La Presse de Suisse romande sur l’énergie: censures …

L’information publique complète sur l’énergie a beaucoup de peine à se frayer un chemin dans la Presse et les médias en Suisse romande: par exemple, le fait que les éoliennes en masses vont augmenter le réchauffement climatique n’a visiblement pas été présenté au public dans la Presse et les médias. Ce fait n’a semble-t-il pas pénétré non plus jusqu’aux bureaux de l’Office fédéral de l’énergie OFEN, du Département DETEC de Mme Doris Leuthard, ni jusqu’aux bureaux concernés des Cantons: les silences de la Presse et des médias ne vont évidemment pas y contribuer !

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Le 8 juillet 2016, coup de tonnerre de début des vacances d’été: une émission de radio, où a été interrogé le Conseiller national vert Daniel Brélaz; lien pour écouter ses propos insultants: L’invité de la Rédaction du 8 juillet 2016 D’où la rédaction d’une lettre (par l’un de ceux qui dans le passé a averti le Conseil fédéral des dérapages de sa Stratégie énergétique): 2016.07-11 Lettre du Pr. Reinhart au CN Brélaz.pdf On trouve l’article cité de M. Claude Monnier sur le site du Clubenergie2051.ch  «L’écologie, une intuition qui a mal tourné».

Sur l’initiative de votre serviteur éditeur, il s’en est suivi une expérience de levée timide de la censure, par Radio-Lausanne (pardon – RTS la 1ère); les courriels de préparation 2016.07-27 RTS et parlement.pdf , furent suivis une demi-heure avant l’émission d’un téléphone d’annulation pour MM. Dupont et Bovay ! Résultat à écouter:   Forum du mercredi 27.7.2016 , où la reprogrammation précipitée a désavantagé le seul scientifique venu apporter des faits, en face d’un interlocuteur indiscipliné qui se croyait dans un débat politique: pauvres auditeurs ! Foin de la loi fédérale LRTV !

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De manière générale, un Rédacteur en Chef ne répond pas à un lecteur, serait-il Physicien … Echantillon récent de ce phénomène de censures : 2016.07-09 courriels Journaliste.pdf    Depuis, dans ce Journal et ses pareils, censures persistantes sur le sujet de l’énergie.

Dans le message du Journaliste, on perçoit clairement la confusion entre opinions d’un lecteur et faits scientifiques; c’est évidemment désastreux pour amener la Presse à fournir une information complète sur une affaire complexe et qui amènerait le Journaliste à soulever un doute sur une Autorité: on a donc mis le Physicien dans la catégorie des vieux péquins grincheux et on ne l’écoute pas, lui et ses collègues. Ce processus est de toute évidence préjudiciable à la bonne conduite des affaires publiques: dure sera la chute, technique et financière, de toute la Société ! 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD) le 9 juillet 2016, rév.21, 26 et 30.7.2016

Commentaire

– Si vous vous adressez à un courrier des lecteurs, n’allez surtout pas donner ostensiblement copie à quiconque d’autre (autre journal, agence de presse, associations, amis ou connaissances): vous ne serez pas publié … Quant à ce que le Journal reprenne l’information, il ne faut pas y compter: vos propos ont toutes les chances de déplaire au Rédacteur en Chef – qui a jusqu’ici laissé faire ou plus probablement imposé la censure …

– On ne voit pas du tout pourquoi la complexité d’un sujet empêcherait de l’aborder illico, s’il y a de sérieux doutes scientifiques sur le bien-fondé d’énormes engagements financiers publics envisagés et d’un massacre du paysage; comme le déchaînement des passions est en général très recherché par la Presse (cela fait vendre !), il est plus qu’étonnant de trouver un Journaliste qui se refuse à se frotter à une thématique sous ce prétexte :=))

Les cas de censures sont en général liés aux intérêts économiques de la Presse ou des médias – ou aux relations avec les Autorités – ou aux croyances du Journal. Par exemple, les journalistes à Berne ont besoin d’être accrédités au Palais fédéral: faut-il voir, dans le silence sur la pagaille en matière de stratégie énergétique, un lien avec ce permis, ou s’agit-il d’autre chose ?

 André Bovay-Rohr, Colombier (VD) le 10 juillet 2016

Vains recours aux autorités de surveillance des médias romands.

Dans les émissions de la Radio Télévision suisse romande (RTSR), on constate depuis très longtemps une systématique, qui consiste à biaiser subtilement, par omissions bien choisies, l’information scientifique ou technique. Les autorités de surveillance ont démontré ne pas être en mesure de prévenir ou réprimer ces censures …

La RTSR fait partie de la RTS, partie de la SSR, avec mandat légal de service public. 

Premier constat: par exemple, pour le physicien même débutant, il n’est pas difficile de s’apercevoir que beaucoup de nouvelles ou d’entretiens à la RTS concernant  l’énergie sont tronqués. Cette façon de présenter les choses bafoue la législation, la loi LRTV (voir les extraits en annexe). De plus, il n’existe pas pour la TV l’équivalent d’un courrier des lecteurs ou d’un droit de réponse à propos de données scientifiques ou techniques fausses.

