Une unique voie royale

Avec 8 millions d’habitants bientôt en Suisse, avec sa très forte dépendance aux importations, tant celles d’énergie que celles des ravitaillements, pour notre sécurité d’approvisionnements nous devrons accepter TOUTES les sortes d’énergies admissibles. Nous allons être contraints de sortir rapidement et totalement du CO2, si nous ne voulons pas tomber comme des mouches sous les coups d’un climat en folie: pétrole, charbon et gaz ne seront donc plus admissibles … Il faudra prendre ce qui reste, plus ce que nous saurons développer ou acquérir dans les 10 ans à venir; les calculs détaillés sur la situation énergétique de 2010, qui représente assez bien l’actuelle dans ses ordres de grandeur, figurent dans  l’article Pénuries de 70%.

Pour être en mesure de continuer à avoir des transports de qualité toute l’année et du chauffage en suffisance l’hiver, dans un pareil délai – et pour continuer à bien vivre – nous n’avons pratiquement aucun choix réel.

Voici par conséquent mes propositions:

§ Pour le chauffage, le poste de dépenses énergétiques principal, il faut dès maintenant construire exclusivement des bâtiments capables de se passer totalement de sources de chaleur autres que solaire (voir les maisons de Jenni à Oberburg). D’ici à ce que l’ensemble du parc immobilier fonctionne de cette façon, le délai sera comparable à celui des reconstructions en parasismique (environ 140 ans); les rénovations risquent d’être insuffisantes et sont donc probablement souvent du gaspillage. Dans l’intervalle de temps, pour passer les mi-saisons et l’hiver, il faudra en général remplacer mazout et gaz par des pompes à chaleur.

§ Pour les transports, l’énergie devra être puisée dans des sources d’électricité, toute l’année; l’accumulation d’énergie devra avant tout être faite par air comprimé (les meilleures batteries électriques dépendant d’importations de lithium). L’hydrogène fait partie de la liste des substances susceptibles de modifier la couche d’ozone (Convention de Vienne et Protocole de Montréal) et on devrait donc s’interdire d’en généraliser l’usage individuel.

§ Pour la stabilité du réseau électrique, vitale pour les places de travail, on devra faire largement recours au nucléaire, en organisant la réutilisation des combustibles nucléaires usagés déjà présents sur sol suisse (documentation: Isotopes fertiles, dans les résidus nucléaires: de l’or en barre…), et en y liant comme condition sine qua non la destruction des déchets nucléaires. Pour la mise au point des  machines capables de cette réutilisation, la Confédération a déjà perdu environ 20 ans, tout comme les Européens d’ailleurs. La géothermie profonde n’est pas une énergie renouvelable, si l’exploitation prévue dépasse le flux de chaleur local (venant de la Terre, très bas en Suisse).

§ Pour assurer la destruction des noyaux radioactifs contenus dans les déchets nucléaires, on aura recours à des réacteurs nucléaires à sels fondus (pour la destruction proprement dite) et à des acteurs à onde de combustion nucléaire (1ère étape, pour éviter d’augmenter la masse des déchets existants et des transuraniens) . Parmi les noyaux à détruire définitivement figurent tous les transuraniens, dont le plutonium, et tous les noyaux susceptibles d’être métabolisés (exemples: strontium et césium). 

Commentaires

J’ai reçu un commentaire vulgaire, qui a été refusé par deux fois.
Il contenait cependant quelques éléments intéressants:
Contestation du réchauffement climatique.
Contestation du danger représenté par l’hydrogène.
– Une soi-disant impossibilité d’aboutir en 10 ans en matière de réutilisation des combustibles nucléaires usagés. Quand on sait que sans informatique performante le projet Manhattan a abouti en 3 ans en 1945 et que les ordinateurs sont en 2012 des milliers de fois plus puissants qu’en 1995, ce n’est plausible qu’en l’absence de toute volonté politique.

J’attends avec plaisir des commentaires plausibles, chiffrés et documentés.

Écrit par : courage dit-il | 24/08/2012

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