Thorium, oui! mais pas seulement

Lettre de lecteur, parue le 22 avril 2014 dans Le Temps (LT)

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On ne peut que rejoindre la conclusion de l’article (LT du 10 avril) appelant à «l’urgence d’accélérer la recherche sur la filière du thorium», que réclament MM. Couchepin et de Mestral. Pourtant, un argument de poids est sous-estimé, celui du potentiel représenté par le combustible «usé» retiré de nos réacteurs. Un moratoire, infondé à notre avis, voulu par le Conseil fédéral, en empêche le «retraitement», soit de trier et d’en recycler la majeure part réutilisable!

Le combustible frais, «enrichi», comprend 4% d’uranium fissile U-235 et 96% d’uranium fertile U-238. Après retrait du réacteur, l’inventaire est de 1% d’U-235, 1% de plutonium, et 94% d’U-238, auxquels s’ajoutent 4% de produits de fissions (plus une infime fraction d’actinides) à gérer, les vrais déchets nucléaires. Ce sont des isotopes radioactifs à différentes durées de vie et radioactivités qui peuvent être séparés et «transmutés» en isotopes bien moins dangereux, et gérables dans un stockage séculaire. Par contre, on voit qu’il reste 96% de «résidus valorisables», constitués des deux isotopes d’uranium et du plutonium, matériaux qu’il est irrationnel d’enfouir avec les produits de fission. Cette matière est réutilisable pour un autre cycle de production d’électricité. Elle contient encore 24 fois (= 96:4) plus d’énergie que celle déjà retirée!

Les 5 réacteurs nucléaires de Suisse produisent entre 23 et 26 TWh d’électricité par an, en «fissionnant» 3 tonnes de matière fissile par an. Cela représente 75 tonnes de combustible par an. En 50 ans, nos réacteurs en auront consommé 3’750 tonnes dont seulement 4% (150 tonnes) auront produit de l’électricité. Au total, notre précieux stock de 3’600 tonnes de soi-disant déchets nucléaires représente 1’200 ans (= 3’600:3) de production annuelle. Ce potentiel sera «valorisé» par les nouveaux réacteurs, dits de 4e génération. À 5 ct. le kWh, cela représente bien 400 millions la tonne. De l’or en barre!

Christophe de Reyff, Pensier (FR)

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Relire:

   Le nucléaire sera durable   , de 2002 (!),

   Isotopes fertiles, dans les résidus nucléaires: de l’or en barre…   , de 2007 (!)

   Gaspiller ou exploiter les déchets nucléaires ?   , de 2012

   Une unique voie royale , de 2012   

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Physique de l’Univers

Ci-dessous mes commentaires, sur des lectures des derniers mois en cosmologie. L’impression générale est que nous vivons une période extraordinaire, où les données nouvelles et de plus en plus précises de l’astrophysique foisonnent: de nouveaux casse-têtes en prime !

Comme physicien généraliste à la retraite, je ne me permettrais pas de contester les thèses des grands spécialistes et des jeunes théoriciens; souffrez que je pose des questions …

§ Big Bang

Comment se fait-il que tout l’univers se soit trouvé créé dans un petit volume, d’une matière à très haute densité et à très haute température, et ne soit pas resté piégé sous forme de trou noir ? Car dans ce cas, il n’y aurait pas de dilatation de l’espace, une très haute densité serait permanente, aucune évasion d’énergie ne serait possible … Le passage de la très haute densité à celle que nous connaissons en cosmologie (la densité visible est en diminution constante) me semble des plus délicat !

§ Fond diffus cosmologique 

Un très grand univers, rempli au départ à très basse densité de molécules d’hydrogène turbulentes surtout, aurait aussi pu produire lors de son évolution un fond diffus vers 1.06 mm de longueur d’onde apparente. Ce rayonnement aurait alors été émis à l’origine sous forme de raie de 21 cm par les énormes nuages d’hydrogène moléculaire turbulents, de l’Univers en cours de condensation, pendant des milliards d’années. Un tel processus me semblerait en physique (et en thermodynamique) beaucoup plus plausible que le Big Bang.

§ Champs de gravitation 

Pour aborder les problèmes de gravitation et de trous noirs, j’ai utilisé un modèle d’espace, avec lequel il est très facile d’expérimenter: les surfaces d’eau connaissent des ondes transversales, représentent un espace à trois dimensions (deux dimensions physiques et le temps) où les choses se déroulent assez lentement pour être aisément observables. Une baguette plongée dans l’eau, tenue à la main et vibrant, peut représenter un émetteur d’ondes (de vitesse « c »); toutes les expériences classiques d’optique peuvent être faites par ces moyens simplissimes; on peut aussi simuler des communications avec ces ondes, sur quelques mètres.

Observons un écoulement (qui simule un champ de gravitation) accélérant lentement. La surface de Schwarzschild d’un trou noir est représentée, dans ce modèle hydraulique, par le lieu où la vitesse de l’écoulement v atteint exactement la vitesse des ondes de surface « c »; les communications par ondes de surface y sont coupées.

Après avoir observé de nombreux cas de « trous noirs » hydrauliques, j’ai été saisi de doutes sur la légitimité qu’il y a à faire la somme des masses de matière (et des champs qu’elle émet) tombant dans un trou noir, pour en calculer les caractéristiques: les champs électromagnétiques, les photons, ainsi que le champ de gravitation, sont aspirés, totalement masqués en peu de temps pour le reste de l’univers. Le principe de conservation de la matière, celui de l’énergie, celui des champs, tous sont respectés: mais matière et champs sont confinés, il n’y a plus aucune information disponible à l’extérieur de la surface de Schwarzschild sur leur sort … tant que le trou noir subsiste.

