisé, il y aura des excédents.

… ou à oublier la loi de Carnot (qui permet de calculer des rendements thermiques de moteurs ou de pompes à chaleur, et donc interdit d’additionner des KWH thermiques avec des KWH électriques).

§ Par suite, on se trouve devant des propositions ou même des systèmes réalisés, qui ne tiennent pas la route, soit par inadéquations de puissances, soit par défauts de fournitures à temps; s’ensuivent des fournitures excédentaires, par suite des sérieux défauts structurels inhérents à l’ensemble « énergies renouvelables + charbon » … un désastre financier et écologique (au CO2) en train de se produire sous nos yeux, sous les coups d’importations d’électricité excédentaire à prix bradés, en concurrence directe avec nos centrales hydrauliques. Un tel développement signifie qu’il y a eu violation de l’éthique de l’ingénieur: on a mis en place à l’étranger un système déséquilibré et instable, qui sème durablement la pagaille en Suisse. 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), 14.11.2013

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Irréalisme, optimisme infondé et incompétence: pagaille à Berne

« Préparons-nous à être les meilleurs sur le plan énergétique« , écrivait Mme Doris Leuthard le mercredi 25 septembre 2013, dans Le Temps, Débats, page 11. En exergue « La stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral se veut à la fois réaliste et optimiste ».

1. Or 2050 est totalement irréaliste! Le propos n’est en soi pas sérieux, sape la crédibilité de tout le dossier: aucune prévision technique, d’organisation ou de haute finance n’a la moindre chance de se vérifier à pareille échéance; la position privilégiée de la Suisse et sa capacité d’adaptation ont des limites de résistance aux pénuries, mais pour 2050, après avoir fait mille sottises, on devine qu’elle s’en sortira dans un bon état énergétique et environnemental: au Conseil fédéral, on navigue donc dans des croyances. Or les politiques et les fonctionnaires fédéraux, les décideurs de 2013 seront en 2050 tous à la retraite ou dans la tombe, toutes leurs pires fautes juridiquement prescrites: c’est la seule chose vraiment prévisible ! 

 2. Croire (!) qu’une politique et des technologies intelligentes, encore à inventer et « qui échappent à toute prévision fiable« , permettront de concilier sécurité d’approvisionnement (?), rentabilité (?) et compatibilité avec l’environnement (?) est de l’optimisme délirant. Agacer longuement les pays voisins et l’Europe avec une politique qui confond constamment énergie et électricité, n’est pas intelligent … Dure en affaires, la Suisse, oui; mais intelligente en affaires énergétiques ? Certainement PAS !

3. Sur ces deux contradictions internes du propos, l’auteur ajoute une troisième couche, qui ébranlerait l’optimisme le mieux chevillé au corps: elle évoque une transition énergétique – concept vague signifiant en réalité qu’on fuit le nucléaire par principe, pour des raisons idéologiques et fantasmées, en imitant l’Allemagne; or là on se heurte aux contraintes scientifiques et techniques du problème ! Les énergies dites renouvelables, pas plus que les progrès en efficacité énergétique, n’offrent sur le terrain des perspectives crédibles; pas trace non plus dans ces projets du Conseil fédéral d’un début de réelle sortie du carbone: en imitant l’Allemagne, ce serait plutôt l’inverse – pauvre environnement ! Ce n’est pas smart du tout: c’est de l’incompétence. 

Pas de quoi devenir les meilleurs donc – sur quelque plan que ce soit – Quelle suffisance dans le propos ! Quelle pagaille

Documentation 

Cela se voyait déjà en 2011 dans les désopilantes galeries d’images de Mix & Remix:

   http://www.infrarouge.ch/ir/galerie-576-nucleaire-sortie.html   de mars 2011

   http://www.infrarouge.ch/ir/galerie-587-suisse-sans-atome-bien-raisonnable.html   de mai 2011

Ce n’est pas d’hier qu’il y a de la pagaille à Berne; documentée en novembre 2010: au DETEC, un magnifique rapport de l’OFEN saboté en haut lieu

   http://www.infrarouge.ch/ir/thread-329058-quelle-pagaille-conseil-federal

Les conséquences de la future pagaille énergétique se voient depuis très longtemps, par exemple:

   http://www.infrarouge.ch/thread-166317-comme-ailleurs-politique-pour-moment-femme.html

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La Suisse devra se débrouiller TOUTE SEULE …

Il y a heureusement de très rares retraités suisses de formation scientifique, qui ont le courage de dénoncer les dérapages énergétiques de la Confédération et de nos cantons romands ! C’est un service rendu à la communauté, que les pouvoirs publics aussi bien que les médias ont jusqu’ici méprisé: ce N’EST PAS un avis parmi beaucoup d’autres – à faire la sourde oreille, très dure sera la chute …

Les rédacteurs en chef de nos journaux ne réalisent pas la chance qu’ils ont, qu’un spécialiste libre et indépendant – qui pourrait jouir tranquillement de ses vieux jours –  prenne la peine contester les pires sottises qu’on peut lire dans leurs colonnes.

