Eoliennes de «Sur Grati» – Valeur de nos paysages  et principe de précaution

Lettre de lecteur, signée par le secrétaire général de l’association Paysage Libre Vaud, publiée dans 24 Heures mardi 17 mai 2016.

Dans le cadre du référendum lié au projet éolien «Sur Grati» , au-dessus de Vallorbe, M.Hangartner nous fait part de ses réflexions dans 24 heures du 11 mai. Il constate notamment que les arguments des partisans (plutôt raisonnables) comme ceux des opposants (forcément virulents) sont souvent fondés sur des « tonnes de chiffres » difficiles à vérifier. Mais, comme les parties en présence avancent l’une comme l’autre des arguments pertinents, il admet que le choix d’implanter ou non des éoliennes n’est pas chose facile. Cela ne l’empêche pas de se prononcer joyeusement en faveur du projet.

Allons donc au-delà des chiffres. Les partisans de l’éolien n’ont pas conscience du fait que les paysages, proches ou lointains, sont partout pour beaucoup d’humains une véritable partie d’eux-mêmes, bien qu’immatérielle. Vouloir les défigurer, quelles qu’en soient les raisons, menace cette partie de leur personnalité et crée naturellement des réactions émotionnelles profondes et douloureuses. Voilà pourquoi de nombreux citoyens qui en découvrent progressivement les conséquences s’engagent sans compter dans la lutte contre ces projets industriels démesurés. Ils défendent leur qualité de vie.

«Sur Grati» n’est pas un cas isolé : le canton de Vaud devrait fournir à lui seul entre le quart et le tiers du courant éolien suisse. Les éoliennes couvriraient alors presque toutes les crêtes du Jura et une bonne partie du plateau vaudois. Nous avons une autre lecture du choix qu’évoque M. Hangart­ner: les Vallorbiers doivent voter non à «Sur Grati». Cela s’appelle le principe de précaution. 

Bibliographie

Site de l’association Paysage Libre Vaud   www.plvd.ch

Jean-Marc Blanc, 1041 Bottens, le 17 mai 2016

Commentaire, suite de la bibliographie à propos d’éoliennes: 

Démarche déjà faite, le 27 juillet 2015  (dont la suite n’est pas connue ) :

Les investissements en éoliennes (et en photovoltaïque) sont du gaspillage

Tour d’horizon général de mars 2016 :    Stratégie énergétique suisse fourvoyée

L’éditeur, Colombier, le 18 mai 2016

Commentaire

En analysant la lettre de lecteur de M. Michel Hangartner, de l’association “Oui au parc éolien sur Grati”, si l’on en croit la liste    http://oui-grati.ch/comite/   (qui fournit aussi la liste des membres à cette date), on constate chez lui une aversion des chiffres telle, que sa lettre (du 11 mai 2016 dans 24Heures) n’en contient aucun (à moins que A + B en tienne lieu – c’est vraiment bien court !).

Soi-disant, pour tester scientifiquement quelque projet téméraire, calculer ne serait pas crédible, pas sérieux; citation «Les anti-éoliennes, de notre région ou de plus loin, font feu de tout bois ! ».

La nocivité du prélèvement d’énergie éolienne, le fait que ce soit non rentable, le fait que cela ne pourra pas remplacer même une toute petite portion de l’énergie nucléaire – M. Hangartner propose pourtant de se lancer, dans un concept jugé, citation: «assez raisonnable, nullement pharaonique … écartant alors délibérément la confrontation des chiffres … au diable les peurs !».

Dans un futur prévisible pourtant, on verra surgir des demandes d’indemnités, par ceux qui auront été lésés par les parcs éoliens: si l’on y inclut les victimes du surcroît régional de réchauffement climatique, cela fera beaucoup de monde et des milliards de francs – de belles bagarres juridiques en perspectives, ruineuses pour les exploitants … Les Autorités (fédérales, cantonales et communales) qui auront délivré les permis de construire et d’exploiter pourront-elles y échapper, ou devront-elles aussi dédommager les exploitants stoppés prématurément ?

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 29 mai 2016

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