Comment le nucléaire sera durable

Les déchets nucléaires sont bourrés d’énergie; on peut très bien les détruire, les réacteurs sachant réutiliser les combustibles nucléaires usagés sont réalisables depuis les années 1990 (simulés avec succès sur ordinateur et ayant fait l’objet de publications spécialisées). En faisant l’inventaire du combustible déjà présent en Suisse, au dépôt de Würenlingen, on découvre qu’il y a là de quoi remplacer l’énergie totale consommée en Suisse au rythme actuel pour plus d’un siècle (pétrole, gaz et ancien nucléaire): du 100%, durable. Aucun souci de manquer de combustible nucléaire.

On peut se demander pourquoi les médias ont fait sur ce sujet, depuis ma publication de janvier 2007, une censure tellement efficace; j’ai deux hypothèses complémentaires:

1. Les journalistes avec formation scientifique, capables de lire l’anglais spécialisé en cette matière, sont rarissimes.

2. Les guerres commerciales entre sources d’énergie, principalement le pétrole, mais aussi le gaz, ont été menées par des experts, qui ont utilisé (et financé en sous-main) le mouvement anti-nucléaire à leur profit.

Ces spécialistes ont appris aux écologistes, aux Verts de toutes tendances, que devant la faiblesse de leurs propositions, il ne faut surtout jamais se livrer à des commentaires, à des polémiques ou à des comparaisons chiffrées: ils sont sûrs de perdre. Donc les anti-nucléaires se contentent de répéter des messages, sans base vérifiable, sur l’essor des énergies renouvelables et sur le danger du nucléaire: on ambitionne donc de remplacer le nucléaire – or le premier calcul un peu sérieux montre qu’avant extrêmement longtemps, ce ne sera pas faisable.

Pour le moment donc, à les avoir trop écoutés, la Suisse s’est tiré une rafale dans les deux pieds, en écartant la seule source sûre et assez durable à sa portée, sa seule bouée de sauvetage si le pétrole ou le gaz allaient la lâcher: l’énergie nucléaire durable !

Commentaires

J’ai fait la même expérience : impossible d’obtenir le moindre écho sur la question de l’exploitation des déchets. La plus grande mauvaise foi règne à ce sujet, et l’on peut se demander à quel niveau exactement se situe le blocage. Qui a intérêt à la pénurie? Il faut probablement attendre les grandes coupures de courant pour que le thème surnage.

Écrit par : Sophie | 30/06/2012

Excellent article.

Effectivement je me rappelle quand j’avais visité la central nucléaire de Mühleberg au debut des années 2000, on nous avais expliqué que les fut en verre et acier contenant les déchets continue d’emettre de la chaleur pendant plus de 200 ans. Une energie que l’on pourrait parfaitement utiliser pour chauffer l’eau des piscine par exemple, ou des habitation.

Bon je ne dit pas de simplement poser les fut à coté d’un tuyau d’eau. Mais ont arrive bien à faire voler des avions de 270 tonnes! On doit bien arriver à récuperer cette chaleur et en faire quelque chose!

Cela dit, même si je ne suis absolument pas écolo mais par contre, respectueux de la nature, il faut reconnaitre parfois qu’ils soulèvent certaines problématique. Et c’est la raison pour laquelle il faut les écouter (mais sans prendre en cinsiédration leur proposition de solution) et essayer d’améliorer ce que l’on fait deja.

Les pressions anti-nucléaire mettrons un peu de pression au pro-nucléaire pour trouver des solutions convenables et ainsi sauver le nucléaire.
Car quand on voit l’energie grise produite pour produire du courant « vert » on se demande qu’est-ce qu’elle a de plus de vert!?!

Écrit par : DdD | 30/06/2012

qu’il fait bon lire un article réaliste!

Écrit par : lovsmeralda | 30/06/2012

Pour compléter mon premier post, permettez-moi de rebondir brièvement sur ce que vous dites des oligarques du pétrole et du gaz, vraisemblablement à l’origine de l’enfumage de la population à propos du nucléaire.
Suggestion à quiconque en aurait le temps, la force, les moyens : une action qui serait du plus haut intérêt public consisterait à informer la population sans passer par les médias, vraisemblablement à la botte de la finance, donc des susmentionnés. Comment…. un bon sujet de réflexion en soi.

