Pétrole mon amour, bientôt ma perte …

Des travaux d’experts français confirment mes pires soupçons, quant au besoin de la Suisse de se procurer massivement de l’électricité de manière autarcique, dans des délais d’une vingtaine d’années au plus. 

Relire:    Pénuries de 70% !   afin de chiffrer les besoins suisses pour cette opération (qui mènera grosso modo au triplement de la consommation d’électricité). 

Résumé, citations de M. Bernard Durand (conférence du 12.12.2013 au Collège de France):

«Les combustibles carbonés fossiles (charbon, pétrole et gaz) sont depuis 150 ans les principaux moteurs de l’économie mondiale. Il est alors très étonnant que la question essentielle de leur disponibilité dans l’avenir n’ait même pas été effleurée dans le Débat national sur la transition énergétique (DNTE) qui vient d’avoir lieu en France. 

Certes, nous ne voulons pas divorcer d’avec le pétrole mais c’est lui qui va nous quitter, disparaître. La quantité de pétrole disponible sur le marché mondial sur lequel s’approvisionne la France et l’Europe représente environ la moitié de la production mondiale. L’autre moitié est consommée par les pays producteurs. Les courbes de production et d’exportation nette mondiale de pétrole combinées avec le besoin d’approvisionnement de la Chine, de l’Inde, du Japon et des Etats-Unis montrent … qu’il ne restera rien pour l’Europe. Il ne faut pas être grand devin pour prédire et, mieux encore, pour comprendre qu’il y aura une pénurie sévère de pétrole en Europe dans moins de 20 ans.» Source:

      http://aspofrance.viabloga.com/files/BD_Fossiles_DNTE2013.pdf

On voit qu’en France aussi bien qu’en Suisse, la station d’essence au coin de la rue et le camion de mazout font tellement partie du paysage, qu’on ne songe même pas qu’ils pourraient disparaître ! Si c’est dans une vingtaine d’années, il n’y a vraiment plus de temps pour des errances énergétiques ...

Résumé, citations de M. Michel Gay (7 mai 2014)

«Eviter non seulement la récession et le rationnement, mais surtout le grippage de toute l’économie et le chaos social, suppose de trouver très rapidement des relais avec d’autres sources de production massive d’énergie. L’énergie nucléaire est aujourd’hui, et probablement pour le siècle à venir, la meilleure solution de substitution pour produire en grande quantité l’électricité nécessaire pour succéder au moins partiellement au pétrole pour le transport, et au gaz pour le chauffage. 

Selon leurs possibilités techniques et nos moyens financiers, les énergies renouvelables, notamment l’hydraulique et le bois pour le chauffage, pourront aussi y contribuer mais cette contribution restera faible par nature.  

Cela suppose une impulsion politique pour mettre en place les infrastructures et les modes de fonctionnement différents d’une société fondée sur l’électricité (voitures, transports, chauffage, réseaux d’alimentation, industries,…).» Source:

   http://www.uarga.org/downloads/Documentation/petrole_mon_amour__07_05_14.pdf

Au centre de l’Europe, pire que la France, la Suisse dépourvue de nouvelles centrales nucléaires va subir évidemment de très sévères convulsions, car dépourvue non seulement du remplacement des anciennes centrales nucléaires, mais aussi de sources d’énergie de remplacement du pétrole et du gaz plausibles en 2035 ! Prions le Ciel que la Confédération veuille bien sans trop hésiter “changer le fusil d’épaule”. Relire:

   Coincés sur les transports …   décrit l’imprévoyance actuelle

   Eloge du nucléaire durable   décrit en annexe ce qui attend notre Suisse sans pétrole, sans gaz et sans nucléaire

   Revenir sans tarder au nucléaire

   

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