Ainsi le champ de gravitation d’une galaxie diminuerait au fur et à mesure que sa matière est absorbée par ses trous noirs; il reste à en trouver la loi. 

§ Matière noire 

Le système solaire est fait d’une matière issue de plusieurs générations d’étoiles, qui ont laissé la plupart une cendre compacte et pratiquement invisible (trous noirs, étoiles à neutrons, naines brunes, entre autres), en co-rotation avec les bras,  approximativement à la même distance du centre galactique que le Soleil. Pour chaque étoile visible, une certaine quantité de cendres d’étoiles anciennes (invisibles) existe donc: la matière noire ?  

§ Méthodologie 

La théorie des cordes prédit par exemple 10120 à 10500 physiques possibles pour décrire un espace à 4 dimensions: ces théoriciens ont donc un très gros problème, pour trouver celle qui correspond vraiment à notre Univers physique !

Pour se tirer de ce mauvais pas, je suggère d’utiliser l’analyse dimensionnelle de 1989: malgré son ancienneté, c’est une méthodologie scientifique très efficace.

 

Bibliographie

 

L’unique Terre habitée ? Prof. André Maeder, Favre 2012 

Pour la Science No 71 Avril-Juin 2011 

 La face cachée de l’univers – Comment explorer les âges sombres et le contenu manquant ?

Discours sur l’origine de l’univers, Etienne Klein, Champ sciences 2010 

Comprendre l’Univers, Ludovic Cardon, Vuibert 2007 

Le destin de l’Univers, Jean-Pierre Luminet, Fayard 2006 

Structure des grandeurs physiques, Lucien Romani, Blanchard 1989 

et Théorie générale de l’Univers physique, 1975

(Romani était expert en mécanique des fluides, virtuose de l’analyse dimensionnelle)

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André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 24 avril 2014

 

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Revenir sans tarder au nucléaire

Il faut tirer la leçon des constatations de l’ONU, par sa commission UNSCEAR, à Fukushima: il se confirme que les faibles doses de radioactivité sont inoffensives; il y a des seuils (contrairement à la théorie de la radio-protection), les êtres vivants ont un système de réparation (les effets sont donc effacés à mesure) et d’élimination des produits contaminants – on aurait dû s’en apercevoir bien plus vite !

§ La trouille du nucléaire, infondée donc en biologie ou médecine, a conduit l’Allemagne et la Suisse à des décisions aberrantes. Décider de tenter de sortir du nucléaire l’a été sur la foi d’informations fausses, de données concernant la radioactivité farfelues et des dangers du nucléaire civil en grande partie imaginaires: une dépendance accrue des importations d’énergie attend ceux qui persisteraient dans ces errements émotionnels ! L’escroquerie de B. Madoff a duré moins longtemps et a entraîné des pertes financières bien moindres que l’escroquerie intellectuelle portant sur la radioactivité …

Documentation:   Le Conseil fédéral et le Parlement ont été trompés

§ L’Allemagne, comme la Suisse, devront se livrer à un ré-examen déchirant de leur politique énergétique: les faits ont la tête dure – il est  impensable de continuer à remplacer le nucléaire (propre) par du charbon (sale) … Les énergies renouvelables ne permettront, dans l’état actuel de la technologie, pas de remplacer les autres sources d’énergie: pétrole, charbon ou gaz; elles ne permettront même pas de se passer du nucléaire: tenter d’en sortir est donc une erreur stratégique, à corriger au plus vite, car on ne sait en fait pas QUAND ces autres sources vont nous lâcher.

Documentation:    Charbon allemand   et   Pénuries de 70%

§ En cas d’accident nucléaire, il ne faudra surtout pas évacuer en Suisse, pour une longue durée, un grand territoire, sans être bien sûr qu’une mesure aussi coûteuse et traumatisante soit indispensable (ce n’était pas le cas à Fukushima …); les normes de radio-protection et les instructions aux services de protection civile devront tenir compte des conclusions du rapport 2013 de l’UNSCEAR et de la table de M. Bertrand Barré:

http://energie.lexpansion.com/energie-nucleaire/radioactivite-l-effet-pervers-de-normes-trop-strictes_a-32-7966.html

André Bovay-Rohr, Colombier, le 17 avril 2014

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Fukushima, le bilan de l’irradiation

Le « Comité scientifique des Nations unies sur les effets des radiations nucléaires » (UNSCEAR)  vient de publier (New York, avril 2014, 321 pages) son rapport 2013 à l’intention de l’Assemblée générale de l’ONU. Il est principalement consacré aux niveaux et effets de l’exposition aux radiations dues à l’accident nucléaire faisant suite au séisme et au tsunami du 11 mars 2011 à l’Est du Japon. Les conclusions (chiffres 38 et 39) sur les implications sanitaires sont les suivantes :

«  Aucuns décès ou maladies graves n’ont été enregistrés ni parmi les travailleurs sur le site ni dans la population en général qui ont été exposés aux radiations. Les doses reçues par les habitants, aussi bien celles durant la première année que celles estimées pour toute leur vie, sont en général faibles, voire très faibles. Il n’y a aucun accroissement mesurable d’incidences d’effets sanitaires dus aux radiations qui puisse être attendu aussi bien pour la population exposée que pour ses descendants. L’effet sanitaire le plus important réside dans l’atteinte au bien-être mental et social, atteinte liée à l’énorme impact du séisme, du tsunami et de l’accident nucléaire, ainsi que la crainte et les blessures psychiques liées à la perception du risque d’exposition aux radiations ionisantes. Des effets tels que dépressions, symptômes de stress post-traumatiques ont déjà été rapportés…. »