En ce qui concerne Le Temps, je lui reproche de publier par exemple le 27.6.2013 un propagandiste comme Dieter Majer, sans aucune critique dans le même numéro (un Gobeur s’ajoutant à une myriade de Verts tout aussi Gobeurs, qui ont entraîné leur pays dans une effarante pétaudière technique et financière: l’amplification de l’exploitation du charbon et de la lignite) … Voir ce qu’en ont dit les auteurs scientifiques Dupont et De Reyff dans les Observateurs . Voir aussi la réaction officielle signée Oskar Grözinger, dans le Temps, rubrique OPINIONS Mardi 20 août 2013     Pourquoi les centrales nucléaires suisses sont les plus sûres

La carte du désastre de l’exploitation à grande échelle en Rhénanie-Westphalie de la lignite: TANT PIS POUR LE CO2, alors que des dizaines de villages vont être détruits 🙁

Lignite exploité en BRD - planification

Source:   http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rheinisches_Braunkohlerevier_DE.png

Ci-dessous la lettre de lecteur de M. De Reyff (sur quatre soumises, une seule a été publiée depuis juillet 2013 !) parue dans Le Temps le 7.10.2013, avec un titre au sens modifié (!) par la Rédaction 🙁

Il en ressort que l’Allemagne N’EST VRAIMENT PAS un modèle énergétique

La Suisse va être bien seule, quand elle devra débrancher ses précieuses mais vieilles centrales nucléaires: personne en Europe n’aura de surplus à lui vendre en hiver et personne ne voudra plus de sa trop chère électricité hydraulique … Il y a en cette affaire d’énergie beaucoup de chemins (qui la plupart mènent dans le fossé), mais il n’y a qu’ une unique voie royale, qu’on peut résumer par : « il ne faut surtout pas sortir du nucléaire, il faut en détruire les déchets».

L’éditeur

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Pensier (FR), le 1.10.2013

L’Allemagne exemplaire, vraiment ?

Votre Analyse (LT 27 septembre) de la Stratégie énergétique du Conseil fédéral cite l’Allemagne quasiment comme un exemple à suivre et conclut même que ce pays respecte les critères du Traité de Kyoto. Voyons ce qu’il en est vraiment de cette Allemagne, qui se veut donneuse de leçons avec ses parcs solaires et éoliens ! Sa consommation de charbon n’est pas modeste, elle est passée de 72 à 79 millions de tonnes équivalent-pétrole (Mtep) entre 2009 et 2012, soit un accroissement de 10%. Cela est dû à la mise en route de nouvelles centrales électriques à charbon (lignite et anthracite), produisant à ce jour 45% de l’électricité allemande, une part prépondérante donc, et cela pour cause de fermetures progressives de centrales nucléaires. En comparaison, l’éolien contribue pour 8% et le solaire pour 5%, mais de façon aléatoire, selon les heures et les jours. Il faut, par contre, des centrales qui marchent en continu, jour et nuit, pour assurer la production en ruban, avec une puissance nécessaire de plusieurs dizaines de gigawatts tout au long de l’année pour couvrir la demande de base en électricité du pays ; ce que ne peuvent assurer ni l’éolien ni le solaire. Corrélées à cette augmentation du recours au charbon, les émissions allemandes de CO2 ont également crû, passant de 800 à 815 millions de tonnes de CO2 (MtCO2) de 2009 à 2012 (soit 10 tCO2 par habitant), alors que le but de tous les pays est de faire diminuer leurs émissions de CO2. Est-ce ainsi vraiment vouloir respecter Kyoto ? Les chiffres pour la Suisse sont de 0,14 Mtep de charbon et de 41,8 MtCO2 (soit 5,2 tCO2 par habitant). Il n’y a pas davantage de commentaires à faire ! Non, l’Allemagne n’est pas du tout exemplaire en la matière.

