Une adhésion forcée à l’UE ?

On s’aperçoit d’une grande fragilité des approvisionnements en Suisse, en grattant sous la surface des informations disponibles: le constant accroissement de la population amène à dépendre de plus en plus d’importations de toutes sortes, amène à dépendre de plus en plus de la bonne entente et des libertés de commerce avec les pays voisins … De facto, une insécurité dans leur attitude à l’égard de la Suisse s’est installée au lendemain du 9 février 2014 !

Au bas de la chaîne des dépendances techniques, économiques et politiques, on trouve l’énergie; c’est elle qui nous permet de bien vivre en hiver, dans des maisons bonnes chaudes; c’est son abondance qui conditionne tout le reste, entre autres le bon fonctionnement des moteurs et des frigos de l’agriculture – et de ceux de la distribution; c’est elle aussi qu’on trouve contribuer de manière décisive à notre insolente prospérité économique. Hélas, dans un futur pas vraiment lointain, nous allons subir ce qui est décrit dans   Pétrole mon amour, bientôt ma perte …   

C’est là qu’on découvre l’importance de l’électricité pour le futur: de nouvelles technologies utiliseront le courant transporté chez les usagers, pour permettre de se passer du pétrole et du gaz … Le calcul montre qu’il faudra à ce moment-là, pour y arriver, disposer au minimum de 3 fois les quantités de courant actuelles, simplement pour rester au même niveau de vie. Aucune des sources d’énergie locales connues ne va faire le poids …

Or, pour l’instant les projets de la Confédération ne semblent pas même avoir songé à ce futur-là: en électricité, elle patauge sévèrement avec des décisions aventureuses et farfelues (ne pas remplacer les centrales nucléaires du pays, par peur de dangers imaginaires), avec des projets fumeux utilisant des sources d’énergie intermittentes (éoliennes et panneaux photovoltaïques), quand ce n’est pas avec des projets à hauts risques (géothermie profonde, usage d’hydrogène ou d’acide formique). Une insécurité d’approvisionnement électrique planifiée, à tous les niveaux !

Ce n’est pas en disposant seulement de quelques 65% ou 70% de la production électrique actuelle, que la Suisse pourra imaginer survivre, lorsque l’ensemble de l’Europe sera en train de se déchirer pour les restes des carburants et combustibles fossiles encore disponibles: il en faudrait 300% ! 

Ce que la Confédération nous prépare de facto ces jours, par l’ouverture du marché de l’électricité, par le dumping qui s’y pratique: la ruine de nos propres producteurs d’électricité – la seule source locale importante d’énergie – et donc une mise en dépendance de plus en plus forte du marché européen. Mais QUI sont donc les patrons de ce marché de l’électricité? Un pouvoir économique étatisé, sous peu très fortement subventionné, on ne peut plus proche du pouvoir politique. 

Le peuple suisse ne veut pas d’une adhésion à l’UE ? Hypothèse désagréable: par le biais de la dépendance énergétique, on a l’air de préparer de quoi l’y forcer, une sorte de complot; entre les techniques inadéquates et le gaspillage massif de capitaux, il est permis d’y penser … 

Documentation

Les prix bas accélèrent l’ouverture du marché électrique

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 16 juillet 2014, rév. 10.7.2016

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