Prairie – au lieu de gazon

Pour avoir un gazon, il faut un terrain bien préparé; de grosses dépenses de terrassements, de transports de bonne terre, de labourage et de soins assidus sur quelques semaines; sitôt semé, il doit être convenablement arrosé. On n’ose pas faire le compte de l’énergie humaine et de l’énergie (1 litre d’essence = 10 KWH thermiques) qu’il a fallu pour l’obtenir 🙁 .

Et ce n’est pas fini: chaque semaine et à vie, la corvée de tondre représente une débauche d’essence, un bruit qui vous fait perdre peu à peu l’ouïe (à moins de mettre un casque protège-oreilles, par ex. de type pamir) et respirer des gaz d’échappements; mauvais pour la santé, au lieu d’être une activité de plein air en fin de semaine 🙁 . Il va falloir aussi de temps en temps mettre de l’engrais et en été obligatoirement arroser.

Et maintenant va venir l’exigence d’employer de l’essence alkylée, dans les Fr.4.- à Fr.5.- le litre (!), pour limiter pollution locale et risques pour la santé; or le changement d’essence va s’accompagner d’une augmentation des émissions de CO2. Ecologiquement parlant, cet aménagement de prestige énergivore est une totale aberration: un désert vert, la diversité végétale réduite à 2-3 plantes.

En semant un pré au lieu d’un gazon, en tondant 4 fois par an au plus (tondeuse réglée au plus haut, sans aspirer les taillons, pour ne pas éliminer les graines !), votre pelouse va être rapidement envahie par les plantes du pays. Puis vous verrez surgir au moins 3 étages de fleurs 🙂 :mrgreen:  parmi lesquelles les trèfles rampants (engrais azoté naturel), les primevères, les pâquerettes et plus tard les brunelles, les anthyllides vulnéraires (image)

Anthyllide vulnéraire

Source: http://randomassif.kazeo.com/

et les pissenlits, les épervières piloselles et les salsifis des prés: il suffit de TONDRE très RAREMENT pour que toutes ces merveilles viennent toutes seules ou aidées par les semailles de graines récoltées pendant les promenades … Il faut juste surveiller, éliminer les piquants-pointus (chardons, ronces) avant qu’ils soient installés.

Il y a une autre formule, celle de la prairie maigre: on fauche au lieu de tondre, une à deux fois par an 🙂 ; la mienne (20 m2) ne présente pas deux années de suite les mêmes plantes 🙂

Cerise sur le gâteau, pendant la canicule il n’y aura pas besoin d’arroser: votre pré ou votre prairie maigre vont rester verts 🙂 à cause de la résistance (que les graminées du gazon n’ont pas) des quelque 25 plantes du pays présentes; parfois vous aurez la surprise (pas chaque année), dans un coin propice, de voir pousser les orchidées sauvages :mrgreen: qu’on appelle des Ophrys.

Ophrys bourdon

Source:   http://nautic.pagesperso-orange.fr/fleurs/fleurs.html 

Conclusion: Vous allez consommer jusqu’à 10 fois moins d’essence, ce qui sera très bon pour le porte-monnaie 🙂 . Vous consacrerez probablement autant de temps à votre prairie qu’autrefois à votre gazon, mais en écoutant le chant des oiseaux et en respirant du bon air …

Article révisé 21.3.2013 La rédaction.

André Bovay-Rohr, Colombier (VD)

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2 réponses à Prairie – au lieu de gazon

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  2. marianne dit :

    tous ces bons conseils c’est bien joli mais quand il s’agit de faire tondre le gazon par le concierge,oui il y a un âge pour tout, vous pensez bien que ces gens là n’agiront qu’en fonction de leurs vacances ou congés .Entre le réalité et les conseils il y a un énorme fossé combler par l’humain isolé et qui ne sait plus à quels saints se vouer même pour tailler des haies qui sont à deux doigts d’envahir des chambres à coucher.Protéger,conseiller oui mais pas au prix de la sécurité du citoyen qui doit être prioritaire ce à quoi nos anciens attachaient une énorme importance ..Nos anciens étaient de parfaits jardiniers et nos paysans garants d’un patrimoine sain et reposant

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