Potentiel théorique éolien

On trouve ci-dessous en liens les manuscrits publiés le 16 juin 2016 par deux physiciens, MM. Pierre Jacquot, Belmont et Franz-Karl Reinhart, Lausanne, Professeurs honoraires de l’EPFL, à propos de la valeur maximale du potentiel d’énergie éolienne de Suisse.

Annonce à la Presse:   2016.06-16 Potentiel Eolien-LettreAccompagnement_fr

Rapport scientifique et chronologie:  2016.06-16 Potentiel Eolien-Blog_fr

Rapport scientifique traduit: 2016.06-16 Windenergiepotential-Media_de

Les auteurs ont fourni copie de ces documents par courriel à Suisse-Eole et à Meteotest, en même temps qu’à la Presse.

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L’histoire est effarante: la Confédération s’est fondée, pour sa stratégie énergétique SE2050, selon les deux physiciens, sur un potentiel éolien plus de 10’000 fois trop élevé …  

Les résultats obtenus par les auteurs (363 TWh par an) sont cohérents avec ceux publiés le 12 mai dans l’article  Pas de neige à Noël: éoliennes coupables ?  au paragraphe “Eole en Suisse”.

Comme les potentiels calculés diffèrent, cela mérite explication; le potentiel éolien publié dans l’article (43 TWh±20%) a pour objectif de situer la quantité accessible du potentiel éolien et non le potentiel présent au-dessus: une hauteur exploitable par les éoliennes industrielles géantes de 200 m (au lieu de 300 m) et un vent de 10 m/s environ 1’600 heures (±20%) par an (au lieu de 8760 heures par an); il a été ainsi tenu compte de la technologie éprouvée dans le terrain – à disposition en Suisse. Mais le résultat de 43 TWh est tout de même très généreux: il suppose qu’on va trouver sur tout le territoire, pour des éoliennes industrielles géantes, des conditions analogues à celles, très favorables, du Mont-Crosin. Cela signifie que le potentiel éolien publié par Suisse-Eole de 4’800’000 TWh par an est selon moi de plus de 100’000 fois trop élevé … Or cette valeur a été utilisée comme argument par Suisse-Eole, pour minimiser l’impact écologique du prélèvement industriel de cette énergie renouvelable dans la Nature.

La conclusion des deux travaux est cependant la même: on est face au mieux à une légèreté, au pire à une fraude scientifique, dans la préparation de la stratégie énergétique de la Confédération …

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 22 juin 2016, rév. le 24.6.2016

Commentaire

Dans le blog de Mme Amstein, Directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (8.6.2016) à propos de transition énergétique, dans les commentaires de M. De Reyff,  un rapport du 29 septembre 2012 “Meteonorm” est cité; on le trouvera sous le titre   “Energiestrategie 2050: Umweltanalyse und Bewertung von Technologien zur Stromerzeugung”   sur le site   http://www.bafu.admin.ch/energie/15461/index.html?lang=fr.  C’est bien le même rapport que celui analysé par MM. Pr. Jacquot et Pr. Reinhart.

Dans ce rapport, on ne comprend pas comment l’auteur Meteotest peut proposer un potentiel éolien théorique pour la Suisse de 4’800’000 TWh/an (ordre de grandeur farfelu); on ne comprend pas mieux qu’un potentiel éolien soit techniquement réalisable de 51,8 TWh/an (avec des éoliennes de 200 m) ou de 58.5 TWh/an (avec des éoliennes de 300m). En effet, les procédés de calcul ne sont pas fournis: dans cette situation, on ne peut pas faire confiance non plus aux chiffres fournis en tableaux de résultats.

De plus, il n’est dans ce rapport nulle part question d’un effet de réchauffement climatique, qui serait dû aux prélèvements d’énergie éolienne … pour des spécialistes des éoliennes, c’est vraiment léger !

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PS: Je ne recommande pas le blog de Mme Amstein:

– Dans l’article susmentionné, on ne s’intéresse qu’au bas prix de l’électricité et à la sécurité d’approvisionnement; or cette sécurité d’approvisionnement est à terme compromise (la transition énergétique étant promise à un cuisant échec, physiquement parlant; elle va augmenter massivement notre dépendance à l’étranger).

– Dire que “cette forme d’énergie convainc peu à peu” signifie que l’auteure n’a pas lu le présent blog, n’a pas connaissance des vices cachés de la stratégie énergétique de la Confédération. 

– Prétendre que les prix de dumping du courant électrique européen sont dûs à l’ouverture du marché revient à ignorer pourquoi il y a surproduction structurelle – conséquence des investissements colossaux financés par subventions, entre autres en éoliennes. En substance, l’auteure nous engage sur la même impasse que l’Allemagne. 

– Les commentaires ont été fermés, ce qui est une dérobade à la discussion des problèmes. 

André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 28 juin 2016

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