Christophe de Reyff

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Une fin durable de la Suisse

Dans son histoire géologique, et dès les débuts de l’existence de notre espèce homo sapiens sapiens, le territoire suisse a été 90% du temps inhabitable: couvert de glaciers environ 100’000 ans, avec des interglaciaires d’un peu plus de 10’000 ans.

Extension des 3 dernières glaciations

Extension des 3 dernières glaciations

Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaciation_de_Würm

Le premier signe d’occupation en Suisse date de -17’500 av. JC; le Léman a été libre de glaces vers -15’000. Or l’évolution inverse, la glaciation même temporaire, qui rendrait la Suisse inhabitable pour 10 ans au moins, peut se produire en tout temps: il suffirait qu’un super-volcan (comme par exemple le Yellowstone) produise au moins 1’000 Km3 DRE (Km3 d’équivalent de roches), en une éruption de deux semaines; il suffirait aussi qu’une comète ou une météorite de plus de 1 Km de diamètre heurte la Terre, pour obtenir des effets semblables. La simulation de la situation …

2013.10-07 Toba NasaSource: http://www.giss.nasa.gov/research/briefs/shindell_12/

… montre les effets, sur le climat global, de l’éruption du Toba, en Indonésie, vers -73’000, qui a émis dans les 3’800 Km3 DRE et a provoqué une chute générale de températures de -20°C; dans ces conditions, une lueur crépusculaire à midi, il n’y aurait actuellement en Europe plus du tout d’agriculture pendant au moins 10 ans; c’est dans ces conditions que notre espèce a frôlé l’extinction, les derniers survivants ont vécu misérablement pendant des siècles dans la cuvette du Congo, entre autres.

Les Européens – les Suisses les premiers concernés, car ils vivent à côté des glaciers – pour survivre devraient déménager plus au sud, traverser la Méditerranée, parvenir jusqu’à la zone intertropicale; au lieu d’une émigration désespérée

Repoussés de partout

Repoussés de partout

Source:   http://nawaat.org/portail/tag/immigration-clandestine/

On pourrait imaginer quelques préparatifs intelligents, pour éviter un sort aussi épouvantable …

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Irresponsabilité énergétique

Les cantons ces temps se basent naïvement sur la stratégie énergétique proposée par la Confédération; c’est désastreux, parce que cette stratégie, calculs refaits, est pourrie au point qu’elle n’a pas la plus petite chance de réussir … Où je m’étonne, c’est qu’il y ait des politiciens et des journalistes, pour imaginer que la Suisse, malgré ces avertissements scientifiques, puisse échapper à une douloureuse cassée de figure (qu’il n’y aura pas besoin d’attendre 40 ans !).

C’est prématuré, parce qu’elle n’a pas encore été adoptée: d’accord avec le journaliste Peter Morf (de Finanz und Wirtschaft), j’espère bien que le Parlement va y mettre le hola.

Documentation scientifique: Pénuries de 70% !  Coincés sur les transports …  Le domaine de la radio-protection vacille  Une vision irréaliste

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Soulager l’allergie aux acariens, avec de l’énergie

L’allergie aux acariens, la sensibilité aux excréments et aux débris de ces animaux microscopiques, est une affection qui  ne fait pas partie de notre patrimoine génétique: elle s’acquiert. L’énergie peut servir à combattre ces parasites. 

D’expérience, il semble que des doses massives d’un allergène – ou une forme chimique adéquate – parvenu dans la circulation, par exemple par les muqueuses, par les bronches ou par les poumons, fourvoie le système immunitaire. Il serait donc intéressant de savoir quand et comment cette calamité peut vous frapper; or les biologistes et les médecins décrivent très bien le mal, mais les circonstances à éviter pour le contracter restent floues: une jeune mère de famille de ma connaissance, cheffe-infirmière de métier, en 1943 ne savait pas que le grand nettoyage d’un grenier très poussiéreux, même à 1’000 mètres d’altitude, allait déclencher chez son bébé (qu’elle ne voulait pas laisser seul) une allergie sévère aux « poussières de maison ». Tous les traitements de désensibilisation n’ont eu qu’un effet momentané: le fléau jusqu’à nouvel ordre persiste à vie …

Nous allons entrer dans la période de l’année, dans notre contrée à 46°33′ N et à climat tempéré, que les acariens domestiques affectionnent le plus (chaleur + forte humidité naturelles). Autrefois, dès début août et jusqu’à la période de chauffage, j’étais au plus mal: rhume perpétuel, asthme, angines et bronchites; un festival de maux et de surinfections; il fallait aussi éviter comme la peste les maisons à odeur de moisi: les acariens s’y plaisent aussi beaucoup.