Le journal allemand « Frankfurter Allgemeine » y consacre un article, en indiquant la référence d’accès au rapport sur le site du Comité UNSCEAR http://www.unscear.org/docs/reports/2013/13-85418_Report_2013_Annex_A.pdf 

La conclusion de l’article, qui analyse la conséquence de Fukushima sur la politique énergétique allemande, est limpide :

« Bâtir une politique sur des peurs a un prix très élevé : l’irrationalité ne permet pas un examen objectif du rapport coût-bénéfice. Il en aurait été autrement dans ce pays si un débat avait pu avoir lieu en présentant une énergie nucléaire propre et ménageant l’environnement en face d’une énergie fossile sale et polluante pour l’environnement. Il en aurait aussi été autrement si l’on avait mis en comparaison les coûts des sources d’énergie renouvelables dans un pays peu ensoleillé et ceux de l’énergie nucléaire dans un pays peu sujet aux séismes… »

L’article cité (en allemand) est sur la page:

http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/wirtschaftspolitik/strahlenbelastung-in-fukushima-12882021.html

Christophe de Reyff, Pensier (FR), le 15 avril 2014

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L’opposition au nucléaire est devenue infondée

Lettre de lecteur, qui n’a pas encore eu l’honneur d’être publiée, à ma connaissance 

L’éditeur.

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Destinataire: Le Temps, à propos des articles pg 1 et 3 du mardi 11.3.2014 (auteurs MM. Werly et Eskenazi), le 1er: « Ce nucléaire qui n’en finit pas de déchirer le Japon »

Monsieur le Rédacteur en Chef, 

S’il y a eu 18’879 morts et disparus au Japon le 11.3.2011, c’est à un gigantesque tsunami qu’on le doit: le nucléaire n’y est pour rien.

L’accident de Fukushima qui en a résulté, à ma connaissance n’a provoqué ni morts, ni disparitions d’aucuns civils habitant les environs; par contre, l’évacuation forcée et urgente a eu des effets extrêmement graves ! Au prix de quelques précautions, la région était pourtant au bout de quelques jours à nouveau habitable …

Quand on sait, depuis fin 2011, que les dangers de la radioactivité de bas niveau ont fait l’objet d’une fraude scientifique avérée, on est pantois de vous lire ! Car la trouille du nucléaire est sans base scientiique, repose sur des croyances dépassées: l’opposition à cette industrie est donc devenue largement infondée; ce n’est pas exactement ce qui s’écrit dans vos colonnes !

Documentation à relire dans le blog: 

Radioactivité: une fraude scientifique en a exagéré les risques   

Tomioka est habitable   

Papillons japonais

 

André Bovay-Rohr, Colombier, le 12 mars 2014

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Bibliographie succinte, proposée par l’éditeur:

§   Table des conséquences sur la santé, de M. Bertrand Barré, janvier 2014, dans

http://energie.lexpansion.com/energie-nucleaire/radioactivite-l-effet-pervers-de-normes-trop-strictes_a-32-7966.html

§ De Mestral Jean-Christophe, L’atome vert, Chap. 10 sur la Radioactivité, éd. Favre, Lausanne, 2011

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CO2 : ENCORE ! Est-ce bien raisonnable ?

L’objectif de l’article est de se rendre compte, à l’aide de connaissances scientifiques admises et vérifiées, de la gravité réelle de l’intervention humaine sur l’atmosphère: entre les transports, le chauffage et la production d’électricité, les rejets de gaz carbonique CO2 sont en effet massifs … 

La situation peut dériver au-delà de toute limite

§ La présence de CO2 dans l’atmosphère, en grandes quantités émises par des volcans (jusqu’à 350 fois la concentration actuelle), a sauvé dans le passé la Terre de rester à l’état de boule de neige et de glace (de l’équateur aux pôles; c’est arrivé plusieurs fois, durant à chaque fois des millions d’années !). Documentation:

  http://fr.wikipedia.org/wiki/Terre_boule_de_neige

Actuellement, l’équilibre thermique de la Terre est évidemment beaucoup plus subtil, se joue sur des ‰ de variations d’énergie et de traces de gaz à effets de serre dans l’atmosphère, mesurées en parties par million en volume (ppmv).

§ Mais la Terre a aussi connu l’absence totale de glaces aux pôles, avec un niveau de l’océan plus de 70 m plus haut que de nos jours et sur les continents une chaleur beaucoup plus torride. Voir pour documentation le dernier épisode:

 « Maximum thermique du passage Paléocène-Eocène« .

C’est plutôt ce genre-là d’expérience que l’humanité a entreprise … La surprise pourrait venir de la fonte en forme d’avalanche des clathrates – relire l’article du blog  Le dernier tour de la terrifiante Nature

La situation actuelle 

§ L’atmosphère a manifestement un rôle crucial, pour créer et maintenir notre milieu vital: protection contre les radiations dangereuses par transformations de fréquences, réflexion vers l’espace d’environ un quart de l’énergie solaire incidente, élévation d’environ 33°C de la température par effets de serre. On découvre aussi que le système climatique est très instable, que les glaciations sont périodiques, en corrélation avec l’orbite de la Terre; elles apparaissent et disparaissent, suite à des variations de quelques dixièmes de degré de la température … Documentation:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaciations_quaternaires

Sitôt qu’on cherche à établir des modèles, l’affaire se révèle très compliquée; voir par exemple la figure     Le bilan radiatif de la Terre

En décortiquant en détail ce bilan radiatif, on s’aperçoit qu’il existe un peu partout sur internet et dans la littérature – même scientifique et universitaire 🙁  – des données douteuses, comme par exemple prétendre que l’albédo de la neige fraîche serait supérieur ou égal à celui de la glace pure … 

