Tirer profit de la gob-naïveté: loi expérimentale sur l’abusivité.

On trouve en sciences et techniques des sujets difficiles à aborder, où les conclusions tirées par la Société, ses administrations et ses industries sont erronées, mais péremptoires et durables. On peut mesurer l’appartenance d’un sujet à cette catégorie en introduisant deux notions:

§ La gob-naïveté du public, des médias et des décideurs sur un sujet, est définie quand leurs majorités n’ont aucun critère d’évaluation objectif quantitatif –  gobent et répètent naïvement des chimères – finalement en sont victimes. Ce processus vient souvent de l’évolution des connaissances scientifiques, quand sa rapidité dépasse celle de leur assimilation.

§ Loi expérimentale sur l’abusivité: c’est la probabilité de plus de 50% (donc plus que le hasard) que ce sujet se prête facilement à des abus de gob-naïveté; la mise en bonne place et la pérennisation obstinée de puissantes « pompes à fric » élitaires est la signature de ce genre d’abus.

Quelques exemples typiques de ce genre de sujets, plus ou moins liés à l’énergie:

§ Les dangers réels de la radioactivité.

§ L’influence réelle du CO2 sur le climat.

§ Les nocivités médicalement établies de fumées ou de gaz (tabac, diesel, fluor, entre autres).

§ La survenue régionale de la « mort des forêts ».

§ Les exigences négligées du réseau électrique (stabilité, sécurité d’approvisionnement).

§ Les rendements financiers mirobolants, par des escrocs …

Caractéristique générale

Les données scientifiques en sont difficiles à établir, les calculs et les expériences sont dérangeants – qu’il faudrait faire ou refaire pour s’assurer de la validité des conclusions tirées en première approximation – sont hors de portée des non-spécialistes et sont donc négligés ou cachés; une fois l’abus solidement établi, les finances des profiteurs y ont priorité sur la santé ou autres intérêts du vulgum pecus.

Caractéristiques particulières

Dans le cas …

§ … de la radioactivité, une fraude scientifique a consisté à prétendre que les effets en étaient sans seuils; sachant que la radioactivité naturelle ambiante n’a en pratique pas d’effets cumulatifs, qu’il y a effacement à mesure, par élimination (chimique ou par demi-vie courte des matières radioactives) ou par réparation (par exemple de l’ADN): l’abus consiste, par l’intermédiaire de normes de sécurité excessives et par des campagnes de propagande émotionnelle contre les usines électro-nucléaires, à prendre des mesures extrêmes, sans rapport avec les risques réels. L’effet recherché est évidemment d’éliminer une concurrence qu’on ne peut privatiser.

§ … du CO2, un calcul soigné en physique quantique montre que son effet de serre est au moins 10 fois plus faible que prétendu par le GIEC: le traité de Paris, la loi suisse LEne et sa stratégie énergétique l’ignorent! Il y a de ce fait abus à l’échelle planétaire – par la plupart des mesures prises, telles que la pharaonique transition énergétique; la ferveur des croyances engendrées par ce mouvement est telle, qu’on semble prêt à passer par-dessus des effets secondaires nocifs (comme par exemple « pas de neige à Noël »).

§ … des fumées et des gaz, les industries ont tout fait pour cacher les effets nocifs de leurs produits et tricher à leur sujet en fraudant sur les données scientifiques, en s’arrangeant que la finance soit toujours mise en avant, en profitant tant que possible des faiblesses de la défense de la santé publique.

§ … de la « mort des forêts », elle est heureusement restée un fantasme; cette alerte a eu pour effet positif de faire bannir le tétra-éthyle de plomb (dangereux poison) de l’essence et les composés soufrés des combustibles – mais la relation de ces actions avec la mort des forêts est restée floue …

§ … du réseau électrique, les constructions en énergies renouvelables sont largement abusives, dans la mesure où techniquement, qualitativement et financièrement elles ne font pas l’affaire. Il semble qu’il va y avoir besoin d’expériences cuisantes – comme des black-outs répétés et des explosions de prix – pour qu’on y renonce. C’est d’autant plus fâcheux, qu’en Suisse la fourniture d’électricité est actuellement de très haute qualité.

§ … de la gestion de fortune, l’appât du gain et la brillance des apparences mènent inéluctablement les clients passifs et statiques d’une chaîne de Ponzi à la ruine. Le code pénal contient le nécessaire pour y mettre fin.

Conclusion 

La gob-naïveté est un phénomène dangereux, causé par une insuffisance de la formation et de la diffusion, chez un nombre suffisant de membres de la Société, des réflexes de contrôle par calculs des informations publiques. L’ampleur et la rapidité des progrès scientifiques et techniques rendent d’expérience cette tâche peu accessible: il convient alors de réfléchir à « comment assurer le public d’échapper à l’exploitation de sa gob-naïveté ? ».

André Bovay-Rohr, Colombier-sur-Morges, le 16 juillet 2017,

rév. 17.7.2017

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