Cette affection a des effets désastreux sur les performances physiques; on ne sait pas si elle est ou non à l’origine d’autres maux, comme la fibrillation auriculaire, mais elle semble en rapport, par moments et par périodes avec votre capacité à mémoriser; ce qui pour les études et pour un métier intellectuel comme informaticien peut se révéler catastrophique; placer des vacances à la mer ou à la montagne à ces moments critiques, quand c’est possible, est une des solutions … ; mais il y a beaucoup plus simple, meilleur marché et totalement inoffensif.

Le procédé. Tous les textiles se trouvant directement sur la peau – ou susceptibles de devenir humides, ou connus comme affectionnés par les acariens – doivent passer une fois par jour au séchage et à la cuisson de quelques heures à 55°C au moins; camisoles, chemises, pull-overs (laine ou coton), caleçons et chaussettes sont ainsi assainis une fois par jour, toute l’année. Sur l’oreiller, un linge de bain 40 cm x 1 m. est là pour absorber l’humidité et passe aussi à la cuisson selon besoins.

Recette pratique. Utiliser seul, sans demander d’aide à quiconque, un radiateur sèche-linge; disposer les pièces à sécher et à cuire sur les rayons supérieurs, recouvertes d’une triple couche isolante – laine, peau de mouton, laine. Utiliser la partie inférieure du radiateur pour préparer en permanence deux linges pour l’oreiller; il reste encore de la place pour un linge des mains; ces linges forment l’isolant thermique de cette zone du radiateur. D’autres objets placés aux environs (par exemple des sandales de maison) vont aussi sécher: la chaleur perdue par le dispositif les échauffe par les infrarouges et génère un courant d’air ascendant sec.

2013.07-20 radiateurA gauche: Sèche-linge Arbonia Bagnotherm prêt à l’emploi, 60 cm de large et 1.25 m de haut, stabilisé à 55°C; le caloporteur est une huile: cela lui donnera longue vie !

A droite: en production: toutes les parties brûlantes ont disparu sous des isolants thermiques (ou les linges à sécher).

Le radiateur à échelons, acquis en 1998, utilise la circulation « aller » de l’eau chaude sanitaire en permanence; on trouve donc tout en bas un tube supplémentaire, pour court-circuiter le radiateur s’il faut l’arrêter (en production, pour alimenter l’échangeur de chaleur de gros diamètre, le robinet du milieu est fermé, celui de droite est ouvert).

Aspect énergétique: en mi-saison et en hiver, les faibles pertes thermiques de ce radiateur de cuisson sont directement à soustraire des besoins en chauffage; en été, la fourniture de chaleur par les panneaux solaires thermiques est surabondante (la chaleur doit être obligatoirement gaspillée la nuit); nous sommes donc, spécifiquement pour cette application et dans une maison chauffée par le soleil, à coûts de chaleur nuls.

Optimisation d’un gouffre à énergie bien connu: la pompe hydraulique à moteur électrique 🙂

Un thermostat judicieusement placé vers l’arrivée de cette conduite commande le moteur électrique de la pompe du circuit d’eau chaude de toute la maison et garantit donc toute l’année les 55°C; c’est le seul courant électrique, demandé en petite partie par cette application, le thermostat faisant que cette pompe n’a besoin de fonctionner environ qu’à 50% (et même si sa puissance était inadéquate – par exemple trop puissante – cet asservissement fait qu’elle n’utilisera pas plus que l’énergie électrique indispensable).

Explication: les acariens (plus leurs oeufs et vraisemblablement encore d’autres pathogènes) ne supportent pas des heures durant, à la fois la sécheresse ET environ 55°C; les placer sur ce radiateur les tuera jusqu’au dernier; la rotation des textiles ainsi cuits et recuits allant apparemment beaucoup plus vite que leur taux de reproduction, ceux qui séjournent sur votre personne migrent en partie dans ces vêtements et donc disparaissent peu à peu. Si la moitié d’entre eux est par hypothèse détruite à chaque cuisson – sans qu’ils aient pu se reproduire – au bout de 10 cuissons il n’en reste plus que 1 sur 1024 …

Il n’y a pas besoin d’une cuisson à 110°C pendant 10 minutes de vos textiles – que vos lainages ne supporteraient de toutes façons pas. Le procédé, extrêmement économique,  est donc préventif au long cours, et curatif lorsque la décontamination commence.

