Ne mettons pas la Suisse à l’écart

[Lettre de lecteur au quotidien 24heures, publiée le 22 novembre 2016 page 29; il s’agit de la votation fédérale du 27 novembre 2016]

L’initiative pour sortir du nucléaire propose un article constitutionnel obscurantiste, voire moyenâgeux. La Constitution définit notre politique et nos lois et elle est une sorte de carte de visite de notre pays. Se fermer catégoriquement à une technologie importante ne sert qu’à mettre la Suisse à l’écart, la faisant passer pour rétrograde. Alors, je voterai NON!

Le nucléaire a permis de protéger nos paysages et notre biodiversité aquatique et, en tandem avec l’hydraulique, de nous approvisionner en énergie électrique propre, fiable et économique. Mettre en question notre système unique au monde et le remplacer par un système mal défini, instable et imprévisible, qui n’existe que dans les rêves des écologistes, serait une folie impardonnable qui mettra à mal notre compétitivité internationale et notre standard de vie.

C’est en contraste avec les assertions d’un professeur honoraire de l’EPFL qui vient de publier dans 24 Heures les phrases suivantes: «Ce nucléaire n’est ni sûr ni payant. On court un risque lourd sans même en bénéficier.» Ces deux phrases sont mensongères et indignes d’un homme qui se vante d’être un homme de science et de politique. Ce qui est le plus troublant est le fait qu’il répète les mensonges émis par la propagande étatique supportée par la plupart des médias.

Aucun groupe antinucléaire, le professeur en question inclus, n’a proposé de système électrique de remplacement stable, fiable et économique. Je voterai Non! C’est mon devoir envers les générations futures.

Franz-Karl Reinhart, Lausanne, le 17 novembre 2016

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[Lettre de lecteur au quotidien Le Temps, publiée le 26 avril en page 11, avec le titre modifié par la Rédaction: Energie: il faut que la Suisse soit indépendanteLa Rédaction a fait aussi plusieurs coupures, qui ne sont naturellement pas reprise ici]

Sociétés électriques en faillite: inacceptable !

Concerne: Article de débats “Une compagnie d’électricité devrait aussi pouvoir faire faillite“, auteur: M. Patrick Dümmler, page 10 de Le Temps de ce jour

« L’auteur a une visible méconnaissance du domaine de l’électricité en Suisse: on ne saurait être moins intégré au réseau européen; ce n’est pas une protection, mais ces temps un gros risque d’inondation ! 

L’Etat fédéral et les Cantons “s’emploient à promouvoir” un approvisionnement sûr de l’énergie et donc de l’électricité (Cst. art.89): comment serait-ce pensable, avec des producteurs fragiles, sociétés électriques suisses en faillite ? 

L’électricité de l’UE est un domaine pétri de croyances plutôt débiles, qui ont entraîné par ex. l’Allemagne à  une surproduction structurelle: un échec technique et financier cuisant, un désordre durable. Documentation: article ultra-court  ” L’expérience électrique de l’Allemagne “.  

Croire que le marché européen va représenter pour la Suisse un avenir, au milieu de cette tempête, est au mieux de la naïveté, au pire une grande incompétence politique: vous supposez sérieusement que l’UE va se soucier de notre sécurité d’approvisionnement ? 

En réalité, il va falloir cesser de suivre les mauvais exemples des pays voisins – faire une pause des investissements actuellement gaspilleux en énergies dites renouvelables – reprendre une réflexion de stratégie énergétique réaliste, en vue d’une indépendance suisse techniquement plausible.  

A défaut, nous risquons un effondrement de la Société suisse, le jour où la conjoncture européenne aura tourné aux pénuries d’énergie. »

André Bovay-Rohr, Colombier, le 19.4.2016

Commentaire 

Sur la même page 11 , M. Patrick Dümmler (Avenir Suisse, Zürich) a pu répliquer par une autre lettre de lecteur sous le titre « L’autarcie énergétique n’est pas souhaitable »; il y a affirmé que l’approvisionnement du pays serait maintenu par d’hypothétiques nouveaux propriétaires plus efficaces. Cela montre qu’il n’a pas compris ou pas voulu admettre la violation, par l’intermédiaire d’une bourse en perpétuelles soldes de surplus, de notre législation contre la concurrence déloyale, et donc l’impossibilité technique de concurrencer pareil dumping … Voir ma proposition pour y faire face, dans l’article

COPNATEN – Coopérative nationale de l’énergie

André Bovay-Rohr, Colombier, le 25.11.2016

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