Ce que j’observe partout : les gens ne croient pas que l’énergie manquera un jour, et ressentent les questions énergétiques comme un domaine rébarbatif et opaque qui ne relève pas de leur compétence. Ils se plaindront amèrement le jour où il sera trop tard.

Donc ce que pourraient faire les personnes dévouées qui en auraient l’intérêt et le loisir : mettre au point de brefs messages d’information percutante et très simple – à répandre par voie d’imprimés et électronique. Avec l’Internet bien utilisé, tout est possible aujourd’hui. Message aussi simple et clair que possible, de masse, et répétitif. Par tous les canaux possibles. Pour briser la muraille du silence. Par les médias et les canaux politiques officiels, c’est manifestement impossible.

Simple exemple, un message du genre : « Coupure de courant : pas de téléphone, de radio, d’ordinateur, d’ascenseur, de climatisation, d’éclairage, d’eau chaude, de chauffage, de transports publics, de magasins, … essayez-donc pendant 3 jours, pour voir… sans le nucléaire, c’est dans 10 mois… » – puis un bilan en 2 lignes de nos besoins et de nos ressources sans le nucléaire. Bref, éclairer la lanterne des gens pendant qu’il est encore temps par des messages à leur portée. J’insiste : simple, de masse, répétitif. Requiert de l’intérêt personnel, du temps, beaucoup d’énergie et de l’argent. Serait du plus haut intérêt public. Je ne sais pas si vous voyez cela comme moi.

Écrit par : Sophie | 01/07/2012

Depuis 2008 on demande que les vrais scientifiques et non les chercheurs mandatés par le Giec puissent s’exprimer.Ce qui frappe néanmoins c’est de constater le nombre de citoyens quémandeurs d’énergies moins dangereuses que le nucléaire et qui parcontre sont les plus grands amateurs de scènes apocalyptiques.Ils ont tellement besoin de se nourrir de peurs virtuelles associées aux joints ,qu’ensuite leur cerveau ne sait même plus différencier le faux du vrai,donc ils deviennent électorat manipulable à souhait,ce qui n’est pas de la part des fumeurs qui eux ont travaillé dès leur plus jeune âge et à qui on ne la fait plus depuis très longtemps
Il est réjouisant de constater le réveil des silencieux,beaucoup d’articles parus d’ailleurs dans la presse Française échappent aux lecteurs Suisses et tout le monde sait aussi que toutes les chaines TV reliées au Web et aux médias offrent aux gens des spectacles dignes de la traversée du désert,musique arrangée de love story avec des anciens textes repris et arrangés eux selon l’humeur du jour en ayant pris soin bien entendu d’avoir changé la présentation des personnages celui de droite prenant la place de gauche,Orson Weel’s rirait bien de l’arnaque UE,pauvre monde!

Écrit par : lovsmeralda | 01/07/2012

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Véhicules électriques privés et CO2

Lettre de lecteur

L’interview de Jörg Beckmann (Le Temps du 25 juin 2012) présente le développement prometteur des véhicules électriques (VEL) dont on se réjouit. Mais on n’y précise pas la demande d’électricité supplémentaire que cela représentera. Prenons un futur parc, encore hypothétique, de 4 millions de VEL privés roulant 15’000 km/an et consommant 20 kWh/100 km. Les besoins annuels supplémentaires, pour parcourir ces 60 milliards de km, s’élèveront à 12 TWh (milliards de kWh). Il faut noter que cette quantité d’électricité va s’ajouter à la consommation actuelle! En contraste, chaque année le pays ne brûlerait plus une grande moitié des 7 millions de tonnes de carburants et n’émettrait plus une bonne moitié des 17 millions de tonnes de CO2 dues à l’ensemble du trafic (120 milliards de km et 142 gCO2/km).

Que représentent 12 TWh d’électricité en émissions de CO2 ? Le mix suisse de production d’électricité est actuellement chargé de 28,8 gCO2/kWh (grammes de CO2 par kWh), valeur très favorable; le mix européen de production est de 594 gCO2/kWh, chiffre élevé dû aux agents fossiles utilisés majoritairement en Europe pour cette production; le mix suisse de consommation, du fait de l’interconnexion internationale, est actuellement composé d’environ 79% de mix suisse et de 21% de mix européen, et sa charge s’élève à 148 gCO2/kWh, soit ici 29,5 gCO2/km (avec 20 kWh/100 km). Cette demande supplémentaire de 12 TWh représenterait (avec les mix actuels) au total 1,8 million de tonnes de CO2. Avec le seul mix européen, les émissions dues à la production de ces 12 TWh représenteraient déjà 7,1 millions de tonnes de CO2, soit 119 gCO2/km.

