L’expérience électrique de l’Allemagne

En matière de production d’électricité en Allemagne, on trouve une très puissante dotation en parcs éoliens et en parcs photovoltaïques PV (générateurs en énergies renouvelables). Si l’on considère les totaux d’énergie produits, tout semble aller pour le mieux; mais si l’on considère la stabilité du réseau et la régularité de production, le tableau est catastrophique: il faut, à côté des dits générateurs, une industrie électrique complète, capable d’alimenter tout le pays en leur absence (qui se produit souvent). Le schéma suivant est extrêmement parlant, montre que le concept même d’exploitation des énergies renouvelables est loin d’être viable à grande échelle. Une surproduction perpétuelle programmée, à cause de l’inertie des grosses usines électriques.

2014.11-30 allemagne

Légende traduite: en jaune, le PV; en bleu, les éoliennes; en brun, la consommation totale; le trait noir comptabilise la prestation des usines électriques de plus de 100 MW.

Source, à lire complètement:

 http://www.alt.fh-aachen.de/downloads//Allgemeines/Die%20Zeit%20Baake%20Energiewende%2015.12.2014.pdf

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Sibylline Madame Leuthard

Lettre de lecteur, pas publiée.

«Nous n’avons pas de risque de pénurie d’électricité». Il est navrant de constater, à la lecture de l’interview de Mme Leuthard (Le Temps du 8 novembre 2014), que notre ministre ne regarde pas la réalité en face et, avec son entourage, s’entête à ignorer une élémentaire physique, continuant de mêler puissance et énergie. L’électricité consommée doit être produite quelque part au même instant. La demande électrique de base en Suisse est de 5 GW, assurée par nos centrales hydroélectriques au fil de l’eau et par nos centrales nucléaires; la consommation annuelle brute du pays (pertes comprises) est de 64’000 GWh, dont près de 35’000 GWh durant le semestre d’hiver; c’est une demande difficile à couvrir en hiver durant lequel la Suisse a constamment un solde importateur net. Près de 44’000 GWh sont du courant de base (18’000 GWh hydrauliques et 26’000 GWh nucléaires) qu’il faut produire nuit et jour, dont 22’000 GWh en hiver, 14’000 GWh étant fournis par nos centrales nucléaires. Si ces dernières disparaissaient sans être remplacées, il faudrait soit disposer d’une capacité énorme pour stocker un surplus de production estivale, soit importer. Mme Leuthard le dit crânement: «Mais ce n’est pas une catastrophe, car nous pouvons importer de l’électricité en hiver». Encore faut-il qu’à l’avenir nos voisins aient toujours un excès de production hivernale d’électricité et qu’ils veuillent nous le vendre à bon prix, choses loin d’être garanties, même en cas d’accord sur l’électricité avec l’UE. Notre ministre se dit «assez optimiste pour les centrales de pompage-turbinage, comme Nant de Dranse». Celle-ci, d’une puissance de 0,9 GW, permet de pomper et de stocker 3’100 GWh et de restituer 2’500 GWh répartis sur 2’800 heures de pointe. Il faudrait se payer six de ces installations pour assurer l’hiver à partir d’un hypothétique excès de production estivale de 18’000 GWh solaires et éoliens à stocker. Qui va financer ça? Pas un mot à ce sujet!

Christophe de Reyff, Pensier (FR), le 9 novembre 2014

Commentaire

Quelles vallées sauvages et inutilisées seraient-elles à disposition en Suisse pour y placer six fois deux lacs d’accumulation à deux altitudes très différentes, sans déclencher un tollé des protecteurs de la nature ? Ce n’est donc pas seulement une affaire de haute finance … En fait la stratégie énergétique de la Confédération – et qui a été adoptée (!) début décembre 2014 par le Conseil national – nous planifie, soit des importations massives de courant électrique, soit des pénuries dévastatrices, dès que seront arrêtées nos centrales nucléaires.

André Bovay-Rohr, 1114 Colombier (VD), le 15 janvier 2015

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Philae ne sait pas faire ce que fait un moucheron !

Philae s’est posé sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, largué par la sonde Rosetta, non sans mal; il pèse 100 Kg environ et ne sait pas se déplacer ou s’orienter dans l’espace immédiat: ce qu’un moucheron de 1 mg saurait faire …

 

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Nucléaire: victoire à la Pyrrhus des anti

Lettre de lecteur, publiée dans Le Temps le 16 décembre 2014, dont le titre a été changé par la rédaction du LT en « Nucléaire: victoire à la Pyrrhus des antinucléaires ».