§ Combien de « vitres de 1 cm de CO2 pur » existent-elles entre nous et l’espace actuellement ? A la pression de chaque altitude, à 400 ppmv de CO2, cela fait une « vitre » de 1 cm tous les 25 m, jusqu’en haut de la stratosphère, à notre latitude 50’000 m …, soit 2’000 « vitres » ! Or avant l’ère industrielle, à 280 ppmv, cela faisait une « vitre » tous les 35.71 m, soit seulement 1400 « vitres ». Maintenant, en ajoutant 2.5 ppmv de CO2 chaque année, l’histoire s’accélère: cela revient à poser chaque année une « vitre » tous les 4’000 m, soit au total 12 « vitres » supplémentaires.  Les mécanismes de physique quantique en jeu sont documentés en partie dans:   Théorie de Mie

A noter que dans les 12 Km de la troposphère il y a aussi de la vapeur d’eau, et qu’environ 1.7‰ du CO2 va se transformer en acide carbonique H2CO3 (instable, mais bien présent), dont le spectre infrarouge est beaucoup plus riche que celui du CO2; dans la littérature, je n’ai pas vu qu’on en tienne compte … et pourtant cela fait une « vitre » très spéciale ! Si l’on se rapporte pour comparaison au gaz des marais (méthane CH4), chaque ppmv de CH4 équivaut en forçage radiatif à 72 ppmv de CO2: il faut donc se méfier des « traces de grosses molécules négligées ». Donc la réalité des effets de serre est probablement bien pire que celle des modèles d’atmosphère connus et publiés. 

§ Ajouter dans l’atmosphère un gaz à effet de serre comme le CO2 revient donc à placer de nombreuses « vitres » entre le soleil et nous, mais on ne peut pas faire simplement une comptabilité de « vitres », car leur action physique n’est pas une somme linéaire: en langage scientifique, on observe un forçage radiatif.

La formule suivante, calcul approximatif du forçage radiatif dû au CO2

∆F = 5.35 x ln (Conc/Conczero) permet de chiffrer son importance; Conc est en ppmv la concentration de CO2, Conczero la concentration de CO2 de référence; prenons la concentration actuelle Conc = 400 ppmv, avant l’ère industrielle Conczero = 280 ppmv, on voit que ∆F = 1.9 w/m2. Or ce forçage radiatif concerne toute la Terre, de l’équateur aux pôles, jour et nuit … C’est lui qui va déterminer l’augmentation d’énergie disponible pour les ouragans, c’est lui qui va faire changer les rythmes de la météo.

Et comme nous ajoutons chaque année 2.5 ppmv de CO2 à l’atmosphère, cette valeur de forçage radiatif augmente sournoisement chaque année actuellement de 33 mW/m2 ! Ce n’est nullement négligeable.

Conclusion

A en juger par les effets croissants sur la météo de ces 35 dernières années, riches en saisons bizarres et en tempêtes exceptionnelles, le constat est inquiétant.

Katrina

   http://www.notre-planete.info/actualites/actu_662_ouragan_Katrina_Louisiane.php

Quant aux effets sur le climat, les délais nécessaires à ce qu’ils se manifestent en plein seront beaucoup plus longs: nous ne perdons rien pour attendre, comme par exemple l’inexorable montée de l’océan.  Nous sommes des apprentis-sorciers. 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 22 février 2014

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Les autoroutes suisses ont des réserves de capacité inutilisées

Dès les débuts des autoroutes en Suisse vers 1955, les spécialistes ont défini les meilleures conditions de circulation possibles. Il en est résulté 60 ans plus tard un réseau de superbes autoroutes d’environ 1’800 Km. Avec l’augmentation générale continuelle de la population et du trafic, on observe sans étonnement aux heures de pointe de la saturation, sur certains tronçons bien connus. Pour faire face aux bouchons (qui sont des gouffres à énergie, à carburants, une source parasite de CO2), l’OFROU en vient à proposer des limitations de vitesse, qui ressemblent beaucoup à la limite générale sur les routes cantonales, 80 Km/h. Or ces routes cantonales n’ont pas de bande d’arrêt d’urgence et fonctionnent très bien sans ça. 

§ Ma proposition

Donc, longtemps avant de devoir en venir à des limitations à 80 Km/h ou 100 Km/h systématiquement sur les autoroutes, il y a des réserves de capacité à laquelle on peut faire appel, en sacrifiant un certain perfectionnisme helvétique: supprimer partout la bande d’arrêt d’urgence continue et la transformer en piste supplémentaire; elle n’est de toutes façons pas un endroit sûr pour s’arrêter … et 99% du temps cet espace goudronné est actuellement VIDE: c’est du gaspillage !

§ Cerise sur le gâteau, il n’y aura plus besoin de multiplier les grands chantiers, par exemple du genre contournement de Morges: des milliards de Fr plus utiles à autre chose, un bétonnage du paysage rendu superflu et beaucoup d’énervements épargnés.

§ En pratique, il faut de la peinture pour transformer la ligne continue en traitillé et pour marquer le nouveau bord d’un trait continu; il faut aussi faire en sorte que les gens en difficulté puissent sortir sur l’herbe toutes les quelques centaines de mètres: ce sont les principales transformations à faire. 

Ce n’est vraiment pas cher, pour augmenter la capacité de l’ensemble du réseau de 50% en quelques mois …

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 11.2.2014

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L’aviation civile a encore de gros progrès à faire !

Depuis les débuts de l’aviation, où les ailes de quelques pionniers se sont repliées sous l’effet de manoeuvres brusques, les matériaux ont fait d’énormes progrès; mais il va de soi qu’on ne sort sous aucun prétexte du domaine de vol.   