Il est impératif que la Suisse continue à la fois d’importer le moins possible d’électricité et, surtout, de produire son électricité avec un taux d’émissions de CO2 le plus bas possible, évidemment sans agents fossiles, sinon l’exercice de promotion des VEL serait une tromperie sur le plan des émissions de CO2.

Christophe de Reyff

Pensier (FR), le 26 juin 2012

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Radioactivité: une fraude scientifique en a exagéré les risques

QUI va oser officiellement casser le morceau ?
Message internet tiré de mes archives – ayant reçu une réponse d’un Président, (en langue de bois, ça va de soi, aurait dit Georges Brassens!) – A votre tour, vous recevez:
Votre copie – pour avis SVP ?

19 novembre 2011
Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire,
Il apparaît qu’une monumentale fraude scientifique se cache sous les peurs du nucléaire, à l’origine de l’actuelle ligne de conduite officielle suisse:
§ Le prix Nobel de médecine Hermann Muller a sciemment caché, en 1946, le fait que la radioactivité n’est pas nocive (voire bénéfique) aux faibles doses … Ainsi sont nées des peurs paniques, au sujet des usages de l’atome. Il me semblerait raisonnable que votre commission se prononce sur la publication de M. le Pr. Calabrese, à propos de cette fraude scientifique maintenant évidente .
Documentation:  http://junkscience.com/2011/09/20/shocker-nobel-prize-winner-lied-about-radiation-danger-data-suppression-abetted-rise-of-linear-no-threshold-model/

Edward Calabrese, University of Massachusetts at Amherst, Shocker: Nobel prize winner lied about radiation danger; data suppression abetted rise of linear no-threshold model

§ A propos d’effets manifestement négligeables, voir les calculs de Hervé Nifenecker : toute l’Europe a été abondamment saupoudrée par des substances radioactives, à l’occasion de l’éruption volcanique islandaise de 2010; apparemment Uranium, Thorium et leurs déchets n’ont jusqu’ici dérangé personne – y a-t-il eu des mesures et des rapports fédéraux sur cette affaire ?
Documentation:
Blog de Hervé Niffenecker
blog contenant les articles:
Le nuage du volcan Eyjafjöll plus radioactif que Tchernobyl . Mercredi 26 mai 2010 07:22
Nuage de cendres radioactif : nos estimations étaient bonnes ! Mercredi 30 juin 2010 09:14

Nage dans l’uranium …

On peut s’étonner que ces informations de 2010 soient restées sans suites, après les scandales indéfiniment ressassés de Tchernobyl ou de Fukushima !
Conclusions:
§ Au cours du temps, il n’y a PAS accumulation de dégâts dûs à des irradiations faibles dans les tissus humains, car ils disposent d’un système d’éliminations et de réparations. La théorie scientifique ayant cours de nos jours à propos d’irradiations est donc FAUSSE.
§ La peur du nucléaire et des déchets nucléaires, convenablement traités,  pour le long terme est donc largement infondée.
§ Il en résulte que l’idéologie anti-nucléaire est basée sur des mensonges avérés : un vrai désastre dans le domaine de l’énergie.
A votre avis, quelle est la procédure et de qui est-ce la responsabilité :
1. de traiter des sujets de l’innocuité et de l’effet d’hormèse de la radioactivité à faibles doses, si besoin est ?
2. d’en faire des publications officielles à l’usage du grand public ?
3. d’en tirer les conclusions sur les dangers réels du nucléaire ?