Les décisions du Conseil national (voir Le Temps des 9 et 10 décembre) sur le nucléaire, lors des débats sur la «Stratégie énergétique 2050», sont entachées d’inconséquence et d’absurdité. Jusqu’au 25 mai 2011 de la décision hâtive et irréfléchie du Conseil fédéral d’abandon du nucléaire, il y avait sur la table de cette Autorité trois projets bien avancés de nouveaux réacteurs à construire sur les sites existants pour remplacer progressivement les cinq réacteurs actuels. Au nom d’une exigence justifiée de sûreté nucléaire accrue, on envisageait alors qu’il était préférable de mettre en œuvre au plus vite de nouvelles machines, dites intrinsèquement sûres, pour pouvoir se passer des anciennes sans trop attendre.

Maintenant, d’un côté, on veut interdire l’octroi d’autorisation pour de nouvelles centrales (tout en disant qu’il n’y a «aucun interdit de technologie»; et là, on peine à suivre la logique de nos politiques à têtes de Janus), et, d’un autre côté, on veut prolonger à coups de dix ans la vie des centrales actuelles, car on s’aperçoit malgré tout, mais assez tardivement à Berne, qu’il sera difficile de trouver 24 milliards de kWh et une garantie de puissance de 3 GW sous le sabot d’un cheval, je veux dire, sous le stratus et par calme plat. À part la soi-disant exemplaire Allemagne qui, pour cause de fermeture de centrales nucléaires, s’enferre dans une ère de production d’électricité à 57% fossile (dont 26% de lignite, 20% d’anthracite, 10% de gaz et 1% de pétrole, des agents énergétiques inoffensifs sur le plan écologique!) et est citée en parangon du renouvelable, on oublie qu’il y a actuellement 68 GW, ou autant de réacteurs nucléaires, en construction de par le monde. Que la Suisse veuille assurer à grand prix son approvisionnement sûr en énergie, comme le garantit sa Constitution, elle n’a plus qu’à imiter notre folle voisine! Il est temps que le souverain mette de l’ordre dans ce cafouillage.

Christophe de Reyff, Pensier (FR), le 11 décembre 2014

Commentaire

Qu’un expert comme le Dr De Reyff en vienne à dire tout haut « Il est temps que le souverain mette de l’ordre dans ce cafouillage » devrait donner à réfléchir à tous ceux qui ont conçu, puis approuvé une stratégie énergétique désastreuse (une majorité de notre monde politique suisse, fédéral et cantonal !): elle a fait la preuve expérimentale en Allemagne qu’elle mène à de cuisants échecs techniques et financiers. Si cette nouvelle loi sur l’énergie calamiteuse allait être définitivement approuvée, il y aurait sans doute demande de referendum; espérons que le peuple soit plus raisonnable que ses représentants: vive la démocratie directe !

André Bovay-Rohr, 1114 Colombier (VD), le 15 janvier 2015

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Décadence

L’historique de cette affaire se trouve résumé dans l’article Délibérer de choses impossibles

Après les dysfonctionnements que représentent les refus du Conseil fédéral (1), puis des autorités de surveillance (2), de ramener à la raison les auteurs de la loi sur l’énergie – qu’un examen scientifique sommaire montre mal calculée – une autre étape de décadence a encore été franchie: le passage inaltéré en commission CEATE-CN (3). Il faut dire qu’en majorité ils sont obsédés par l’idée que tout ce qui est nucléaire est dangereux et qu’il faut s’en débarrasser à tout prix: or sur ce point précis, leur trouille est injustifiée, il y a du nouveau en biologie et médecine, les fraudes scientifiques ont été dénoncées; il n’y a apparemment plus rien à faire, le savoir ne sert plus, seules des croyances sectaires dominent: le navire fédéral continue donc sa course droit vers les rochers du naufrage …

Dès le 1.12.2014, j’ai assisté par la TV du Parlement suisse à ce spectacle consternant: le Gouvernement en train de présenter – de manière très convaincante – le dit projet pourri, un mélange de canulars en matière d’électricité et de choses plus sensées dans d’autres domaines; pourtant n’importe quel physicien débutant pouvait facilement y repérer ce qui inévitablement va le faire couler, quelques années après sa mise en vigueur.