Un avion commercial contient en quantités du carburant à bord (donc de l’énergie très concentrée, environ 10 KWH thermiques/ litre); un feu à bord est vite très violent, et du fait de ses destructions d’organes vitaux, extrêmement dangereux; en pareil cas, on pardonnera donc au pilote, au prix de violentes secousses, de bien vouloir nous sauver la peau …

Un gros progrès à faire: à l’aide du décrochage contrôlé, on pourra couramment diminuer d’importance la gêne des avions dans les zones habitées, en changeant drastiquement l’approche d’un aéroport.

§ Le contenu des réservoirs, au fur et à mesure du vol, se vide de carburant (liquide) et actuellement se remplit généralement d’air. Cela a été parfois à l’origine d’incendies ou d’explosions mortelles.

Ma revendication:

§ 1. Par sécurité, le volume libéré par le carburant consommé doit être remplacé sur un avion dans les réservoirs par un gaz inerte (CO2, azote, argon), ne contenant aucun oxygène: ce n’est pas une revendication originale, mais la recommandation du NTSB du 23.8.2000 a-t-elle été suivie d’effets ?

§ Dans l’aviation commerciale, on nous a fait croire que le décrochage volontaire est une manoeuvre brusque; les constructeurs en ont donc scandaleusement profité pour le sortir arbitrairement du domaine de vol.

La classification des décrochages hors du domaine de vol a entraîné des désastres, car non seulement le décrochage peut arriver par accident – et alors il faut savoir le diagnostiquer et en sortir au plus vite – mais il est des circonstances où il est vital de l’utiliser.

De plus, dans des circonstances où un aéroport dérange toute une région, cette technique automatisée, passée dans les moeurs, permettra de changer la trajectoire, de réduire drastiquement la durée d’approche à basse altitude et donc le bruit. 

Mes revendications:

§ 2. La certification de vol n’est délivrée ou renouvelée, qu’aux types d’avions commerciaux ayant passé avec succès des tests de décrochages contrôlés manuellement ou par ordinateur.  

§ 3. Les simulateurs de vol agréés doivent tous comporter les divers types de décrochage, inclus dans le domaine de vol simulé et exercés en conséquence par les pilotes; le principe de ces simulateurs doit être de reproduire l’entier du comportement physique d’un avion.

§ 4. Au cas où une descente très urgente serait nécessaire (dépressurisation brutale, feu à bord), on doit pouvoir utiliser un décrochage contrôlé manuellement dans ce but.

§ Chez les connaisseurs, on s’est habitué à considérer l’amerrissage, manoeuvre très rare (on ne parle ici évidemment pas des hydravions !), comme miraculeux s’il ne tue pas tout le monde à bord – évidemment sans l’avouer au public. C’est une dérive scandaleuse, car les avions d’autrefois permettaient cette manoeuvre; on l’apprend dans les cours aux pilotes d’avions de tourisme (sachant qu’un tel avion, après amerrissage, coule en quelques minutes !). L’amerrissage est une manoeuvre à laquelle tous les passagers de l’aviation civile sont préparés: quiconque monte à bord se voit proposer un gilet de sauvetage et montrer la façon de s’en servir; avec les très nombreux avions où les moteurs sont placés sous les ailes, il est extrêmement rare de réussir à poser sur l’eau sans que l’avion se désintègre: dans ce cas, la préparation des passagers à l’amerrissage ressemble donc fort à une mascarade rassurante à tort.

Mes revendications:

§ 5. La certification de vol n’est délivrée ou renouvelée, qu’aux types d’avions ayant passé avec succès des tests d’amerrissages, cellule intacte et pouvant protéger équipage et passagers, au minimum le temps que les secours arrivent.

§ 6. Les constructeurs modifient le design des avions commerciaux, de sorte à tenir compte des impératifs suivants: les avions non seulement amerrissent sans blesser personne à bord, mais encore ils flottent aussi longtemps que nécessaire, sont habitables et sont manoeuvrants sur l’océan.

Conclusions

§ Par usage systématique de la technique de décrochage contrôlé par ordinateur, la durée de vol et surtout le bruit pourront être très sensiblement réduits; par exemple, à Zürich-Kloten, plus du tout de survol de l’Allemagne à basse altitude ne sera nécessaire … Par exemple aussi, un avion au niveau de vol 350 au-dessus de Morges pourrait très bien se poser à Genève-Cointrin (à 45 km de là) quelques minutes plus tard …

§ Les 215 passagers et l’équipage de 14 personnes de l’avion Swissair SR 111 (le 2.9.1998) auraient survécu, si le pilote avait posé leur avion à Halifax dans les 10 à 15 minutes après l’alerte au feu, en utilisant à temps une des techniques de descente d’urgence à disposition, dont le décrochage contrôlé manuellement. Aucune modification de l’avion n’aurait été nécessaire pour y parvenir … Il aurait fallu agir en extrême urgence, ce qui n’était pas dans les consignes de la compagnie ou dans la règlementation !

§ Avec le nombre croissant des avions commerciaux et la taille impressionnante des plus grands, les constructeurs doivent faire en sorte que les éventuels amerrissages ne se terminent plus jamais en désastre total …

§ Comme tous ces types d’avions commerciaux sont susceptibles de voler dans le ciel suisse, et que de très nombreux Suisses montent à leur bord et survolent tous les océans de la Terre, notre Office Fédéral de l’Aviation Civile (OFAC) serait bien inspiré, dans leur intérêt, de transmettre mes revendications à qui de droit et de les faire appliquer dès que possible en Suisse.  

