Lettre de lecteur:
Une interdiction absurde
Défendant la loi sur l’énergie, le député Nicolas Rime a abusivement lié sortie du nucléaire et chauffages électriques (La Liberté du 12 novembre)! Analysons les types de chauffages: pour se chauffer, quelle que soit la source d’énergie, un mégajoule reste toujours un mégajoule; par contre, les émissions de gaz à effet de serre, et tout spécialement celles de CO2, dépendent fortement de cette source.
Se chauffer au mazout représente des émissions de 81 g de CO2 par MJ (mégajoule); en Suisse, le chauffage des habitations brûle 2,5 millions de tonnes de mazout par an, soit 105,4 PJ/an (pétajoules, ou milliards de MJ par an), ce qui émet 8,54 MtCO2/an (millions de tonnes de CO2 par an); se chauffer au gaz représente 59 g de CO2 par MJ, et les chauffages domestiques brûlent 1 milliard de m3 de gaz par an, soit 41,2 PJ/an, ce qui émet 2,43 MtCO2/an; se chauffer à l’électricité représente seulement 38 g de CO2 par MJ, et les chauffages électriques des ménages consomment 2,78 TWh/an (milliards de kWh) d’électricité, soit 10 PJ/an, ce qui émet 0,38 MtCO2/an.
Mazout et gaz dans les chauffages domestiques sont responsables à eux deux d’émissions de 11 MtCO2/an, soit plus de 27% des 40 MtCO2 d’émissions totales annuelles de CO2 de la Suisse! De leur côté, les chauffages électriques domestiques représentent moins de 1% de ce total. Si l’on veut vraiment interdire quelque chose ayant un impact sur l’environnement, il me semble qu’avec ce projet de loi fribourgeoise sur l’énergie on se trompe de cible. L’ouvrage est donc à remettre sur le métier…
Christophe de Reyff
Pensier, le 13 novembre 2012