Commentaires
Réponse à votre question : mais de personne, bien entendu! Je vous renvoie, si vous le permettez, à mon deuxième post de ce matin à lovesmeralda. Les fonctionnaires font et disent ce que le chef leur permet de faire et de dire. Rien. Le chef de tous les échelons ne dit que ce que le supérieur hiérarchique permet, donc rien. Le journaliste est généralement un temporaire payé au minimum, qui ne dit que ce qui lui permettra de conserver son poste précaire. Donc rien. Les médias – très uniformes, vous l’aurez remarqué, tous dans les mêmes mains – ne disent que ce que leur permettent leurs stakeholders, donc les oligarques du gaz et du pétrole, entre autres. Ne comptez donc ni sur les politiques ni sur les médias pour informer, vous perdez votre temps, et beaucoup de temps, alors qu’il faudrait informer d’urgence la population sur tout ce qui touche le nucléaire. Vous demandiez l’avis du lecteur, en voici un !
 Belle journée à vous 
Sophie
Écrit par : Sophie | 01/07/2012

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La fin du pétrole

Il s’agit ici plutôt de la fin du CO2 et du méthane perdu (CH4) – donc non seulement de la fin du pétrole – mais d’abord aussi de celle du charbon, puis de celle du gaz naturel.

Or les plans de la Confédération suisse ne comportent à ce jour aucune mesure concrète pour remplacer ces sources d’énergie. Un premier calcul montre qu’en moyenne annuelle, ces producteurs massifs de CO2 pourraient être remplacées par TRIPLEMENT de la production d’électricité, en ayant fait un maximum d’économies; en hiver, on devra même, en attendant d’avoir reconstruit le parc immobilier selon les techniques MINERGIE P ou de Jenni (à Oberburg), décupler cette production électrique: eh oui, il faut se chauffer ! Un simple inventaire des sources d’énergie possibles en hiver montre que sans usines électro-nucléaires, ce sera la misère noire: la sortie du nucléaire est donc une arnaque.

J’attends avec intérêt de voir comment l’Office fédéral de l’énergie (OFEN, du département DETEC de Mme Leuthard) va enfin tirer un plan qui se tienne en matière d’électricité …

Comme la fin du pétrole pourrait être très proche, non par tarissement des sources, mais simplement par suite de catastrophe climatique, je pense qu’une planification à horizon 2022 serait réaliste et concrète.

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Chauffages électriques et CO2

Lettre de lecteur  

L’interview du Conseiller d’État fribourgeois Beat Vonlanthen (Le Temps du 4 mai 2012) voudrait justifier l’interdiction des chauffages électriques domestiques à résistance. Outre le fait de l’exagération d’un facteur 3 (!) dans la comparaison entre la consommation de ces derniers qui ont consommé 2,78 TWh, ou milliards de kWh, en 2010 pour toute la Suisse, et la production des trois petites centrales nucléaires suisses (8,44 TWh en 2010), il y a complète omission d’information sur les enjeux en émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.

En effet, un chauffage à coke de charbon émet 120 gCO2éq/MJ (grammes d’équivalent CO2 par million de joules d’énergie calorifique), un chauffage à briquettes 108, un chauffage à mazout 83, un chauffage à propane/butane 78 et un chauffage à gaz 66. En regard de ces chiffres, le « mix suisse » de production d’électricité représente 8 gCO2éq/MJ, cependant que le « mix européen » de production d’électricité est bien plus élevé, soit 165 gCO2éq/MJ du fait de sa forte composante en agents fossiles primaires. Le chiffre déterminant à retenir ici est  celui du « mix suisse » de consommation d’électricité qui est (en moyenne) composé de 79% de « mix suisse » et de 21% de « mix européen » ; cela donne actuellement une émission de 41 gCO2éq/MJ. C’est cette dernière valeur qui est significative en Suisse pour la consommation des chauffages électriques. On constate aisément qu’il reste toujours préférable de se chauffer à l’électricité en Suisse que de brûler des agents fossiles ! Il est vrai que, en s’équipant d’une pompe à chaleur fonctionnant avec un compresseur alimenté en électricité, et grâce à un coefficient de performance d’au moins 3, ces émissions se ramènent encore à un tiers de la valeur déterminante, soit seulement 13 gCO2éq/MJ. C’est là qu’est l’avenir non seulement en amélioration du chauffage électrique, mais en remplacement des autres chauffages à agents fossiles.

Christophe de Reyff

Pensier (FR), le 9 mai 2012

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Mühleberg, un remplacement difficile

Note de la rédaction du 15.3.2013

Le titre de la lettre de lecteur est un euphémisme: chaque mise hors service d’une centrale nucléaire européenne devra impérativement être remplacée par une puissance d’origine thermique équivalente ou supérieure. Comme la Suisse et certains puissants voisins s’interdisent de recourir au nucléaire moderne, la croissance massive de la pollution au CO2 est inéluctable.