Constat plus détaillé: depuis des années, à la RTSR, tout se passe comme si les sciences et les techniques ne faisaient pas partie de la culture ou des réalités politiques, économiques et sociales … qui seraient dignes d’une «information complète, diversifiée et fidèle». Dès le moment où il est question d’énergie, d’industrie nucléaire ou de radioactivité, les faits montrant les impossibilités, les impasses ou les rares solutions plausibles sont passés sous silence (il y a des tabous, comme l’exploitation des combustibles nucléaires usagés ou la généralisation des bâtiments autonomes en chaleur): apparemment une stratégie de propagande.

Le mouvement naturel consiste à protester auprès du Rédacteur en chef (avec la patience nécessaire face à une administration, mais avec très peu de documents très courts); puis en l’absence de réponse et de mesures efficaces, à porter l’affaire trois fois chez la Médiation de la RTS.  De par la règlementation de cette instance, on ne doit rien publier des échanges, verbaux ou écrits: mes lecteurs devront deviner quels arguments le service juridique de la RTSR a utilisés en ces occasions les 7 dernières années. Accueil sympathique et courtois par la Médiatrice ou le Médiateur, avec deux séances à Lausanne (2010 et 2014); mais au bout des démarches, résultats nuls !

En 2016 je m’adresse alors pour la première fois à l’Autorité indépendante d’examen des plaintes (AIEP, à Berne), en pensant qu’elle sera moins impuissante à imposer le respect de la législation. La version officielle du texte de la loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV) est exclusivement électronique, mais la correspondance avec l’AIEP doit en principe se faire par poste … Une des exigences de l’AIEP: que la personne ayant découvert des vices dans l’information de la RTS fasse confirmer son avis d’expert par au moins 20 personnes – cela revient à vouloir confirmer le diagnostic d’un médecin par 20 collègues ou péquins – l’AIEP ne prend pas d’initiatives pour vérifier par elle-même, que le lanceur d’alerte soit ou non en mesure de faire cette collecte.

On pourrait penser qu’il y a un intérêt public à ce que l’information scientifique et technique, sur un groupe de thèmes dont dépend le sort de la Nation, soit de bonne qualité et complète; voir le texte de décision de l’AIEP: un raisonnement juridique très alambiqué est invoqué pour vider le thème de la plainte de ses caractéristiques d’intérêt public …

Mon hypothèse: que le dérapage fédéral ou cantonal à propos de stratégie énergétique soit ou non involontaire, la constance de la désinformation sur ce sujet laisse penser que d’une façon ou d’une autre, il y a conspiration durable pour empêcher la dure réalité physique de faire surface … Les dérapages de la RTSR ont continué et continuent sans complexes; on attend toujours les émissions qui “remettront l’église au milieu du village”.

Le résultat concret est de permettre la continuation du gaspillage de nos capitaux, dans des investissements aux objectifs chimériques. Dans le cas de l’énergie en Suisse, la responsabilité incombe bien à la Confédération, qui a mis en place une stratégie énergétique viciée, mais les défauts de l’information ont pour effet de faire perdurer ces vices. En fin de compte, par ces procédés on sape notre futur approvisionnement énergétique, donc on sape directement l’indépendance future du pays.

Bibliographie

Loi sur la Radio et la Télévision LRTV (RS 784.40, du 24 mars 2006) , accès officiel

   https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20001794/index.html

– 2016.01-29 à 06-15 RTS Courriels.pdf

– 2016.03-24 Médiation décision.pdf

– 2016.04-05 AIEP Courriels.pdf

– 2016.05-20 AIEP lettres recommandées.pdf

– 2016.05-17 AIEP décision.pdf

  Une adhésion forcée à l’UE ?  

Annexe, citations de la LRTV: 

« Art. 4 Exigences minimales quant au contenu des programmes

2 Les émissions rédactionnelles ayant un contenu informatif doivent présenter les événements de manière fidèle et permettre au public de se faire sa propre opinion. Les vues personnelles et les commentaires doivent être identifiables comme tels.

  Art. 24 Mandat

1 La SSR remplit le mandat constitutionnel dans le domaine de la radio et de la télévision (mandat).

4 La SSR contribue:

a. à la libre formation de l’opinion en présentant une information complète, diversifiée et fidèle, en particulier sur les réalités politiques, économiques et sociales;

b. au développement de la culture et au renforcement des valeurs culturelles du pays ainsi qu’à la promotion de la création culturelle suisse, en tenant particulièrement compte de la production littéraire, musicale et cinématographique suisse, notamment en diffusant des émissions de producteurs suisses et des émissions produites par elle;

c. à la formation du public, notamment grâce à la diffusion régulière d’émissions éducatives; … »

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 21 juillet 2016

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