§ Ce serait très bien aussi de la part de l’OFAC, de cesser d’interdire sans base légale solide les ULM dans le ciel suisse: cette restriction farfelue nous couvre de ridicule à l’étranger …

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PS technique

§ Explosion de réservoir 

Lors du remplissage des réservoirs de carburant, par principe il n’y a pas de passagers à bord … Le risque d’incendie serait fortement diminué, en présence d’un gaz inerte comme le CO2.

Voir pour documentation le cas d’explosion en vol:

   http://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_800_TWA

Responsable de l’enquête:    https://www.ntsb.gov/

§ Pourquoi le décrochage fait partie du domaine de vol 

Définitions, documentées chez wikipedia:

§ Le décrochage (anciennement appelé « perte de vitesse », en anglais « stall ») est la perte généralement brusque de portance d’un aéronef, ou d’une structure portante (par exemple des ailes). 

§ Le domaine de vol d’un aéronef est l’espace en vitesse et facteur de charge à l’intérieur duquel il peut fonctionner en sécurité. 

§ En aviation, les altitudes sont notées en pieds, 0.3048 m/pied

Le décrochage fait partie du domaine de vol des avions-école et des avions de tourisme, on trouve dans mon carnet de vol:

§ 26.4.1984 Deux décrochages exercés avec Cessna 152 HB-CCL devant Montreux au-dessus du lac – technique du moniteur D. Coeytaux (récupération avec moteur au ralenti, quelques centaines de pieds de chute en tout); HB-CCL était basé sur l’aérodrome de Lausanne-Blécherette.

§ 29.8.1985 je reçois la licence PP No 21’277

§ 30.5.1989 Six (!) décrochages exercés avec Piper Warrior N-8166B au-dessus de la Black Mountain, Californie – technique de la monitrice B. Warner (récupération avec pleins gaz, en 100 pieds de chute au plus !); N-8166B était basé sur l’aérodrome de Palo Alto.

La surprise: un décrochage secoue très peu ! Heureusement qu’il y a un avertisseur … Les turbulences d’un voyage l’après-midi en été sont plus pénibles à supporter.

D’expérience, le décrochage fait aussi partie, sans problème particulier, du domaine de vol physique des avions commerciaux, ce qui est vigoureusement contesté par les constructeurs, qui disent n’avoir pas essayé avec les prototypes … et pourtant, la plupart des avions décrochent en fin d’un bon atterrissage (« Kiss landing » !).

Les pilotes du Rio-Paris AF 447 du 1.6.2011 n’ont pas reconnu qu’ils avaient passé en décrochage, tellement l’avion s’était relativement peu fait secouer la première fois; voir:

   http://fr.wikipedia.org/wiki/AF447

L’avion a volé décroché pendant plus de 3 minutes, sans vrille, sans feuille morte, sans tonneau … Or, juste avant l’impact: vitesse horizontale: 198 Km/h, vitesse verticale 193 Km/h, assiette 16.2 ° (à cabrer), roulis 5.3° à gauche; ces données ont été enregistrées par la boîte noire, les vitesses mesurées par rapport à l’air; la pente suivie était un peu moins de 100%, un angle de 45° !!! L’altimètre devait être affolé, diminuant très rapidement; le variomètre affichait -10’912 pieds/min (à savoir chute à 200 Km/h, 3’326 m/min ou 55 m/sec) ! Situation pourtant limpide … 

Mais les simulateurs de vol d’avions commerciaux ne permettent pas d’exercer les décrochages et leur récupération manuelle, voir:

   http://www.lepoint.fr/societe/on-a-reconstitue-l-accident-de-l-af447-au-simulateur-27-07-2011-1356922_23.php

ce qui correspond à mes informations générales de longue date et explique donc en grande partie l’accident: trois pilotes qui ne reconnaissaient pas une situation très rare, pas rencontrée aux entraînements !

§ Amerrissages d’urgence 

Voir pour documentation    http://fr.wikipedia.org/wiki/Amerrissage

Les cas où tout le monde à bord s’en sort vivant sont rarissimes …

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 8.2.2014

Commentaire

[ Ayant publié l’article, comme éditeur et auteur j’ai écrit 4 jours plus tard aux gens les plus susceptibles de s’intéresser à ce sujet: Commission du Parlement en charge du DETEC, Office fédéral de l’aviation civile (OFAC, BAZL en allemand) et aéroclub de Suisse, dont le Groupe de vol à moteur / J’ai été déçu, mais pas surpris de l’absence de réactions … ]

De: Famille Bovay-Rohr  /   Objet: L’OFAC a été cité – Propositions  /   Date: 12 février 2014 15:50:46 UTC+1 

À: UREK.CEATE@parl.admin.ch, Cheffe du DETEC <doris.leuthard@gs-uvek.admin.ch>, kommunikation@bazl.admin.ch

Cc: president@aeroclub.ch, aerorevue@aeroclub.ch, chris@nicca.biz, schelling@aeroclub.ch, office@gvm.ch

Destinataires: Commissions CEATEDépartement DETECAtt. OFAC, M. Peter MüllerCopie: AéCS

Monsieur le Directeur, 

Par la présente, je me permets d’attirer votre attention sur un article, où votre office est cité, dans le blog « Toutes les énergies »   L’aviation civile a encore de gros progrès à faire !   sur le site www.entrelemanetjura.ch 

J‘attends avec intérêt vos commentaires et un calendrier de réalisation, sur les propositions qui s’y trouvent. En particulier, pour le futur, l’approche N de Zürich-Kloten trouverait une solution élégante: à bon entendeur …

A votre disposition. Meilleures salutations. 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 11 juin 2018

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Eteindre un incendie, c’est faisable …

Présentation de l’auteur.