Lettre de lecteur 

Le concert de bravos annonçant la fin de la centrale nucléaire de Mühleberg (Le Temps du 8 mars 2012) paraît prématuré, car le TAF s’est érigé en juge de la sûreté nucléaire, ce qu’il n’est ni sur le fond ni sur la forme, puisque selon la loi seule l’IFSN a cette compétence. Voici quelques chiffres à retenir : depuis sa mise en service en 1972, la centrale a produit à ce jour plus de 100 TWh (100 milliards de kWh), soit en moyenne 2,5 TWh par an, par exemple, 2,6 TWh en 2011 et même 3,1 TWh en 2010. Ce chiffre représente 5% de la consommation nationale d’électricité ; est-ce négligeable, comme on l’entend ou le lit ici et là ?

Mais il est une comparaison bien plus édifiante à faire dans le contexte du futur remplacement de cette production manquante. Utilisons l’éolien et le photovoltaïque (PV) pris ensemble : leur production totale, cumulée depuis les années 80 à ce jour, s’élève à 0,7 TWh. Ce chiffre, un cumul sur 30 ans, est au total près de quatre fois moins qu’une seule production annuelle de Mühleberg ! Ce n’est pas demain qu’on arrivera à cette substitution, car remplacer Mühleberg demanderait d’installer une puissance PV d’au moins 2,7 GW (gigawatts ou milliards de watts), soit 540’000 installations PV domestiques de 5 kW chacune, ou bien 280 turbines éoliennes d’une puissance de 5 MW (mégawatts ou millions de watts) chacune. Ce sont là des réalisations de vaste ampleur, guère faisables dans un proche avenir. L’article (Le Temps du 21 mars), consacré à la course au solaire, annonce une nouvelle installation de 1,1 MW ; on doit s’en réjouir, mais c’est 2454 fois cela qu’il faudra réaliser ! L’Agence des énergies renouvelables demande (le 20 mars) 3 m2 de PV par habitant, soit près de 24 km2. Swissolar estime (le 27 mars) que 20% de l’électricité (soit 12 TWh) seront produits par du PV en 2025. Sur les 13 années à venir, cela fait, en moyenne, 710 installations de 5 kW à installer chaque jour ouvrable !

Christophe de Reyff

Pensier (FR), le 4 avril 2012

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Nucléaire au Parlement suisse: incohérences …

Lettre de lecteur (14 juin 2011)

Les récentes discussions et votations du Parlement ont démontré qu’il y a deux poids deux mesures. On a parlé abondamment d’un risque résiduel que la population ne serait plus prête à accepter avec de nouvelles centrales nucléaires. Pourtant, Peuple et Autorités ont accepté jusqu’à ce jour un tel risque résiduel, et cela depuis 1969. Ce qui, soit dit en passant, nous a permis de bénéficier de plus de 800 milliards de kWh d’électricité produits heureusement sans catastrophe et d’éviter par là des émissions de plus de 600 millions de tonnes de CO2. Paradoxalement, Conseil fédéral et Parlement sont prêts à concéder une production nucléaire jusqu’en 2034, donc acceptent implicitement ce même risque résiduel pour plus de 20 ans. Au nom de quoi serait-il soudain devenu inacceptable avec de nouvelles centrales? Des constructions neuves ne sont-elles pas plus sûres?

Enfin, il ne faut pas oublier qu’il y a toujours des risques résiduels, et cela pour toute technologie. Ces risques peuvent être d’ordre sécuritaire, sanitaire, économique. Par exemple, un parc éolien a une durée de vie de 20 à 25 ans après laquelle il faudra réinvestir énormément pour le remplacer entièrement. Il en est de même avec un parc photovoltaïque pour lequel s’ajoute encore le fait que les modules bon marché importés actuellement de Chine sont entachés d’un lourd bilan écologique en CO2 et gaz à effet de serre que l’on importe aussi allègrement en Suisse.

Il n’est pas inutile de rappeler qu’en Europe plus de 250’000 décès par an sont dus directement à l’inhalation de particules fines, aux oxydes d’azote et à la production photochimique d’ozone résultant de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon.

Pour être cohérent avec cette acceptation d’un risque résiduel, il eût fallu étudier une quatrième variante, l’arrêt des plus anciens réacteurs et leur remplacement le plus rapidement possible par de nouvelles machines modernes.