Sur le domaine de l’électricité, l’exposé menait manifestement à rouler dans la farine le Parlement; j’ai eu la naïveté de croire que le débat au Conseil national (4) commencerait par examiner s’il était recevable: mais non – pas un seul membre pour déposer une motion d’ordre – pas de Président pour empêcher que l’on tartine devant la Nation des propositions physiquement impossibles. En effet, les générateurs électriques comme les éoliennes, tout comme les générateurs électriques à base de panneaux photovoltaïques (les « renouvelables »), ne peuvent physiquement pas remplacer la plus petite de nos centrales nucléaires: cela n’a pas empêché notre Gouvernement de détailler un programme d’investissements en milliards pour des renouvelables dans ce but … Des constructions inutiles, donc des subventions abusives et des prélèvements de taxes non moins abusifs, puisque l’objectif annoncé est techniquement inatteignable. Mais gageons que, comme certaines taxes sur l’essence, Berne saura comment les détourner de leur but initial !

Conclusion 

Le Conseil national, en votant cette loi, a participé à la tromperie que représente le projet de transition énergétique « sortie du nucléaire par usage des renouvelables ». S’installe l’impression pénible, après 4 étapes législatives franchies avec succès par ce projet déficient, que nos institutions ne fonctionnent plus.

On peut espérer que la CEATE-E (5) et le Conseil des Etats (6) auront la bonne idée de renvoyer au Conseil fédéral ce « chef-d’oeuvre » …

Sinon il restera le recours au référendum, que naturellement je signerai, et l’espoir d’un NON sec du peuple suisse (7), d’ordinaire pas facile à berner.

André Bovay-Rohr, Colombier, le 12 décembre 2014, rév. 29.12.2014, rév. 4.1.2015

*   *   *

Documentation

   Transition énergétique à la dérive

   Commissions de gestion hors circuit

    Combattre les fariboles Dans les sables mouvants de croyances énergétiques

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Commentaire 

Le message par courriel ci-dessous est une lettre ouverte, adressée à la commission du Conseil des Etats (chambre des cantons) en charge des dossiers du département DETEC (dirigé par Mme Doris Leuthard). Documentation:    Commission CEATE-E

Dans l’ordre d’examen des lois de la Confédération en Suisse, cette commission va reprendre l’examen du projet de stratégie énergétique: cette lettre est un effort pour tenter d’enrayer la décadence décrite plus haut …

Les copies sont destinées à l’ensemble de la Commission, à 3 scientifiques de renom, au journaliste qui a publié un entretien avec l’une d’eux, Mme Aegerter, aux économistes qui ont publié à diverses reprises et tenu une conférence de presse le 27.11.2014. Documentation:

   http://www.lesobservateurs.ch/2014/10/27/borner/

De : Famille Bovay-Rohr

Date : 24 décembre 2014 16:18:44 HNEC

À : urek.ceate@parl.admin.ch, ivo.bischofberger@parl.ch

Cc : didier.berberat@parl.ch, pbruderer@sp-ps.ch, raphael.comte@parl.ch, robert.cramer@parl.ch, verena.diener@bluewin.ch, roland.eberle@parl.ch, werner.hoesli@parl.ch, rene.imoberdorf@parl.ch, lombardi@teleticino.ch, werner.luginbuehl@parl.ch, martin.schmid@parl.ch, georges.theiler@parl.ch, « Pr.Silvio Borner » <silvio.borner@unibas.ch>, « Pr.Schips Bernd » <bernd.schips@kof.ethz.ch>, Irene Aegerter , « Pr.REINHART Franz-Karl » , « Pr. Sarlos Gérard » , Dominik Feusi <dominik.feusi@baz.ch>

 

Objet : Stratégie énergétique de la Confédération !!! Dossier bâclé !!! 

Le présent message n’est pas confidentiel 

Destinataire: CEATE-E

Monsieur le Président,

D’après la planification des séances du premier trimestre 2015 de votre commission, on trouve des objets concernant la stratégie énergétique de la Confédération (par exemple 13’467 n et  13’074 n).

C’est pourquoi je me permets de vous prévenir que ce projet contient un gros vice caché, qui a semble-t-il échappé au Conseil fédéral, à la CEATE-CN et au Conseil national, à propos de l’électricité.

