Nucléaire au Parlement suisse: incohérences …

Lettre de lecteur (14 juin 2011)

Les récentes discussions et votations du Parlement ont démontré qu’il y a deux poids deux mesures. On a parlé abondamment d’un risque résiduel que la population ne serait plus prête à accepter avec de nouvelles centrales nucléaires. Pourtant, Peuple et Autorités ont accepté jusqu’à ce jour un tel risque résiduel, et cela depuis 1969. Ce qui, soit dit en passant, nous a permis de bénéficier de plus de 800 milliards de kWh d’électricité produits heureusement sans catastrophe et d’éviter par là des émissions de plus de 600 millions de tonnes de CO2. Paradoxalement, Conseil fédéral et Parlement sont prêts à concéder une production nucléaire jusqu’en 2034, donc acceptent implicitement ce même risque résiduel pour plus de 20 ans. Au nom de quoi serait-il soudain devenu inacceptable avec de nouvelles centrales? Des constructions neuves ne sont-elles pas plus sûres?

Enfin, il ne faut pas oublier qu’il y a toujours des risques résiduels, et cela pour toute technologie. Ces risques peuvent être d’ordre sécuritaire, sanitaire, économique. Par exemple, un parc éolien a une durée de vie de 20 à 25 ans après laquelle il faudra réinvestir énormément pour le remplacer entièrement. Il en est de même avec un parc photovoltaïque pour lequel s’ajoute encore le fait que les modules bon marché importés actuellement de Chine sont entachés d’un lourd bilan écologique en CO2 et gaz à effet de serre que l’on importe aussi allègrement en Suisse.

Il n’est pas inutile de rappeler qu’en Europe plus de 250’000 décès par an sont dus directement à l’inhalation de particules fines, aux oxydes d’azote et à la production photochimique d’ozone résultant de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon.

Pour être cohérent avec cette acceptation d’un risque résiduel, il eût fallu étudier une quatrième variante, l’arrêt des plus anciens réacteurs et leur remplacement le plus rapidement possible par de nouvelles machines modernes.

Christophe de Reyff

Pensier (FR), le 14 juin 2011

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