Cleantech : une grand-messe à l’EPFL
La présente lettre de lecteur, pour le quotidien 24H, fait suite au débat public « L’Etat face aux défis de l’économie verte », a été publiée le 20 avril 2015.
Animé par Pascal Wassmer, journaliste à 24H.
Au Rolex Learning Center de l’EPFL, le 14 avril 2015.
Mme Leuthard a fait la promotion de sa Transition énergétique et des cleantech à l’EPFL le 14 avril. Philippe Gillet, vice-président de l’EPFL déclare en ouverture : 1) l’énergie est un débat de convictions, avec deux petits groupes très convaincus et opposés et entre deux beaucoup d’indécis, 2) le rôle des scientifiques est d’informer sur les faits pour permettre à chacun de faire sa propre opinion.
Le débat n’a pas suivi ces sages paroles. Les politiciens qui se sont exprimés étaient tous dans la même conviction. Les scientifiques aussi, en plus ils ont mis leurs convictions plus que les faits en avant. Pas de débat, mais une grand-messe incantatoire.
Les cleantech sont très bien. Le problème est de vouloir tout résoudre avec les seuls cleantech. La stratégie du Conseil fédéral est une véritable économie de guerre, avec taxes, subventions, restrictions, bureaucratie, interdictions et réduction drastique de la consommation. Mme la députée Despot a eu le courage de rappeler les conséquences en Allemagne : des coûts élevés et progression du charbon.
La justification par Fukushima ne tient pas. Interdire le nucléaire est aussi malin que l’aurait été une interdiction de la chimie à la suite de Bhopal et Seveso. L’objectif doit être la sécurité, pas la disparition d’une technologie utile. Nos centrales ont été équipées de plusieurs équipements de sécurité, qui manquaient au Japon et qui auraient évité la contamination. Des ingénieurs suisses les ont proposés à Fukushima : refus de TEPCO. Mme Leuthard, et l’EPFL, se gardent bien d’informer sur ces réalités : l’effort de guerre proposé perdrait sa justification, et ses supporters. Conclusion de Mme Leuthard : « réfléchir ne mène nulle part, il faut une vision ». Ah bon ?
Déception d’une participante : « je suis venue pour savoir ce que sont les cleantech, mais il n’y avait pas d’explications »
Jean-François Dupont, dr ing.-phys EPFL, Pampigny
Commentaire
Bonjour,
Bravo à votre contributeur Jean-François Dupont pour ses propos parus dans 24Heures de ce jour, sans doute partagés par des milliers de lecteurs de ce journal, puissant relais de la « pensée unique » habituelle sur la « transition énergétique 2050 » imposée par le Conseil fédéral à la population à qui le CF se garde bien de demander son avis ! Le « grand quotidien vaudois » s’est effectivement moqué du monde en proposant un pseudo « débat public » intitulé « l’Etat face aux défis de l’économie verte », dont les participants, une douzaine environ, étaient exclusivement des personnalités politiques et scientifiques favorables à la « transition énergétique ». On est en plein déni de démocratie, comme le pratique la… Corée du Nord !!
L’exemple désastreux du « tournant énergétique » en Allemagne, qui remplace massivement ses centrales nucléaires par des centrales au charbon et au gaz ultra-polluantes, est le plus souvent occulté par les médias suisses et les politiciens du clan antinucléaire et électrophobe.
Mais le peuple n’est pas complètement idiot et il saura le démontrer dans les urnes avec le référendum (enfin !) promis par le PLR et l’UDC…
Cordiaux messages.
Jacques Panchaud, le 20 avril 2015
Commentaire
Il y a lieu ici de mentionner que la Confédération, les politiques de nos cantons et les scientifiques de l’EPFL omettent dans leurs présentations que l’on ne peut physiquement pas remplacer la production des usines nucléaires par celles des parcs d’éoliennes ou des parcs photovoltaïques.
En effet, les unes fonctionnent plus de 8’000 heures par an, alors que les renouvelables précitées ne peuvent produire en Suisse qu’entre 1’400 heures et 2’500 heures par an, de manière aléatoire: on ne pourra remplacer qu’environ le tiers de la production nucléaire au plus. Les quantités qu’on peut accumuler avec les technologies disponibles ne sauraient approcher les plus de 5’000 heures manquantes … Il ne sert donc à rien de multiplier la puissance des parcs. Un désastre stratégique: la Suisse va y perdre son indépendance en matière d’électricité, qu’elle va devoir acheter massivement à l’étranger.
Construire ces installations d’énergies renouvelables en Suisse est donc du gaspillage, d’autant plus qu’elles produisent en concurrence, simultanément avec des installations étrangères surpuissantes: leur courant est invendable … Donc en perspective un désastre technique et financier.
André Bovay-Rohr, Colombier, le 27 avril 2015
Rév. le 7 mai 2015
Documentation
Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !
L’optimisme irréaliste de Madame Leuthard
L’expérience électrique de l’Allemagne
André Bovay-Rohr, Colombier, le 7 mai 2015
Rév. le 9 mai 2015
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