On y prétend pouvoir remplacer l’énergie fournie par les centrales nucléaires par des énergies de sources renouvelables: un contrôle par le calcul montre que ces sources sont inadéquates, que les moyens d’accumulation présents en Suisse ne peuvent approcher les besoins et que par conséquent il faudra dès l’arrêt de la plus petite de ces centrales importer massivement du courant électrique. Une sécurité d’approvisionnement précaire … En un mot, du travail d’ingénieur fait à la va-vite, un dossier bâclé. L’objectif principal du projet (sortir du nucléaire et le remplacer) est inatteignable, même à très long terme, sur notre sol.

La construction de parcs d’éoliennes, de parcs photovoltaïques et les modifications du réseau électrique sont donc à stopper immédiatement, leurs subventions sont abusives, ainsi que les taxes qui font partie de cette loi ou qui sont d’ores et déjà prélevées dans ces buts.

Comme le préconisent les économistes Pr. Borner et Pr. Schips – qui ont prédit un dérapage financier, ce qui corrobore mon présent avertissement – je suggère de faire une pause et d’initier une phase de réflexion – par exemple sur le rôle de l’Etat comme bureau d’ingénieur (?)

A votre disposition. Salutations respectueuses.

André Bovay-Rohr

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Documentation:

Blog scientifique « Toutes les énergies »

Article:    Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !

André Bovay-Rohr, Colombier, le 26 décembre 2014

Commentaire

Les copies de courriels qui suivent montrent comment s’est installée une chaîne de défaillances, menant à la votation populaire à venir du 21 mai 2017, sur la loi techniquement inapplicable LEne.

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De: Famille Bovay-Rohr

Objet: Délibérer de choses impossibles

Date: 1 décembre 2014 09:17:14 UTC+1

À: stephane.rossini@parl.ch

Cc: hans.killer@parl.ch, « Guy.Parmelin@parl.ch » <guy.parmelin@parl.ch>, « Moret Isabelle Me, C.N. » <info@isabelle-moret.ch>, philipp.mueller@parl.ch

Destinataire:

Bureau du Conseil national

Monsieur le Président, 

Par la présente, j’attire votre attention sur le fait que la délibération à venir sur l’énergie contient des choses impossibles à réaliser physiquement. Voir l’article du blog « Toutes les énergies », Délibérer de choses impossibles sur le site  [du présent blog , éditeur]

Salutations respectueuses. André Bovay-Rohr 

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De: « Stephane.Rossini@parl.ch » <stephane.rossini@parl.ch>

Objet: Absence du bureau : Délibérer de choses impossibles

Date: 1 décembre 2014 09:17:52 UTC+1

À: Famille Bovay-Rohr 

Madame, Monsieur

En session des Chambres fédérales et présidant le Conseil national, il ne me sera pas possible de donner suite rapidement à votre courriel.

Merci de votre compréhension. Avec mes cordiales salutations.

Stéphane Rossini

Président du Conseil national

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De: Famille Bovay-Rohr

Objet: Délibérer de choses impossibles

Date: 1 décembre 2014 09:27:21 UTC+1

Cc: christa.markwalder@parl.ch, juerg.stahl@parl.ch, laurent.favre@parl.ch

Copie pour le bureau du Conseil national

[selon mon habitude, j’ai vérifié par un téléphone – au bureau du Conseil national – que mon présent message était bien parvenu, A. Bovay-Rohr]

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Les responsabilités sont difficiles à établir en détail, mais il n’y a aucun doute qu’un Président de session, qui laisse venir en séance des objets physiquement impossibles à réaliser et qui vont engager les hautes finances de la Nation, a miné la confiance qu’on peut lui faire …

André Bovay-Rohr, Colombier-sur-Morges, le 7 mars 2017

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Délibérer de choses impossibles

Ce jour à Berne, le Conseil national va se lancer dans l’examen du message du Conseil fédéral transmis par la commission CEATE-CN, sur l’énergie. Cette affaire contient un élément tout-à-fait extraordinaire: ni le Conseil fédéral, ni la dite Commission ne semblent s’être aperçus qu’on ne peut pas, avec les technologies disponibles, remplacer en Suisse de l’énergie électrique d’origine nucléaire par de l’énergie d’origine locale, à l’exception de l’énergie hydraulique accumulée. Or les réserves disponibles sont déjà largement hypothéquées.