J’ai fait partie du corps des sapeurs-pompiers volontaires de Colombier (VD) d’avril 1975 à mars 1991. L’invention est une maladie à virus, que j’ai contractée à la naissance en 1942, sérieusement aggravée par des études de prof. de sciences (physique et chimie) à l’Université de Lausanne; je ne suis pas devenu prof., mon métier a été informaticien système.

*   *   *

 

§ Au feu !

De l’expérience courante des pompiers, le foyer principal d’un feu dans une grange ou dans un appartement devient totalement masqué par les fumées après environ 5 minutes. La toxicité des fumées, la chaleur, les explosions et la chute de matériaux rendent dès ce moment-là les lieux très dangereux: les consignes pour les premiers arrivés sur les lieux sont de sauver les gens et le bétail, puis de protéger le voisinage, de tenir, en prenant le minimum de risques.  

Il est généralement hors de question techniquement d’éteindre rapidement un gros feu; le plus souvent, tout brûle; le danger qu’il y aurait à éteindre et l’ampleur des moyens à mettre en oeuvre sont considérés comme excessifs, alors que l’essentiel des dégâts (par la chaleur, par la fumée et par la suie, par l’eau, par la poudre, etc) sont déjà faits; il est de fait, que les outils pour éteindre vraiment sont politiquement mal vus, ignorés, pestiférés et – là où ils existent – rarement mis en oeuvre … 

 

§ Rôle de la longue-lance légère.

Au-dessus d’un feu important, l’arrivée de gouttes d’eau empire la situation: carbone incandescent + eau génèrent du gaz de ville   C + H2O => CO + H2   très calorifique, flammes qui vont propager le feu vers le haut et de côté; d’où l’expérience qu’il est généralement impossible d’arrêter un gros feu bien en route, malgré un arrosage intense.

De mon expérience de pompier, j’ai tiré en 1987 l’idée d’un dispositif de refroidissement, de lavage de fumées et d’extinction de gros feux avec peu d’eau. Sachant que la combustion s’effectue avec une circulation des gaz allant de bas en haut, il est particulièrement efficace de pouvoir glisser une source intense de gouttes d’eau sous le feu ou très près de la base du feu, pour étouffer, surtout par le froid mais aussi sous l’eau, la génération de gaz combustibles, si l’on cherche à éteindre vraiment. J’ai mis au point un prototype simple en été 1988, que j’ai appelé « longue-lance légère ». Elle permet d’agir à distance prudente, manipulable facilement par une seule personne.

1999 BA avec longuelance

La longue-lance permet de continuer à intervenir (éventuellement en cassant de l’extérieur une vitre et en passant donc par une fenêtre) quand le sinistre est par son importance ou son danger hors de portée des extincteurs individuels : l’intervention efficace du concierge ou des occupants de la maison, dans les minutes dès le début d’un feu et avant l’arrivée des pompiers, peut faire la différence entre un sérieux incident maîtrisé ou un incendie détruisant tout le bâtiment.

Pour les pompiers, la longue-lance représente la possibilité d’envoyer de l’eau à la base du feu dans les pires endroits d’un incendie. Par rapport à d’autres techniques, les quantités d’eau utilisée permettent de limiter au strict nécessaire les dégâts d’eau.

 

§ Longue-lance, historique de l’usage du prototype.

§ Après des tests dans mon jardin à la pression de 4 bars, le prototype a été essayé au local des pompiers en 1988 à 6 bars, sans aucun problème. Il s’est révélé particulièrement important que le tuyau d’amenée d’eau soit très léger, ce que ne sont pas les très grosses « courses » des pompiers (nom donné aux tuyaux souples de 80 ou 100 mm de diamètre, amenant de l’eau aux lances sous environ 10 bars).

§ Puis j’ai eu l’occasion le 25.5.1991 d’aller au CRIO d’Aubonne (Centre d’instruction de la Région Ouest ) éteindre en moins d’une minute un feu ronflant d’une dizaine de vieilles palettes CFF, allumé dans la maison de test (rez-de-chaussée). Un succès total …

 1999 BA au CRIO

 Photo Daniel Bovay            Intervention seul sur un gros feu à travers une fenêtre

Les palettes qu’on voit ne jouent pas de rôle dans le test, l’homme derrière elles non plus.

 

§ Dans les années suivantes, lors d’essais d’arrosage un 1er août d’arbres supposés être menacés par le feu, la tige en fer a cédé à l’effort de levage à 2 m de l’extrémité inférieure (effet néfaste du perçage tous les 5 cm: un prototype futur devrait utiliser à cet endroit des tubes plus résistants). L’intérêt de la longue-lance serait aussi de pouvoir attaquer un feu de broussailles important ou un feu de forêt débutant, en créant un couloir mouillé. 

 

§ Dans ce beau Pays de Vaud et dans ma Commune, il y a eu absence totale d’intérêt du corps des pompiers de l’époque et de l’Etablissement Cantonal d’Assurances (ECA), informé le 1.6.1999; j’ai laissé tomber … 

§ Conclusion provisoire

Jusqu’à ce jour, j’ai gardé le prototype de 1988 pour la défense incendie de ma maison. La présente information devrait être utile, à tous ceux que l’idée de laisser brûler leurs biens sans pouvoir rien faire révulse ! Car fabriquer une longue-lance légère est à la portée de tout bon bricoleur: à bon entendeur !

 

*   *   *

 

PS technique

§ Il va de soi que dans ma maison plusieurs autres mesures contre l’incendie ont été prises, telles que l’installation d’une prise d’eau de gros diamètre sur l’arrivée d’eau, juste après le compteur d’eau (pression nominale 6 bars), ainsi que des extincteurs à mousse et à poudre (boîtes de bicarbonate de soude à jeter à la main) placés dans tous les endroits à risque.

