Commissions de gestion hors circuit

Un épouvantable scandale s’est révélé à la Confédération suisse au cours de l’été 2014: les conséquences de la soi-disant “sortie du nucléaire” n’ont pas été estimées convenablement, entre autres le remplacement de la puissance des centrales nucléaires a été si mal calculé, qu’il se révèle physiquement impossible avec les énergies renouvelables qu’on peut capter en Suisse. Le Conseil fédéral continue imperturbablement, fait répondre avec beaucoup d’assurance par son administration – justement celle dont les défaillances sont responsables du désastre. C’est au tour du Parlement ces jours d’étudier une nouvelle loi sur l’énergie, préparée par le Conseil fédéral, sans apparemment s’apercevoir que les projets qu’il examine sont pourris par des raisonnements et des calculs qui feraient honte à un physicien débutant. 

Il reste – pour les rares scientifiques qui osent s’exprimer, en pratique tous des retraités – à s’adresser aux organes de surveillance de la gestion du Conseil fédéral et de l’administration, pour tenter d’éviter le naufrage prévisible, que ce soit avec cette loi ou avec les ordonnances et autres suites réglementaires.

Que sont, au Parlement fédéral, les Commissions de surveillance ?

Dans le cas présent, voir la documentation sur les Commissions de gestion CdG

L’éditeur, le 15.10.2014, rév. du 25.10.2014

*   *   *

Lettre d’André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 15.10.2014

 

Commissions de gestion CdG

Att. M. le Président Joder Rudolf

Att. M. le Président Hess Hans

Palais du Parlement

par fax: +41 58 322 96 26

CH-3003 Berne

 

Concerne: Requête à propos de dysfonctionnements au DETEC 

 

Monsieur le Président,

 

A propos des décisions du Conseil fédéral en matière d’énergie, comme scientifique il a fallu constater à plusieurs reprises que le DETEC ne les préparait pas de manière sérieuse; les manquements se situent entre autres en radioprotection (biologie et médecine), en physique, en économie.  

Les projets concernant la production et la distribution d’électricité, par exemple, contiennent un canular : le remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables ; en effet, les premiers calculs montrent que dans les conditions de la Suisse, avec les technologies disponibles c’est physiquement exclu – du point de vue de l’ingénieur, ces projets-là sont donc des entreprises téméraires.

Il semble extraordinaire qu’une organisation de l’ampleur et de la qualification des services de l’administration fédérale en charge de ces questions puisse se permettre pareilles dérives, sans qu’aucun contrôle de qualité intervienne.

Les projets proposés par le Conseil fédéral sous forme de loi sur l’énergie sont également lacunaires ; par exemple, le remplacement du pétrole et du gaz est largement passé sous silence … ne figure pas dans la stratégie énergétique, même pour dans 40 ans !

Les remarques écrites répétées et les publications – que par exemple des savants comme le Dr. De Reyff, le Dr. Dupont, le Pr. Borner, tout récemment le Pr. Reinhart et le Pr. Sarlos ont faites – ont averti publiquement que la Suisse ne pourra pas à la fois violer les lois de la physique, prendre des décisions de stratégie énergétique au gré des humeurs et des opinions, tout en croyant pouvoir conserver sa prospérité : c’est incompatible. Or l’OFEN leur a fort mal répondu.

Dès 2002, la Confédération a été informée sur de nouveaux types de réacteurs nucléaires, en particuliers sur ceux capables de détruire les déchets nucléaires, tout en produisant des torrents d’énergie ; elle n’en a rien fait ; dans le même temps, le Conseil fédéral a laissé répéter dans le public qu’il n’y avait pas de solution au problème des déchets nucléaires ; il a ainsi miné la confiance des experts à son égard.

La Suisse risque sous peu de faire partie des pays malades d’un réseau électrique instable, dépendant très fortement d’importations (pour le moment du dumping – mais pouvant subitement manquer – ou devenir très coûteuses) venues des pays voisins, membres de l’Union Européenne; or la plupart des postes de travail en Suisse dépendent d’un réseau électrique de haute qualité.

Cette perte d’indépendance prévisible est une très grave erreur stratégique.

Les dépenses annuelles en énergie de la Suisse dépassent les 30 milliards de francs par an, dont plus de 20 milliards représentent des importations; des dysfonctionnements dans ce système auront donc inévitablement des conséquences financières et économiques très lourdes.

Conclusion: je sollicite de votre Autorité que soit diligentée une enquête en matière de projets énergétiques du Conseil fédéral, sur toutes les décisions importantes prises, si possible depuis le début du 21ème siècle. 

A votre disposition. Salutations respectueuses.

André Bovay-Rohr

 Annexes : documentation – augmentée par un courriel

Une version imprimée des articles ci-dessous a été jointe à l’envoi: 

   Remplacer Mühleberg nucléaire ? Exclu !

   Le Conseil fédéral et le Parlement ont été trompés

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Commentaire: 

Cette demande aux CdG est destinée à devenir inspiration, pour tous ceux qui voient avec inquiétude la Confédération préparer, sous forme de législation, un avenir vicié par des énergies renouvelables appliquées en dehors de leurs possibilités. Scientifiques et économistes seront alors bien inspirés de s’adresser eux aussi et dans les jours qui viennent aux CdG de la Confédération, en étant autorisés à copier le contenu de la lettre ci-dessus.

Votre courrier devra parvenir avec une signature reconnue, soit par poste, soit par fax; SVP donner copie par courriel à info@entrelemanetjura.ch – d’avance merci.

Relire:   Transition énergétique à la dérive

            Une adhésion forcée à l’UE ?

            Les Gobeurs

 André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 15.10.2014

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Réponse officielle des commissions de gestion.

    2014.11-28 cdg-lettre   

Que les débats dans les commissions CEATE (dûment renseignées, dès la consultation officielle de janvier 2013) ou dans les chambres fédérales suisses se déroulent avec des données physiquement réelles ou avec roulage dans la farine importe peu, semble-t-il; que le Conseil national aille passer les prochains jours à discuter de données en partie inventées – à Byzance aussi, on a fait cet exercice en 1453, cela s’est extrêmement mal terminé – me semble pourtant une désastreuse perte de temps …

Tant pis ! J’ai le sentiment d’avoir fait mon devoir, en avertissant des faits ceux qui sont censés surveiller l’administration fédérale à l’origine du scandale.

 André Bovay-Rohr, Colombier (VD), le 28.11.2014

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