Autrement dit, « sortir du nucléaire » peut naturellement se faire en arrêtant les usines nucléaires, mais sans savoir par quoi les remplacer: les éoliennes et les parcs photovoltaïques ne font pas le poids et ne sont pas disponibles en temps utile. Il va falloir importer massivement …

Le Conseil national, comme précédemment la commission CEATE-CN et le Conseil fédéral, va donc délibérer de choses impossibles: du « remplacement de l’énergie nucléaire par des énergies renouvelables » ou de « sortir du nucléaire ». La loi et les règlements permettent-ils ce genre de délibérations de style Byzance ?

André Bovay-Rohr, Colombier, le 1er décembre 2014

Documentation

Avertissements officiels fournis lors de la consultation officielle fin janvier 2013:

Résultats provisoires de la consultation fédérale suisse

Démonstration scientifique disponible depuis le 5 août 2014 à la fin de l’article:

Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !

Refus des commissions de gestion d’intervenir:

Commissions de gestion hors circuit

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Nucléaire : rêveries ou analyses sérieuses ?

Lettre de lecteur, publiée dans Le Temps mardi 25 novembre 2014, dont le titre a été changé par la rédaction du LT en « La sécurité du nucléaire » :

La sortie «indécise» qu’évoque M. Bernard Wuthrich (LT du 21.11.2014) pose aussi un vrai problème éthique. Notre génération ne veut pas débrancher tout de suite. Pour son confort, elle se donne le droit de prolonger l’utilisation des centrales nucléaires actuelles. L’interdiction du nucléaire proposée sera donc pour les générations futures. Ce sont nos enfants, qui n’ont pas encore le droit de vote, qui subiront plus tard l’interdiction. On leur laissera nos déchets, des centrales désaffectées mais pas de liberté de choisir. Est-ce acceptable?

Il y a un grand besoin d’informations fiables. Il y a peu d’analyses en provenance de gens du terrain qui disposent de compétences et de connaissances. On lira avec profit les interviews de la conseillère fédérale Doris Leuthard (LT du 08.11.2014) et d’Irene Aegerter (www.lesobservateurs.ch du 08.11.2014). Constat: d’un côté des rêveries politiciennes inconsistantes de notre ministre, de l’autre côté l’analyse lucide d’une femme de science compétente. L’éditorial du Temps signé par Pierre Veya (LT du 21.11.2014) est plus proche de Doris Leuthard que d’Irene Aegerter.

Sur le fond: la sécurité d’une technologie ne se fait pas avec des interdictions, mais avec des normes et leur respect. Les réacteurs de Tchernobyl et de Fukushima n’étaient pas conformes aux normes de nos réacteurs. Aucun réacteur conforme à ces normes n’a jamais provoqué de dégâts ou de victimes par la radioactivité à l’extérieur des enceintes.

Jean-François Dupont, Pampigny, le 21.11.2014

Sources 

§ M. Bernard Wuthrich (LT du 21.11.2014), citation:

«Quand la Suisse aura-t-elle définitivement tourné le dos au nucléaire? A la veille d’un débat fleuve sur la Stratégie énergétique 2050, cette question reste sans réponse. L’élan antinucléaire provoqué par la catastrophe de Fukushima, le 11 mars 2011, semble s’être essoufflé. La volonté de remplacer cette ressource par des agents renouvelables demeure. Elle est le fil conducteur de la stratégie dont débattra le Conseil national durant cinq jours. Elle s’appuie sur le constat, implacable, qu’aucune nouvelle centrale nucléaire n’a la moindre chance d’être construite en Suisse, quelle que soit la technologie utilisée. Mais dans quels délais les cinq usines existantes seront-elles débranchées et à quel rythme leur production sera-t-elle remplacée par d’autres ressources? Difficile de répondre.» …

§ Mme Irene Aegerter, le 8.11.2014, traduite dans www.lesobservateurs.ch

   Nucléaire: « Le Conseil fédéral nous prend pour des idiots »

Commentaire 

Chez le journaliste, un mélange de croyances et d’ignorance des faits; la volonté devrait pourtant bien se plier aux faits physiques: les agents renouvelables ne font pas et ne feront pas le poids … à partir de là, pas de fil conducteur, pas de constat implacable (sinon celui d’erreurs en chaîne dans les rapports du Conseil fédéral), pas de remplacement possible. Ce n’est pas difficile de répondre: jamais – sinon massivement avec des importations.

