Commentaire, apporté à l’éditorial de M. Pierre Veya dans 24H du 11 mars 2021: https://www.24heures.ch/lavenir-modeste-du-nucleaire-159291001677
Citation: « … Sur les ondes de la RTS, le président de l’EPFL, Martin Vetterli, a évoqué l’idée que la production d’électricité à partir de l’atome pourrait être relancée en raison de la crise climatique. … Le président de l’EPFL relance ici un débat très controversé, qui a débuté au milieu des années 1990 lorsque les experts climatiques ont mis en évidence la nécessité de sortir rapidement des énergies fossiles. … Cet avenir, qui semblait radieux de ce point de vue, s’est heurté à une réalité bien plus triviale: l’énergie nucléaire n’a jamais trouvé de rentabilité économique lorsqu’elle est exposée à la concurrence. …»
Commentaire de Bovay-Rohr: Aussi bien M. Veya que M. Vetterli n’ont apparemment pas réalisé qu’il n’y a pas d’effet de serre du CO2 (que font là des experts « climatiques »?) ! La nécessité de sortir des énergies fossiles a plutôt pour motif leur progressive raréfaction.
Commentaires pour le quotidien, en mars:
Jean-François Dupont, le 14 mars 2021: CENSURé, pas publié !
« Avant d’ouvrir le marché, l’UE a fait du benchmarking pour comparer l’efficacité des divers électriciens. Résultat : la France sort gagnante, prix de revient du kWh 20 % en dessous du 2e du classement. Avec 75 % de nucléaire, la France ne pouvait pas atteindre ce résultat si le nucléaire était cher. On a voulu y voir des subventions cachées de l’État. Après enquête il est ressorti que, au contraire, alors que beaucoup d’entreprises nationalisées bénéficiaient de prêts de l’État à des taux de faveur, EDF avait été obligée à emprunter sur le marché financier international parce qu’elle était une des entreprises qui inspirait le plus confiance, et obtenait des prêts. On a voulu y voir des coûts externes non couverts, p. ex. le démantèlement et les déchets : l’enquête a montré que ces coûts étaient couverts. Le plus grave avec cette légende : depuis que l’Allemagne a forcé le développement des renouvelables et arrête ses centrales nucléaires, le prix de l’électricité a doublé et en France qui a fait de même, mais moins fort, le prix de l’électricité a augmenté de 50 %. Pire encore, les émissions de CO2 augmentent sensiblement en Allemagne, et un peu moins en France avec le recours au charbon et au gaz naturel : les renouvelables n’arrivent pas à remplacer le nucléaire. Le vrai problème du nucléaire français : l’EPR. La politique a cassé un outil industriel performant (https://www.geopolitique-electricite.fr/ ). »
André Bovay-Rohr, le 12 mars 2021:
La « crise climatique »? Le résultat d’une arnaque ! L’énergie nucléaire n’a AUCUNE concurrence de qualité et de fiabilité comparable (il faut connaître les facteurs de charge, les énergies à source intermittente – soleil 11% ou vent 19% – étant bon marché parce que trop souvent on n’en a pas besoin quand elles sont là en surabondance – à comparer avec les plus de 92% du nucléaire présent de janvier à mars 24Heures/24). Ceci est illustré par le prix de l’électricité en Allemagne, qui a doublé à cause des subventions étatiques, coûts supportés par les consommateurs – étrange rentabilité !
Il y a pire: les calculs montrent qu’en Suisse le nucléaire ne pourra techniquement pas être remplacé par des énergies à sources non pilotables, parce que le problème de l’accumulation n’est pas résoluble à l’heure qu’il est ; NB: en passant par l’accumulation, on perd le quart de l’énergie produite.
En ce qui concerne la durabilité: le combustible nucléaire usagé recèle encore 20 fois l’énergie déjà exploitée; il suffira de mettre au point les usines capables de détruire ces « déchets » – or elles existent sur le papier et en simulations informatiques depuis plus de 20 ans – les Autorités fédérales n’ont jamais voulu en entendre parler … Or cela veut dire plusieurs siècles d’énergie électrique disponible, les installations étant plus durables que du PV ou des éoliennes.
André Bovay-Rohr, Colombier-sur-Morges, le 17 mai 2021