Christophe de Reyff

Pensier (FR), le 14 juin 2011

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Débat nucléaire : ne pas négliger la puissance …

Note de la rédaction du 15.3.2013

Nous sommes, avec cette lettre de lecteur, au coeur d’une des violations des lois de la physique, très courante dans le dossier de l’énergie en Suisse: on se contente d’étudier les énergies (en TWH souvent), en négligeant les dérivées selon le temps, par exemple les puissances en jeu (en MW).

Lettre de lecteur

Dans une pleine page (Le Temps 14.4.2011) E. Dubuis présente des éléments de réponse à la question «Et si la Suisse sortait du nucléaire? Tout de suite  Dans une génération». On y cherche en vain l’analyse d’une notion capitale, celle de puissance; car il faut assurer jour et nuit un minimum de puissance qui est couvert aux 3/5 par nos centrales nucléaires.

En effet la problématique de l’approvisionnement électrique d’un pays ne se ramène pas seulement à l’aspect «énergie» (en kWh, en milliards de kWh ou en TWh), mais aussi, et de façon éminemment cruciale, à l’aspect «puissance» (en watts, en milliards de watts ou en GW). Quelques rappels: la consommation brute du pays a atteint en 2010 un sommet de 64,3 TWh et a crû de 4% par rapport à celle de 2009, à un niveau, encore jamais vu en Suisse. En regard, la production nationale nette a été de 63,8 TWh. La différence de 0,5 TWh provient du solde importateur des échanges avec l’Europe. Il ressort de ces deux chiffres, à hauteur de quelque 64 TWh, qu’est impliquée une puissance moyenne de 7,3 GW. Mais il faut procéder à une analyse plus fine, au jour le jour, et observer que la puissance demandée ne tombe jamais en dessous de 5 GW, de 0 h à minuit, tous les jours; durant la journée, la puissance demandée monte jusqu’à 10 à 12 GW.

La question précise réside ici : comment assurer ces deux niveaux de puissance, le ruban de 5 GW et les crêtes au-delà? Actuellement, nous avons 2 GW couverts par les centrales hydrauliques au fil de l’eau et 3 GW par nos 5 centrales nucléaires. Les importations à partir du marché européen ne contribuent pas à ce ruban, car chaque pays doit assurer cette partie, les échanges internationaux contribuant au reste, à côté des centrales hydroélectriques à accumulation. La question n’est pas de produire autrement l’équivalent de ce que produisent nos centrales nucléaires (soit 26 TWh), mais d’assurer cette puissance de 3 GW.

Christophe de Reyff

Pensier (FR), le 3 mai 2011

 

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Une spécialité anti-nucléaire: les données farfelues

Note de la rédaction du 15.3.2013

Les données obstinément fausses et alarmantes, sur les dangers de la radioactivité, répandues par des anti-nucléaires, après les accidents de Tchernobyl et de Fukushima, ont beaucoup contribué à paniquer la population, et par la suite à fourvoyer entre autres les autorités allemandes et suisses; une soi-disant sortie du nucléaire, décidée dans chaque pays par le Gouvernement, en a résulté dans la précipitation. Ces décisions sont en train de nous mener dans le mur: techniquement une impasse énergétique, accompagnée d’un formidable gaspillage financier et de pollutions massives au CO2. Les conséquences: un réchauffement climatique incontrôlable.

Lettre de lecteur

Une ère nucléaire renouvelée

M. van Singer (Le Temps du 25 mars 2011) croit pouvoir s’autoriser à prophétiser une prochaine ère post-nucléaire ! Pour conforter sa vindicte envers l’énergie nucléaire, il s’appuie sur des données proprement extravagantes chiffrant les conséquences de Tchernobyl, selon un rapport « dissident » unique en son genre que contredisent les toutes dernières conclusions (1) du Forum Chernobyl (formé des États russe, ukrainien et biélorusse, avec leurs Académies des sciences, et de six Agences de l’ONU). Le conseiller national Vert n’est pas avare de chiffres arrondis à hauteur de plusieurs centaines de mille, n’osant juste pas insinuer un bilan d’un million de morts.