La vraie raison de la prolongation indéfinie du nucléaire suisse: le désarroi des stratèges (2050!) se découvrant les mains physiquement plutôt vides, le porte-monnaie déchiré … et par conséquent tirant des écrans de fumée.

Documentation:   Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !

André Bovay-Rohr, Colombier, le 28.11.2014

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Combattre les fariboles

Dans les exemples qui suivent, les auteurs ont réagi contre des écrits de personnages connus, pour dénoncer en matière d’énergie des fariboles exprimées publiquement et le plus sérieusement du monde. Or il ne s’agit pas d’un exercice académique: les uns (ou leurs prédécesseurs) ont été à la source de données fausses utilisées par l’administration fédérale; les autres détiennent un pouvoir législatif, leur passion communicative, en matière de fictions alléchantes, a convaincu peu à peu une majorité; tous violent allègrement les lois de la physique – et ils mènent ainsi notre pays dans un marécage de probables et coûteuses pénuries …

L’éditeur, le 27.11.2014

*   *   * 

 

Un professeur zürichois, égaré très loin de ses ordinateurs

 

L’article en question   «Am teuersten dürften Atomkraftwerke sein»

de Martin Läubli, dans le Tagesanzeiger, le 24 février 2013

La parole au Professeur Anton Gunzinger, de l’EPFZ

 

Lettre de lecteur, à la connaissance de l’éditeur pas publiée

 

Herr Gunziger behauptet, dass mit einer installierten Photovoltaikleistung von 12 GW alle schweizerischen Kernkraftwerke (KKW) ersetzt werden können. Dies ist eine bewusste Irreführung des Publikums, wie die folgende Rechnung auf dem Niveau eines Fünftkl.sslers der Primarschule zeigt. Unsere KKW leisten im Jahresschnitt ca. 3 GW. Damit produzieren sie eine Bandenergie von 3 GWJahr. Die Sonnenscheindauer im schweizerischen Mittel beträgt höchstens 1900 Stunden. Ein Jahr umfasst etwa 8800 Stunden. Damit die Photovoltaik die gleiche Energie produzieren kann, muss deren installierte Leistung mindestens (8800 / 1900) mal 3 GW = 14 GW betragen. Darin sind aber die notwendigen Umformung- (Gleichstrom zu Wechselstrom), Transport- und Speicherverluste nicht mitberücksichtigt. Ebenfalls nicht berücksichtigt sind Verluste, die durch die Variation des Einfallswinkels der Sonnenstrahlung, Belegung von Staub, Tau, Schattenwurf usw. entstehen. Damit wir eine stabile elektrische Energieversorgung garantieren können, brauchen wir eine zusätzliche Leistungsreserve, die den Launen der Natur gerecht werden kann. Mit diesen Faktoren eingerechnet dürfte der Bedarf an installierter Photovoltaikleistung mindestens 22 GW betragen. Je nach Effizienz der Photovoltaikzellen dürfte damit eine Fläche von einigen hundert bis tausend Quadratkilometern nötig sein. (Die Fläche des Kantons Thurgau beträgt angenähert 1000 Km2.)

 

Pr. honoraire EPFL Franz-Karl Reinhart, Lausanne, le 5 avril 2013

 

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Un professeur américain, noyé dans l’hydraulique suisse

Titre de l’article: «La Suisse doit reprendre l’initiative en Europe avec une politique énergétique proactive» du 30.10.2014 dans Le Temps

 

L’auteur, le Pr. Michaël Aklin, a fait une partie de ses études à Genève, est actuellement Professeur assistant en sciences politiques à l’Université de Pittsburg, voir   http://www.pitt.edu/~aklin/

 

Lettre de lecteur, parue dans Le Temps le 10.11.2014

 

La Suisse, «batterie» électrique de l’Europe?

Le Pr Aklin (Université de Pittsburgh) écrit que «la Suisse n’utilise que 31% de son potentiel hydraulique». Il confond la puissance hydraulique de ~14 GW (~4 GW pour les centrales au fil de l’eau et ~10 GW pour celles à accumulation) et la production d’hydroélectricité qui est de 39’572 GWh en 2013, dont 2’132 GWh utilisés pour le pompage, soit une production nette de 37’440 GWh (17’759 GWh des centrales au fil de l’eau et 19’681 GWh de celles à accumulation, selon la «Statistique suisse de l’électricité 2013»). Il oublie qu’il est impossible de turbiner l’eau de nos lacs durant 8’760 heures par an (365 x 24) avec une puissance de 10 GW! Cela représenterait une énorme quantité d’électricité de 87’600 GWh. La production effective correspond à 1’968 heures par an à pleine puissance. La capacité des bassins de retenue étant de 8’775 GWh, on arrive à l’utiliser un peu plus de deux fois par an. Le potentiel hydraulique de la Suisse ne doit donc pas être identifié à une utilisation à 100% du temps d’une puissance de 14 GW.