Résultats: Avec un recul de plus de 20 ans – si mon allergie à la poussière de maison n’a évidemment pas été éliminée – les épisodes de rhume allergique ont presque disparu, l’asthme a régressé, l’amélioration de mon état de santé est évident. Le travail de la ménagère en a été fortement allégé, le patient pouvant très bien gérer lui-même les soins particuliers à la lingerie réclamés par son affection.

André Bovay-Rohr, Colombier(VD), 21 juillet 2013

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Géothermie profonde en Pays de Vaud

Le flux thermique venu du Globe est en Suisse romande d’environ 75 KW thermiques par Km² de territoire; c’est toujours pour le physicien la stupéfaction, d’entendre parler de centrale électrique dans ce contexte: si l’on exploite plus de quelques dizaines de KW thermiques, on puise dans des réserves de chaleur fossile – ce qui n’est pas durable …

Il y a aussi la probabilité de déclencher des micro-séismes dûs non seulement  à la fracturation ou aux variations de pression des débuts, mais encore avec le temps à la contraction du volume exploité, par refroidissement.

Forer à 5’000 m ou plus mène dans des couches géologiques, où l’on trouve non seulement de l’eau à plus de 180°C, mais aussi toutes sortes de gaz, de sels minéraux, de bitumes ou de boues; corrosifs, malodorants et dangereux pour certains … Se documenter sur Lacq, France, forage difficile en 1951 et Sidoarjo, Indonésie, forage catastrophique en 2006.

Au vu de ce qui précède, vouloir remplacer même seulement une minuscule fraction des centrales nucléaires (sacrifice inutile !) et du chauffage au mazout par des centrales géothermiques relève en Pays de Vaud  du fantasme idéologique. La cassée de figure technique et financière annoncée par les physiciens est probable – à moins qu’on fasse de ces forages, en passant, toute autre chose que ce qu’on annonce, telle qu’une exploitation de pétrole ou de gaz de schiste …

Le projet évoqué dans la lettre de lecteur ci-dessous est documenté sur le site energeô la Côte ; à son sujet j’ai retenu trois chiffres: un devis de 104 millions de Fr., l’ambition de forer jusqu’à 5’000 m de profondeur et la donnée moyenne d’un degré géothermique spécifiquement romand de 35°C/Km. Ce site détaille quelques avantages de la géothermie profonde – qui sont indéniables en zone volcanique, comme dans le Lardarello, Italie, première exploitation en 1904 – mais il ne dit pas grand-chose de ses inconvénients fondamentaux.

En ce qui concerne la Confédération, lire  Résultats provisoires de la consultation fédérale suisse  ; depuis, les avis de scientifiques indépendants ont été avec beaucoup de hauteur simplement ignorés … d’où un gaspillage phénoménal des deniers publics 🙁 sans parler d’un avenir potentiellement très noir; lire par exemple    Danse au bord du gouffre  parmi moult articles de la catégorie « Suisse », comme Pagaille fédérale sur l’énergie .

L’éditeur, rév. du 18.7.2013.

Lettre de lecteur (parue le 21 juin 2013 page 12 du Journal de Morges)

La présente fait suite à l’article « Nouvel élan pour la géothermie » paru le 7 juin 2013 page 12 du Journal de Morges.

Parmi les rares physiciens, ayant refait les calculs menant à déterminer la stratégie énergétique de la Confédération, j’ai dû constater avec effarement qu’elle n’a pas la plus petite chance de réussir: cela a été dit officiellement à qui de droit, tout comme la Fédération romande de l’énergie d’ailleurs, en janvier dernier. Documentation à rechercher sur:   www.entrelemanetjura.ch

Cette stratégie se poursuit, y compris au fin fond de nos campagnes, comme si de rien n’était, avec des parcs éoliens ou photovoltaïques, par exemples. Cette stratégie a été reprise par le Canton de Vaud; elle nous mène à gaspiller notre argent, dans une technique de géothermie profonde, qui n’est pas durable dans les puissances envisagées.

Pour les 4 sites proposés par la SEFA et par Romande énergie, il faudra investir dans les 30 millions de Fr. pour l’exploration et en cas de succès (un cas sur 3) au moins 50 millions supplémentaires pour chaque usine; c’est donc de l’argent venu de nos factures d’électricité, les risques autres que financiers seront couverts par le contribuable suisse; car il s’agit d’entreprises à risques, dont les techniques sont très proches de l’exploration pour des gaz de schistes ou du pétrole; dans une zone aussi habitée que notre région, pareille audace me surprend !

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), 7 juin 2013

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