La simulation, de la transition énergétique prévue par la loi suisse, existe officiellement à cette date; elle a été calculée par l’Energyscope de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
Il s’agit de calculs de cadrage: en effet, la description par des quantités d’énergie électrique mensuelles ne reflète pas les contraintes de réserves de puissances, indispensables à assurer l’équilibre du réseau. Utilisons ce calculateur d’Energyscope dans sa version avancée, dans les conditions de 2035CH High (C), qui m’ont parues les plus réalistes (légères augmentations de la demande en 2035). Cette date est criticable (par le fait que personne ne peut prédire ce qui va se passer dans un futur aussi lointain que 17 ans, que ce soit en climatologie, en économie ou en haute finance), mais c’est tout de même moins farfelu que 2050 !
Source: http://www.energyscope.ch/ , par une capture d’écran.
Techniquement parlant, pour 2035, le graphique prouve que le planificateur prévoit de remplacer les usines nucléaires essentiellement par des usines électriques à gaz (importé) et de la cogénération, à savoir des usines thermiques: il est physiquement exclu de le faire avec des sources d’énergies renouvelables intermittentes et les stockages qui y seraient associés, minuscules en proportion; dans le graphique présenté, on voit que les auteurs croient encore à la plausibilité de contributions de la géothermie profonde (!).
Cette simulation comparative démontre très clairement dans quelle dépendance la Suisse prévoit, par sa stratégie énergétique 2050 (!), de tomber envers les pays voisins en 2035 pour son approvisionnement en électricité; cette dépendance existait déjà en 2011 de novembre à mars de l’année suivante, mais était compensée par des exportations de mai à octobre. On voit que, dès l’arrêt du nucléaire, cet équilibre va être détruit par des importations de gaz (ou autres importations).
C’est ainsi que l’EPFL confirme, par une autre voie, la démonstration du 7 juin 2016 – de l’impossibilité physique de remplacer Mühleberg (la plus petite de nos centrales nucléaires) par des sources renouvelables locales: les propos publics tenus dans ce sens sont donc des tromperies.
Commentaire
Les besoins d’importations sont déjà maintenant aggravés par la débandade financière que subit actuellement notre industrie électrique (surproduction structurelle – provoquée physiquement en Europe par les énergies intermittentes / avec pour conséquence le dumping, par l’effet de la bourse du marché européen de l’électricité).
Bibliographie
Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu ! Calcul des conditions d’équilibre physique du réseau – qui admettrait des sources intermittentes comme des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques – conditions inatteignables en Suisse, pour la plus petite de nos centrales nucléaires, entre autres car l’accumulateur aurait besoin de la puissance totale de la Grande-Dixence et de deux fois son volume d’eau … :-((
Le sabotage de l’énergie locale où l’on trouve aussi la courbe de demande mensuelle de la France (décrite en 2012) – ainsi que la prédiction de l’usage d’importations possibles de gaz (~50’000 m3 /heure pour 400 MW !).
Pénuries de 70% ! Analyse de la manière de remplacer dans le futur les sources d’énergie de 2010 et de ce qui va arriver aux habitants de Suisse dans le cas contraire – (les considérations sur le CO2 sont dépassées …)
André Bovay-Rohr, Colombier-sur-Morges, le 27 janvier 2018
Commentaire
Jusqu’ici, les partisans des énergies renouvelables appliquées à l’électricité ont cru qu’il suffirait d’ajouter des sources nombreuses, en consacrant pour ce faire des capitaux suffisants. M. Brélaz a ainsi affirmé, se référant à sa participation au CA d’EOS, que les électriciens se débrouilleraient avec ce problème technique.
Or en ajoutant dans le réseau des sources de courant intermittentes, après avoir constaté qu’on ne peut pas construire des accumulateurs en suffisance, de cette manière on propose d’utiliser « hydro (barrages) », selon la terminologie du graphique, pour faire cette régulation; cela peut marcher pour de petites quantités, avec les barrages déjà consacrés à répondre à des pointes de consommation (à fonctionnement relativement rare, comme Grande Dixence à pleine puissance): il suffit de les arrêter; mais dès que l’on arrête des centrales d’ordinaire en marche, on garde bien l’eau en réserve, mais on diminue d’autant la production du chapitre « hydro (barrages) ». On a ainsi fait fonctionner le réseau, avec les nouvelles sources d’électricité renouvelables, mais on n’a ainsi pas substitué le nucléaire, comme souhaité ! Sur le graphique, cela se traduit par la nécessité d’une désolante grande quantité d’importations, gaz ou autres … CQFD
André Bovay-Rohr, Colombier-sur-Morges, le 29 janvier 2018
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