Dans sa «Stratégie énergétique 2050» (SE2050) le Conseil fédéral prévoit une augmentation de la capacité de production hydraulique de 3’200 GWh, soit ~10% de la production actuelle. La future centrale de pompage-turbinage de Nant de Drance (entre les deux lacs d’Émosson et du Vieux-Émosson) aura une puissance de 0,9 GW et pourra récupérer 2’500 GWh, soit ~80% des 3’100 GWh pompés. On voit que la puissance maximale sera disponible ~2’800 heures par an. En comparaison, le lac des Dix a une capacité de 400 millions de m3 retenus par le barrage de la Grande-Dixence, permettant une puissance de 2 GW durant 1’000 heures de pointe pour produire 2’000 GWh par an, sur une chute maximale de 1’880 m. Selon la SE2050, la capacité de pompage-turbinage en Suisse, qui est de 1,7 GW, pourra être portée à 4 GW d’ici à 2020, soit une infime partie de la capacité requise en Europe.

Christophe de Reyff, Pensier (FR), le 1.11.2014

 

Commentaire

Nos diplomates seront donc bien inspirés de ne pas évoquer les barrages suisses comme accumulateurs capables de servir toute l’Europe, alors qu’ils ne sont pas suffisants à faire face au départ des usines électro-nucléaires suisses … Les spécialistes européens, devant pareil argument (scientifiquement inconsistant), risqueraient bien de leur rire au nez !

André Bovay-Rohr, Colombier, le 27.11.2014

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Dans les sables mouvants de croyances énergétiques

 

Titre de l’article:  Trois ans après Fukushima, une sortie du nucléaire à reculons

publié le 25.11.2014 dans le Temps.

 

Lettre de lecteur, publiée le 27.11.2014 dans Le Temps (parties en italique que la Rédaction a supprimées); à l’origine, un courriel:

De : Famille Bovay-Rohr 

Date : 25 novembre 2014 12:54:07 

À : adele.thorens@parl.ch

Cc : lecteurs@letemps.ch, yannick.buttet@parl.ch, jacques.bourgeois@parl.ch, laurent.favre@parl.ch, roger.nordmann@parl.ch, « Guy.Parmelin@parl.ch » <guy.parmelin@parl.ch>, christian.wasserfallen@parl.ch, hans.killer@parl.ch, pierre-francois.veillon@parl.ch, rudolf-joder@joder.ch, gpk.cdg@parl.admin.ch

Objet : Importations massives d’électricité: votre politique du futur ?

Madame la Conseillère nationale, 

Dans votre article, titre « Trois ans après Fukushima, une sortie du nucléaire à reculons », on trouve l’affirmation, à propos de nucléaire, « …les alternatives sont là, à portée de main. » 

Hélas, Madame, c’est carrément faux! Je ne comprends pas que vous puissiez croire à ce conte à dormir debout: cela suppose que vous ayez fait confiance à des spécialistes qui ne la méritaient pas. Aussi bien en ce qui concerne l’usage des énergies renouvelables en Suisse, qu’en ce qui concerne les risques du nucléaire, vous semblez vous être faite mener en bateau dans les grandes largeurs …

Conséquences:  votre politique mène tout droit, sans que vous le disiez nulle part, à une augmentation massive de nos importations d’électricité; et les seuls à même d’exporter de l’électricité dans ces quantités ces temps sont les usines à charbon allemandes: est-ce vraiment ce que vous désirez amener par votre vote ?

Salutations respectueuses.

André Bovay-Rohr

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Documentation

 

En ce qui concerne le remplacement des centrales nucléaires, on trouve la démonstration simple, en physique, qu’il est impossible avec les moyens déployés en Suisse, à l’article:   Remplacer Mühleberg nucléaire? Exclu!   

dans le blog « Toutes les énergies », site   www.entrelemanetjura.ch   

 

En ce qui concerne les spécialistes , voir

   Commissions de surveillance saisies   

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Nucléaire: un constat implacable, vraiment?