Mais il suffit de regarder de plus près quelques autres données de ce rapport – qui ne semble pas avoir été relu par des pairs –, pour s’apercevoir qu’on y trouve des chiffres complètement fantaisistes. Par exemple, l’ampleur des retombées radioactives de Tchernobyl aurait été de 10 GCi (10 milliards de curies), soit 370 EBq (370 milliards de milliards de becquerels), un chiffre colporté par tous les mouvements antinucléaires peu regardants quant au bienfondé de ce qu’il signifie ! Or l’activité totale du cœur d’un réacteur de 3’240 MW thermiques est de l’ordre de 100 EBq, soit 3 GCi. Par contre, on sait officiellement, à partir des rapports du Forum Chernobyl (2), appuyés sur des centaines de publications scientifiques à comité de lecture, que la totalité des relâchements de substances radioactives entre avril et septembre 1986 a été de quelque 14 EBq, soit 0,4 GCi (donc 14% du contenu en radioactivité du réacteur), dont la  moitié issue de quatre isotopes volatiles et à courtes demi-vies. Le chiffre énorme (25 fois plus !) de 10 GCi = 370 EBq, avancé dans ce rapport provocant, aurait été le relâchement de tout le contenu en radioactivité de près de 4 réacteurs ! Il faut cesser de publier des fariboles pour créer la peur et déstabiliser un public qui n’est pas encore assez informé, ni prémuni contre des affirmations éhontées.

Quant aux conséquences de la tragédie japonaise sur la politique énergétique suisse, il est évident que l’avenir sera autre que le passé, l’ère nucléaire sera renouvelée ; mais, avant de jouer les prophètes d’une ère helvétique post-nucléaire, s’il vous plaît, attendons de connaître exactement les résultats de l’examen des dysfonctionnements locaux et l’analyse des radioactivités effectivement relâchées et des atteintes sanitaires au personnel de la centrale et aux populations voisines de Fukushima !

Christophe de Reyff

Pensier (FR), le 28 mars 2011

Sources officielles (ONU et IAEA):

(1)  http://www.unscear.org/docs/reports/2008/11-80076_Report_2008_Annex_D.pdf

(2)  http://www.iaea.org/Publications/Booklets/Chernobyl/chernobyl.pdf

 

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IL FAUT accepter TOUTES les énergies

L’annonce qu’il fallait renouveler les centrales nucléaires suisses a engendré une grande agitation chez ceux qui voudraient bien pouvoir se débarrasser du nucléaire: au vu de ses grandes qualités, on se demande bien POURQUOI, dans l’intérêt de QUI ?

L’échec de la Suisse à diminuer ses émissions de CO2 devrait pourtant donner à réfléchir: nous allons avoir besoin de TOUTES les sources d’énergie capables de concurrencer celles qui émettent massivement du CO2.

Or donc on sort la Xème pseudo-étude sur le voisinage des centrales (cette fois-ci, elle vient de l’institut allemand Helmoltz), on l’utilise de manière à semer l’alarme dans le pays! Le physicien Van Singer ou l’historien Hans-Jürg Fehr parlent d’avortements ou de « nucléaire qui tue les filles »: dans le domaine médical, l’alarmisme injustifié tombe sous le coup de l’art.258 du code pénal suisse …

Le plus gênant de l’histoire: l’analyse Helmoltz NE PEUT PHYSIQUEMENT PAS porter sur une éventuelle radioactivité; car le moindre voyage en avion, le moindre scanner ou la moindre course dans les Alpes procure une douche radioactive très supérieure à la minuscule émission accidentelle des centrales électro-nucléaires européennes. Or il existe l’effet d’hormèse de la radioactivité, à savoir qu’une radioactivité supérieure à la moyenne naturelle (de plaine) protège contre le cancer :-)) et là, ce sont des médecins américains et français qui l’ont publié (Maurice TUBIANA et André AURENGO).

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Ceci était le tout premier article de l’ancien blog; il a été modifié le 15.3.2013 pour y adjoindre la référence précise aux médecins français. Le titre et la présentation du blog étaient:

Eloge du nucléaire durable

L’énergie du futur sera aussi nucléaire – selon une approche en physique et en politique – ou ne sera pas 

À propos

Un peu provocateur, « Eloge du nucléaire durable » va tenter de faire de la physique d’abord. Mais il s’agit aussi de politique: il faut bien défendre nos véritables intérêts – et ceux de nos successeurs – sous peine de catastrophe économique. Des civilisations anciennes se sont effondrées et ont disparu pour moins que ça … 

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