 

§ Longue-lance, cahier des charges de 1987.

§ Une longue tige rigide sert à diriger une tête d’arrosage dans ou sous un foyer d’incendie depuis l’extérieur, sans risquer la peau et les os d’un sapeur-pompier. Elle est montable rapidement par modules.

 § Un arrosage de refroidissement tout au long de l’amenée d’eau doit être assuré, pour qu’elle et la tige puissent résister à la chaleur.

§ Un arrosage en jets de gouttelettes de bas en haut, tout au long de l’amenée d’eau, produit un effet de lavage de fumées en plus de l’extinction.

Cet effet de « passage rafraîchi et lavé en pluie » est utile au cours d’un sauvetage ; il est nécessaire pour voir où diriger la tête de la longue-lance.

§ Longue-lance. Description du prototype de 1988. 

 § Comme tête de lance particulièrement résistante et dépourvue de pièces mobiles, j’ai choisi un « jet papillon » d’arrosage de jardin en dural. La pièce d’origine a subi trois modifications simples :

  1. – Découpe pour réduire la taille du socle.
  2. – Perçage du socle pour fixation à la tige (par vis et écrou M6).
  3. – Perçage d’un trou de Ø 2 mm à orifice conique, pour créer un jet frontal orientable.

1999 tete longuelance

§ La tige de 12 m de longueur était constituée en 1988 de 4 sections de tubes en fer emboîtés. Chaque section est constituée d’un tube de 1.20 m de long et de Ø 26 mm, qui s’emboîte dans un tube de 2 m de long et de Ø 30 mm, percé de trous de Ø 6 mm tous les 5 cm. La tige pesait donc un peu plus de 12 kg (note de 2014: lors de l’incident survenu pendant l’essai dans les arbres, elle a perdu 2 m: le prototype reste utilisable !).

Les tubes sont fixés entre eux par des chevilles en acier de Ø 8 mm, à montage/démontage rapide (qu’on trouve d’ordinaire par exemple pour le montage des roues de motoculteur).

§ L’amenée d’eau est un tuyau triple percé (d’arrosage de jardin), connecté directement à la tête. Ce tuyau percé de 15 m est volontairement plus long que la tige, se termine par un connecteur Geka.

Il est prolongé par un tuyau de jardin, de Ø 25 mm ou de Ø 36 mm à connecteurs Geka, de 20 m de longueur.

Le raccordement au réseau des pompiers peut se faire par un connecteur de 80 mm DIN 14321 relié par tuyau de 28 mm à un connecteur  Geka.

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), Suisse, le 3.2.2014

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Charbon allemand et électricité suisse

Lettre de lecteur, publiée le 24.1.2014 dans le quotidien romand Le Temps (LT), page 15. L’auteur est un expert scientifique, en physique appliquée aux domaines de l’énergie et de l’électricité à l’échelle internationale; il a une connaissance approfondie de longue date de la situation en Suisse.

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Votre correspondante à Berlin a évoqué (LT du 15.1.2014) le malaise des Allemands devant la «renaissance du charbon» pour leur électricité. L’ampleur est telle que tous les agents fossiles (anthracite, lignite, huile, gaz) pour l’électricité en Allemagne se sont élevés à 359 TWh (milliards de kWh), soit 57% des 629 TWh de la production nationale en 2013! La part des sources d’énergie renouvelables est de 147 TWh, soit 24%. Mais il est illusoire de croire qu’elle va passer à 60% en 2035, comme indiqué dans l’article. On en veut pour preuve que la puissance en éolien a déjà dépassé le point de retournement et que les nouvelles turbines commencent à remplacer les vieilles qui sont hors d’usage. Il en est ainsi du développement de toute nouvelle technologie qui, tôt ou tard, arrive à un plafond.

La consommation d’électricité correspond à une puissance moyenne de près de 70 GW (milliards de watts). Mais, comme tout pays industrialisé, l’Allemagne a besoin d’une énergie électrique, dite de ruban, soit une puissance minimale continue, jour et nuit, été comme hiver, qui est de 40 à 50 GW et couvre une demande de 350 à 440 TWh par an. Cela seules des centrales thermiques de taille imposante peuvent l’assurer. Actuellement, à tous ces agents fossiles s’ajoute la production des centrales nucléaires encore en activité pour 97 TWh. Celles-ci disparaissant peu à peu, il faudra d’autres centrales à agents fossiles pour garantir ce ruban.

En Suisse, sur une demande moyenne de 7 GW, le ruban est de 5 GW correspondant à 44 TWh: 2 GW de centrales hydrauliques au fil de l’eau et 3 GW de nos cinq réacteurs nucléaires. Ceux-ci étant appelés à disparaître selon la Stratégie énergétique 2050, il est évident qu’il faudra des centrales thermiques fossiles, car les sources d’énergie renouvelables, à part la géothermie, sont aléatoires et intermittentes et ne peuvent garantir la couverture de ce ruban. Que veut-on vraiment pour notre pays?

Christophe de Reyff, Pensier (FR)

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Commentaire

A titre de comparaison, 40 GW correspondent à 100 (!) Usines-400, unité qui a été utilisée dans l’article Pénuries de 70% pour décrire la situation en Suisse de 2010. La taille de l’Allemagne en matière d’électricité est donc bien environ 10 fois celle de la Suisse.

Il se confirme donc, que si la Suisse allait continuer à suivre l’Allemagne comme modèle en matière d’énergie et d’électricité, elle irait dans le mur à propos de CO2 (déchet de la consommation de charbon), tout comme l’Allemagne … 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 29.1.2014

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