Lettre de lecteur, publiée dans Le Temps le 5 décembre, dont le titre a été changé par la rédaction du LT en « Nucléaire : sortie hâtive ».

D’où vient cette certitude (voir Le Temps du 21 novembre) qu’aucune centrale nucléaire n’a la moindre chance d’être construite en Suisse? Il ne faut pas se gêner de rappeler que des plans étaient quasiment prêts jusqu’au 25 mai 2011 – date de la décision hâtive de «sortie» par le Conseil fédéral – pour trois nouveaux réacteurs sur les sites des centrales actuelles et qu’on serait en train de couler le radier du premier. On nous rebat les oreilles avec «l’exemple» allemand. Sortir du nucléaire au prix de centrales polluantes au lignite, non merci!

Il est illusoire de remplacer cette ressource nucléaire par des agents renouvelables. En effet, on a, d’une part, la nécessité d’assurer un courant de base qui est à hauteur de 5 GW au minium toute l’année et, de l’autre, la «Stratégie énergétique 2050» (SE2050) propose ~24 TWh d’électricité produite par des sources renouvelables dont principalement du solaires et de l’éolien. On répond naïvement à une demande de garantie de puissance par un bilan d’énergie annuel! C’est une grave confusion, car ce n’est pas résoudre le problème posé. On ne peut pas garantir une puissance de base par des sources aléatoires et intermittentes. Le pompage-turbinage, que l’on présente comme la panacée, doit de toute façon être mis en œuvre, mais son potentiel reste marginal (quelques TWh) et ne va de loin pas permettre de stocker 18 TWh en été pour retrouver 14 TWh en hiver. Ce sont là des considérations de bon sens, basées sur un peu de physique. La SE2050 prévoit aussi un apport de ~11 TWh par des centrales aux agents fossiles, soit ~8 Mt de CO2 en plus. Voulons-nous une vraie transition énergétique vers moins de fossiles, oui ou non? Il serait absurde de se lancer dans une utilisation accrue d’agents fossiles pour faire notre électricité. De plus, avec une taxe à 120 francs la tonne de CO2, ce ne serait plus rentable. Regardons la réalité en face, n’imitons pas ceux qui s’égarent!

Nucléaire: un constat implacable, vraiment?

Christophe de Reyff, Pensier (FR), le 22 novembre 2014

Sur le même thème, voir Nucléaire : rêveries ou analyses sérieuses ? 

l’éditeur, le 15 janvier 2015

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Or la faible radioactivité ambiante consécutive à un accident comme celui de Fukushima est inoffensive; seul bémol: il ne faut pas avaler, respirer ou venir en contact avec une substance radioactive – ce qui n’est pas difficile à garantir, même quelques jours après un accident; c’est ce qui n’a pas été fait à Tchernobyl. En revanche, l’évacuation massive et durable de la région de Fukushima est vraisemblablement très exagérée … Lire (et suivre les liens dans) …

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L’opposition au nucléaire est devenue infondée    dans lequel on trouve la table de M. Bertrand Barré (conséquences de la radioactivité sur la santé)

L’allergie aux poussières de maison est une affection chronique dont on ne se débarrasse en pratique jamais totalement; il existe un procédé efficace pour tuer jusqu’au dernier (de ceux qui viennent à vous) les acariens qui en sont cause, par leurs excréments; on tire parti du fait qu’ils ne supportent pas forte chaleur et sécheresse; voir

   Soulager l’allergie aux acariens, avec de l’énergie

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Il n’y a pas qu’à la Confédération qu’on vit d’illusions:

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Chaque fois que l’on met en service en Suisse une éolienne ou un parc photovoltaïque, on augmente la pagaille du réseau électrique européen, dûe à la simultanéité des productions de tous les autres parcs: le courant est produit à un mauvais moment, alors que le réseau est déjà saturé; les quantités sont telles, qu’aucun accumulateur ne permet de faire face au déluge; les moyens financiers mis dans ces constructions sont donc le plus souvent du gaspillage à grande échelle.

§ Situation suisse ... Lire (et suivre les liens dans) …

Coincés sur les transports …

Pénuries de 70% !

Les autoroutes suisses ont des réserves de capacité inutilisées

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DESERTEC, exploitation durable à grande échelle d’énergie solaire

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André Bovay-Rohr, Colombier, le 22 novembre 2014

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